Eco-quartiers et jardins partagés : une combinaison gagnante ?
05/04/2011 - Sébastien LÉVRIER
Les jardins partagés ont une longue tradition derrière eux. On parle d’eux comme des héritiers des "Community Garden" new-yorkais, lancés dans les années 70 par l’artiste Liz Christy (par ailleurs fondatrice de l’association Green Guerillas), et s’inscrivant dans la tradition des jardins ouvriers, créés sous l’impulsion de l’abbé Lémire pour lutter contre la misère en 1896... il y a donc plus d’un siècle !
Aujourd’hui, les collectivités font l’objet de demandes de plus en plus poussées de la part d’associations qui souhaitent elles aussi voir fleurir les jardins partagés, pour permettre à des habitants de cultiver collectivement leurs parcelles de terre, à l’heure où les circuits-courts et les AMAP gagnent en popularité. Certaines villes ont déjà réalisé des équipements innovants, comme à Lille (le jardin de (Re)Trouvailles), à Marseille (le jardin des Aures), mais aussi à Paris, où de nombreuses associations souhaitent faire "sortir le jardin dans la rue".
Les éco-quartiers semblent être une échelle pertinente pour développer les jardins partagés, et valoriser les pratiques vertueuses.
Le jardin partagé, une expérience pragmatique du développement durable au quotidien
D’abord, les jardins partagés peuvent représenter, au sein des éco-quartiers, une action phare en matière environnementale, sociale et économique. Dans de tels espaces, les habitants-jardiniers apprennent à cultiver bio et à avoir des comportements éco-responsables. Bien plus utiles qu’un guide d’initiation ou qu’une réunion de concertation, les jardins sont l’occasion pour eux de mettre en pratique les grands principes du développement durable: la récupération de l’eau pluviale pour l’arrosage, l’utilisation du compost comme fertilisant naturel, l’encouragement des circuits-courts, la solidarité intergénérationnelle, la mixité sociale, etc. Un jardin partagé n’est pas un label qui s’appliquerait à des normes de fonctionnement standards : tout est imaginable, chaque jardin construisant sa propre identité selon les motivations, les origines et les choix des habitants.
Le jardin partagé, une manière de décloisonner les espaces
Le droit de l’urbanisme français ne s’intéresse pas vraiment aux usages qui sont fait d’un lieu, mais plutôt à la nature juridique des espaces : publique ou privée, ce qui n’invite pas à l’ouverture et aux interactions. Les éco-quartiers sont un terrain d’expérimentation pour le décloisonnement des espaces... Les jardins partagés également, participant de fait au renouvellement des approches, en favorisant une appropriation collective. En combinant généralement des parcelles communes et individuelles, ces jardins donnent lieu à l’émergence d’espaces de vie, de rencontres définis par les usages qui en sont faits.
Jardins partagés et éco-quartiers : marions-les !
Les jardins partagés trouvent peu à peu leur place dans la dernière génération d’éco-quartiers, et doivent y être développés. Les élus mettent souvent en avant la longueur des procédures pour réaliser les nécessaires études de dépollution des sols. Dans le cadre d’un éco-quartier, souvent construit sur des friches industrielles, la réhabilitation des sols est pensée en amont des opérations, ce qui favorise donc des procédures simplifiées, moins chronophages.
Reste aux habitants à se mobiliser, s’ils veulent "un bout de jardin". C’est à eux que doit revenir l’initiative, et non pas aux institutions qui imposeraient leurs idées : dans ce cas, le jardin partagé aurait vite fait de redevenir une friche déshéritée. Le jardin partagé est avant tout un projet collectif porté par les habitants.
Les jardins partagés, loin d’être utopiques, devraient donc devenir une réelle possibilité dans chaque éco-quartier. Aux collectivités d’imaginer les bons outils de sensibilisation et de communication. Après tout, les jardins partagés sont une richesse dont le potentiel est encore peu affirmé : ils déclinent pourtant le développement durable dans toutes ses dimensions et participent à répondre à l’une des problématiques essentielles du fait urbain au XXIème siècle : le retour de la nature en ville.
Aujourd’hui, les collectivités font l’objet de demandes de plus en plus poussées de la part d’associations qui souhaitent elles aussi voir fleurir les jardins partagés, pour permettre à des habitants de cultiver collectivement leurs parcelles de terre, à l’heure où les circuits-courts et les AMAP gagnent en popularité. Certaines villes ont déjà réalisé des équipements innovants, comme à Lille (le jardin de (Re)Trouvailles), à Marseille (le jardin des Aures), mais aussi à Paris, où de nombreuses associations souhaitent faire "sortir le jardin dans la rue".
