Eco-quartiers : quelques exemples pionniers
12/04/2011 - Anne-Sophie NOVEL
Article écrit en collaboration avec Grégoire Jacob (Ecoloinfo.com)
A l’heure où la France voit naître ses premiers éco-quartiers, partons à la découverte de ceux qui existent depuis plusieurs années déjà à l’étranger. Sur Ecolo-Info, Grégoire est devenu expert du sujet et a eu l’occasion de nous présenter plusieurs exemples en la matière.
Augustenborg
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La ville de Malmö (à prononcer Mâlmeuh), troisième ville de Suède, compte environ 250.000 habitants.
A la fin des années 90, la municipalité souhaitait réhabiliter un quartier “difficile” d’Augustenborg, connaissant un environnement dégradé, une forte concentration d’étrangers, une population particulièrement touchée par le chômage (65% des habitants) et des familles dépendantes des aides sociales.
Le principe de la démarche entreprise était d’impliquer au maximum les habitants déjà présents. Il fallait qu’ils adhérent aux objectifs du quartier et deviennent les véritables acteurs et promoteurs des changements.
Parmi les nombreux changements entrepris : la gestion, valorisation et auto-épuration des eaux de pluie (un des problèmes de ce quartier était en effet qu’il était régulièrement inondé). Pour cela, il a fallu créer des systèmes de drainage, de canaux, d’étangs et de zones temporairement inondables permettant de protéger les caves, garages, habitations et rues. Notons aussi la mise en place de toitures végétalisées principalement sur les locaux industriels… ce qui a eu pour effet d’augmenter la biodiversité, l’amélioration de l’isolation des batiments et l’esthétique globale du quartier.
Au niveau des déchets, la municipalité a mis en place un système de collecte, de gestion et de tri “fin” avec des “recycling houses” (dont les toits sont végétalisés) composées d’environ 10 containers et d’une cuve à compost.
Coté réduction des consommations énergétiques, un ambitieux programme de réhabilitation des immeubles ainsi que la pose de panneaux solaires et de pompes à chaleur ont permis de baisser de 20% en 8 ans la consommation énergétique globale du quartier.
Enfin, pour ce qui est de la circulation, un véritable effort a été entrepris pour améliorer la circulation et réduire la présence automobile.
Eva Lanxmeer
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Voilà un autre projet né dans les années 1990. Avec ses petits jardins qui aboutissement dans les jardins communaux, ses maisons en verres, un jardin sauvage, de l’eau, un étang, des ponts... ce cadre idyllique ne se situe qu’à 5 minutes à pied de la gare de Culemborg, aux Pays Bas.
L’éco quartier du nom d’Eva Lanxmeer est né de la volonté d’une femme, Marleen Kaptein. Convaincue qu’il fallait que nous changions nos modes de vie « ensemble » et que pour cela, les changements devaient venir de la base, Marleen Kaptein s’est battue depuis le début des années 90 pour imposer son idée d’éco quartier.
A force de rencontres, réunions et débats, cette femme a réussi à convaincre une commune (Culemborg) de lui céder un emplacement... très particulier puisque l’éco quartier est construit au dessus de la nappe phréatique alimentant tous les habitants en eau potable ! Habituellement zones non constructibles, les champs captants au dessus des nappes approvisionnant les villes sont des zones très sensibles en matière d’urbanisme. Cependant, les autorités locales ont malgré tout adhéré au projet dans la mesure où elles étaient également associées aux décisions et démarches et que l’objectif de cet éco-quartier était d’avoir une empreinte écologique minimale.
Au-delà des matériaux utilisés (non polluants, recyclables et de proximité), l’objet de Culemborg est aussi de mixer aussi bien des logements en location qu’à la vente, des jeunes et des moins jeunes, et également, entre les habitations, d’y construire des bureaux.
Compte tenu de son emplacement, un soin tout particulier a été porté à la gestion de l’eau. D’un coté, les eaux de pluie sont canalisées pour être acheminées dans des petites tranchées, permettant ainsi l’infiltration de l’eau dans la nappe et donc, à terme, de recharger la nappe phréatique.
