Eco-quartiers.fr - Le blog - Décembre 2012 - Vivre ensemble

La crise économique touche notre société de plein fouet. Les politiques gouvernementales et locales s’appliquent à faire la quadrature du cercle, tant les marges de manœuvres sont étroites. Sombrons-nous dans une crise économique ? Ou, est-ce l’économie qui est en crise ?...

Vivre ensemble

La crise économique touche notre société de plein fouet. Les politiques gouvernementales et locales s’appliquent à faire la quadrature du cercle, tant les marges de manœuvres sont étroites.
Sombrons-nous dans une crise économique ? Ou, est-ce l’économie qui est en crise ?


Nous entendons en permanence des réponses et commentaires à ces deux questions. Mais, la réponse ne se situe-t elle pas quelques part entre la possibilité de bien vivre, de s’affranchir d’un modèle socio-économique carcan - si rigide qu’il ne laisse plus de choix aux dirigeants et aux citoyens ?
La société française n’a jamais été aussi riche, et aussi pessimiste à la fois !

Pourtant les ressorts qui ont jalonné notre évolution, fondés sur des valeurs de solidarité de groupe et de coopération ont servi notre développement. Pourquoi ne fonctionnent-ils plus aujourd’hui ? Qu’avons-nous perdu en route ?
Ne pourrait on pas nous appuyer de nouveau sur ces valeurs pour bâtir un lien social qu’on dit distendu, pour retrouver des marges de manœuvre, pour retrouver l’enthousiasme de vivre avec nos concitoyens et bâtir une vie, collectivement.

Je propose à travers un petit coup de projecteur comment la coopération inter-habitants, entre habitants et services publics, dans une approche basée sur la proximité pourrait voir jour et simplifier la vie des habitants. Les gains sociaux et environnementaux que l’on pourrait trouver sont évidents et, l’économie elle-même y trouverait plus de « fluidité ».
Prenons l’exemple d’un quartier d’environ 1000 logements et projetons-nous dans une dizaine d’années ; observons le fonctionnement du quartier :
  • Les 1200 véhicules individuels de 2013 du quartier sont remplacés par 800, pour tenir compte des évolutions des pratiques de nouvelles pratiques modales en faveur des Transports en Communs et des modes doux, et, la moitié sont des véhicules partagés (coût du service pour 400 VL partagés 1 800 k€ par an avec animation/gestion ;  économie pour les habitants sur 800 VL individuels :  2 200 k€ y compris les 400 places de stationnements qui ne sont plus à réaliser ;  bilan : 400 k€ d’économie pour le quartier répartis entre les habitants et l’aménageur)
  • Les bacs déchets ne sont plus sortis par un agent missionné par le syndic de chacun des immeubles, avant d’être collectés par les services de l’Agglo, mais les locaux déchets sont collectifs, communs à plusieurs immeubles et situés en périphérie du quartier, le long des voies principales ; les déchets verts et la Fraction Fermentescible des Ordures Ménagères sont compostés sur place par les habitants avec un animateur de la Ville « jardinier composteur » pour un mi temps (50 k€ d’économie sur le quartier pour la collecte et le traitement des déchets et limitation des pollutions liées aux transports)
  • Le quartier compte 120 habitant de plus dans la catégorie des personnes âgées dépendantes par rapport à 2013 (vieillissement de la population). Toutes ne peuvent être prises en charge par les services publics ou non pas accès à des Epahd privés (précarité économique) : le quartier via une animation financée par les gains sur d’autres services organise la solidarité intergénérationnelle et interfamiliale pour plus de résilience à la crise économique.
  • ...
On pourrait développer encore des centaines d’exemples ! Mais on voit bien que peut s’organiser une gouvernance de proximité, à une échelle plus fine que la ville ou l’agglo, qui fait participer les habitants et tous les services de proximité (Services à la Personne, association et entreprises de services). L’organisation (gouvernance au niveau du quartier) anime la vie collective dans l’objectif d’une implication à la vie publique des habitants qui permet :
  • de faire faire des économies aux familles (résilience économique)
  • de faire faire des économies aux services publics qui n’ont plus la possibilité de fonctionner comme avant (crise économique)
  • de développer la culture de quartier et la solidarité entre les habitants (résilience à la crise et aux replis ethnoculturels)
  • de réduire l’impact écologique des habitants de ce quartier.
On parle du millefeuille administratif français. Oui, effectivement, le Département coincé entre la région et les Agglomérations urbaines n’a plus beaucoup de sens ; de la même manière, les Communes ont déjà remonté nombre de leurs compétences vers les EPCI et finalement pourraient s’effacer devant les Communautés d’agglomération. Mais, la gouvernance de proximité, à l’échelle de 1000 à 3000 habitants devrait être reconstruite dans le partage de la destiné commune de ce groupe de personne (échelle du « village »).

La centralisation de la solidarité, prise en charge progressivement par la Puissance Publique, bien organisée pour les questions d’éducation, de santé, de répartition des richesses a, au cours du temps, confisqué une part de la solidarité spontanée...
Je suggère que ce soit à l’échelle du quartier et de sa gouvernance partagée que pourrait se remettre en place ce dispositif de proximité, non monétaire (ou moins monétarisé),
Des mécanismes plus spontanés, laissant place à plus d’humain, pour faire face et surmonter les crises évoquées initialement...
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