Les éco-quartiers semblent être une échelle pertinente pour développer les jardins partagés, et valoriser les pratiques vertueuses.
Le jardin partagé, une expérience pragmatique du développement durable au quotidien
D’abord, les jardins partagés peuvent représenter, au sein des éco-quartiers, une action phare en matière environnementale, sociale et économique. Dans de tels espaces, les habitants-jardiniers apprennent à cultiver bio et à avoir des comportements éco-responsables. Bien plus utiles qu’un guide d’initiation ou qu’une réunion de concertation, les jardins sont l’occasion pour eux de mettre en pratique les grands principes du développement durable: la récupération de l’eau pluviale pour l’arrosage, l’utilisation du compost comme fertilisant naturel, l’encouragement des circuits-courts, la solidarité intergénérationnelle, la mixité sociale, etc. Un jardin partagé n’est pas un label qui s’appliquerait à des normes de fonctionnement standards : tout est imaginable, chaque jardin construisant sa propre identité selon les motivations, les origines et les choix des habitants.
Le jardin partagé, une manière de décloisonner les espaces
Le droit de l’urbanisme français ne s’intéresse pas vraiment aux usages qui sont fait d’un lieu, mais plutôt à la nature juridique des espaces : publique ou privée, ce qui n’invite pas à l’ouverture et aux interactions. Les éco-quartiers sont un terrain d’expérimentation pour le décloisonnement des espaces... Les jardins partagés également, participant de fait au renouvellement des approches, en favorisant une appropriation collective. En combinant généralement des parcelles communes et individuelles, ces jardins donnent lieu à l’émergence d’espaces de vie, de rencontres définis par les usages qui en sont faits.
Jardins partagés et éco-quartiers : marions-les !
Les jardins partagés trouvent peu à peu leur place dans la dernière génération d’éco-quartiers, et doivent y être développés. Les élus mettent souvent en avant la longueur des procédures pour réaliser les nécessaires études de dépollution des sols. Dans le cadre d’un éco-quartier, souvent construit sur des friches industrielles, la réhabilitation des sols est pensée en amont des opérations, ce qui favorise donc des procédures simplifiées, moins chronophages.
Reste aux habitants à se mobiliser, s’ils veulent "un bout de jardin". C’est à eux que doit revenir l’initiative, et non pas aux institutions qui imposeraient leurs idées : dans ce cas, le jardin partagé aurait vite fait de redevenir une friche déshéritée. Le jardin partagé est avant tout un projet collectif porté par les habitants.
Les jardins partagés, loin d’être utopiques, devraient donc devenir une réelle possibilité dans chaque éco-quartier. Aux collectivités d’imaginer les bons outils de sensibilisation et de communication. Après tout, les jardins partagés sont une richesse dont le potentiel est encore peu affirmé : ils déclinent pourtant le développement durable dans toutes ses dimensions et participent à répondre à l’une des problématiques essentielles du fait urbain au XXIème siècle : le retour de la nature en ville.
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Commentaires
1 05 avril 2011 à 16h32 par Thomas Bout
Sur ce sujet, on lira avec intérêt le livre d'Eric Prédine et de Jean-Paul Collaert, "Des jardins en partage" (éditions Rue de l'échiquier, 12 euros).
2 13 avril 2011 à 12h00 par Sébastien Lévrier
Merci pour ce lien. Je vais regarder ça de plus près ! Une belle thématique en plein essor pour les quartiers durables !
3 19 avril 2011 à 00h16 par Mia
Il n'y a plus qu'à faire circuler l'information dans tous les quartiers !
Malheureusement le temps est vraiment la principale difficulté dans le processus de mise en place d'un jardin partagé, et c'est bien dommage.
Pour tous ceux que l'expérience tente, il y a le très bon guide de Carine Mayo "Tous éco citadins" qui décrit les démarches à suivre, donne des conseils pratiques _ pour créer un jardin partagé, une amap, un pédibus, et bien d'autres choses encore !
Bonne continuation
4 29 mai 2011 à 21h44 par Doc
Quelques exemples de jardins partagés en Haute-Normandie sur http://www.arehn.asso.fr/dossiers/jardin_partage/index.html