Eco-quartiers.fr - Le blog - Octobre 2012 - Développons les (éco)services de proximité pour dynamiser et péréniser les éco-quartiers

Principalement conçus comme des laboratoires techniques, les premiers éco-quartiers ont joué leur partition, en particulier sur le plan de la performance énergétique, en permettant de poser les bases des nouvelles réglementations thermiques, comme en France celles issues du Grenelle de...

Développons les (éco)services de proximité pour dynamiser et péréniser les éco-quartiers

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Principalement conçus comme des laboratoires techniques, les premiers éco-quartiers ont joué leur partition, en particulier sur le plan de la performance énergétique, en permettant de poser les bases des nouvelles réglementations thermiques, comme en France celles issues du Grenelle de l’Environnement, ou encore de promouvoir de nouvelles approches techniques plus durables comme dans les domaines de la gestion des eaux pluviales ou de la biodiversité.

Aux prochains Eco-quartiers de devenir des laboratoires sociaux.
Parents pauvres de ces premières opérations, les volets sociaux et gouvernance ont été trop rarement explorés, comme en témoigne l’implication plus que timide des habitants dans la conception des opérations – et ce en dépit d’exemples réussis et inspirants à Strasbourg, Amiens ou Roubaix. L’étape suivante, la dynamisation de la vie de l’éco-quartier une fois l’opération réalisée reste tout aussi peu abordée.

Le développement d’(éco)services de proximité nous semble une piste prometteuse, répondant à une double nécessité :
  • L’objectif de densité ou de compacité des éco-quartiers n’a d’intérêt qu’associé à des services de proximité, en complément des commerces. Si les habitants doivent quitter le quartier dès qu’ils doivent satisfaire le moindre de leurs besoins, on perd tout le gain espéré. La satisfaction d’une part des besoins domestiques dans un périmètre réduit, accessibles à pied ou en vélo, est donc un facteur clé pour créer et pérenniser de l’intensité urbaine.
  • Les objectifs de performance environnementale des éco-quartiers reposent sur des infrastructures et des équipements, mais aussi sur des changements dans les comportements des usagers. Ces changements nécessitent un accompagnement, de proximité, pour toucher tous les acteurs. Ce qui a été réalisé dans le domaine du recyclage des déchets avec les ambassadeurs du tri pourrait servir d’inspiration à l’accompagnement au changement de comportement environnemental dans les usages de l’énergie, de l’éco-mobilité et de nouvelles thématiques encore peu abordées comme l’alimentation.
Ces nouveaux services peuvent également être l’occasion de répondre à de nouvelles demandes émergentes qui concourent – de par leur moindre consommation de ressources - à la performance environnementale, tout en contribuant au retissage du lien social :
  • Le  développement de la consommation collaborative : AMAP, auto-partage…
  • Le passage de la possession des biens à leur usage (économie de fonctionnalité : vélo en libre service, bricothèque,…)
  • L’allongement de la durée de vie des objets : bourses d’échange et de don, recyclerie…
  • Le passage du consommateur au consommateur/producteur (« prosummer») : énergie, alimentation…
  • Le télé travail à partir de plateformes collectives
  • Etc.
Cette nouvelle dynamique portée par les services de proximité, classiques ou innovants, pourrait être impulsée grâce à une nouvelle centralité pluri-fonctionnelle, un lieu regroupant différents acteurs et activités, intégré dans la programmation de l’éco-quartier. C’est l’idée de la « maison des proximités », comme Inddigo l’a proposé dans l’éco-quartier de Tremonteix, à Clermont-Ferrand.

Un tel dispositif peut s’inscrire dans la continuité des Maisons de quartier, Maison pour Tous, ainsi que des Régies de Quartiers. De multiples configurations sont possibles entre différents services : information et animation, médiation environnementale, services publics, services à la personne,… Différents modèles économiques peuvent y cohabiter : publics, économie sociale et solidaire, privée, économie de l’échange et du don, voire se structurer autour d’une monnaie locale, permettant de développer les usages.

Les éco-quartiers, après avoir été des laboratoires techniques, peuvent et doivent devenir des laboratoires sociaux d’un autre vivre ensemble. A nous désormais d’observer, de comprendre, de partager les expériences menées et d’inventer de nouveaux dispositifs adaptés, comme c’est le cas du Movilab de Thanh Nghien, pour pérenniser ces nouvelles briques de la ville durable de demain.
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