C'est par une belle journée de printemps qu'une balade urbaine à la découverte du réseau vert de la Ville de Montpellier a été organisée par la Fédération Française du Paysage et par le réseau Volubilis. Une balade à vélo pour apprécier toutes les qualités du paysage et limiter les perturbations auprès de la faune et de la flore, entendons-nous...

La démarche du réseau vert montpelliérain s'appuie sur un schéma directeur élaboré en 2007, avec pour objectif premier de relier entre eux les espaces de nature en ville accessibles au public, par des itinéraires piétonniers et / ou cyclables. Si cette première intention s'adressait surtout à la fonction récréative, elle s'est désormais fortement grenellisée et constitue aujourd'hui l'épine dorsale de la trame verte et bleue. Les services de la Ville s'inscrivent aujourd'hui clairement dans une démarche propice à maintenir et renforcer la biodiversité en milieu urbain, à travers le plan biodiversité adopté en 2010. Un véritable changement culturel qui s'est opéré au sein des services. La plantation des prairies fleuries est une bonne illustration de l'évolution des pratiques : initiée il y a déjà plus de 15 ans à Montpellier au titre de la gestion différenciée, elle fait aujourd'hui l'objet d'expérimentations pour favoriser entre autres la réintroduction d'essences mellifères... Chaque espace naturel devient un site d'innovation, de réappropriation de la biodiversité, ce qui est plutôt apprécié de la population très demandeuse de ces explosions printanières de couleurs sur les délaissés de voirie !  

Il est très intéressant de relever que la politique locale en faveur de la biodiversité est portée par l'élu en charge de la culture, au titre de la culture scientifique, ce qui permet d'impliquer les chercheurs et les techniciens dans cette recherche d'une amélioration des pratiques. Par là-même, la vulgarisation des connaissances est un enjeu à part entière et la biodiversité devient le support de manifestations et d'une forte sensibilisation du grand public : accueil du congrès Apimondia, forte pédagogie déployée auprès des groupes scolaires...

Le vivant comme vecteur de participation

Plus encore qu'une nouvelle culture de l'environnement, c'est bien une culture de la ville et la réappropriation de l'espace qui sont ici visées. La ville dans toutes ses composantes, aussi bien ses délaissés, ses quartiers anciens, ses quartiers sociaux, que ses éco-quartiers. Il n'est pas toujours évident de développer une véritable trame verte dans les quartiers nouveaux (y compris parfois dans ce que l'on appelle éco-quartiers !), mais pour autant la reconquête végétale ne saurait se limiter à ces espaces. C'est le challenge qui a été relevé dans la Cité Lemasson aux portes du centre-ville, où un ancien parking de pied d'immeuble a été reconverti en jardin méditerranéen avec l'appui d'un réseau de professionnels et l'implication des habitants du quartier. Ou bien encore ces jardins ouvriers qui se sont installés le long de la voie ferrée et sont aujourd'hui plébiscités par les habitants du quartier.

Le vivant comme vecteur de qualité urbaine

Dans les franges urbaines moins contraintes par l'espace, le réseau vert s'appuie sur les cours d'eau au régime méditerranéen. Naturellement, la zone d'expansion des crues devient le support d'espaces récréatifs pour les nouveaux quartiers tout en assurant une fonction de régulation hydrographique. Le réseau vert est considéré comme l'un des éléments fondateurs des ZAC et est directement transcrit dans le plan masse des futurs quartiers.

Le vivant comme vecteur de cohésion

Pour autant, l'action dans ces secteurs ne se limite pas aux seuls quartiers neufs, et sert d'intégrateur avec les quartiers voisins qui eux aussi peuvent retrouver les berges du cours d'eau à travers l'aménagement de cheminements qualitatifs et la création de jardins familiaux, ou bien à travers la valorisation d'un parc urbain existant.