De l’autre, les eaux usées sont captées pour être dépolluées grace aux plantes (roseaux) puis, une fois cette phyto-épuration menée, cette eau est déversée dans des petits plans d’eau que l’on retrouve sur le site.
Passé de l’utopie à la réalité, ce projet est une vraie réussite... aussi bien environnementale que sociale et économique. Sa clé réside dans la participation et l’implication constante des citoyens mais aussi des intervenants (ville, architectes, paysagistes, urbanistes...). D’ailleurs, les habitants entretiennent eux-mêmes les espaces communs, ce qui les incite plus encore à "protéger" leur cadre de vie immédiat.
Hammarby Sjöstad
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Au milieu des années 90, la ville de Stockholm a souhaité que le quartier d’Hammarby soit un modèle au niveau environnemental. Par conséquent, elle a imposé des normes très strictes dans ce domaine. L’objectif global était de construire un éco-quartier dont l’impact sur l’environnement serait de 50% inférieur à celui des aires d’habitation construites au début des années 90.
Six objectifs environnementaux ont été “imposés” pour la construction (ou plus exactement réhabilitation de cette ancienne zone portuaire et industrielle) :
- Décontamination des sols et réhabilitation des terrains en secteurs résidentiels attractifs avec parcs et espaces verts
- Utilisation des sols déjà construits
- Matériaux de construction sains
- Transports en commun : un service de bus, bateau-bus et trains permettant aux habitants d’atteindre le centre de Stockholm.
- Plafonnement du bruit à 45 dB
- Optimisation des services d’energie, d’eau et des déchets
L’énergie consommée par les habitants provient essentiellement de sources renouvelables : soleil, eau et vent.
Les bâtiments ont été conçus dans un souci d’efficacité énergétique et nombreux sont ceux disposant de panneaux solaires sur le toit. Le réseau urbain de chaleur et de froid est alimenté par une centrale thermique utilisant du biofuel et l’eau purifiée issue de la station de traitement des eaux usées d’Henriksdal.
Les déchets sont triés par les habitants, lesquels les déposent dans différents conteneurs intégrés dans le paysage. Ils sont ensuite aspirés au point de dépôt par un système pneumatique d’évacuation souterraine (technologie suédoise ENVAC) et acheminés selon leur nature vers le point de traitement adapté.
Les eaux usées sont traitées dans une station de traitement située à proximité : le traitement produit du biogaz qui sert actuellement à alimenter les gazinières domestiques mais qui devrait à l’avenir uniquement servir à alimenter les bus de la ville de Stockholm. Les eaux usées font l’objet d’une séparation : en effet, les eaux des rues sont chargées en particules nocives provenant des véhicules, lesquelles anéantissent le potentiel de recyclage des boues en épandage agricole. Ce système de gestion de l’énergie, des déchets et de l’eau s’appelle le modèle Hammarby.
La ville de Stockholm cherche à impliquer au maximum les habitants de ce quartier, avec un centre d’Information sur l’Environnement, construit lui aussi sur un modèle HQE, et qui expose en plein coeur du quartier, les technologies environnementales appliquées dans le quartier ainsi que les produits à éviter ou au contraire, à privilégier, suivant leur impact sur l’environnement.
Voilà encore un exemple particulièrement positif car en incitant les architectes, urbanistes, ingénieurs, paysagistes et entreprises à travailler ensemble, la ville de Stockholm a permis également de mettre en place des synergies particulièrement intéressantes, aussi bien pour les habitants de ce quartier que pour les entreprises qui ont pu développer de nouvelles techniques, lesquelles leur permettent de gagner des parts de marché dans d’autres pays.
Braamwsich
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Ce projet date également de la fin des années 90 : il a été initié par des citoyens, qui se sont regroupés dans une association et les collectivités locales. L’idée était de construire un nouveau quartier à vivre “expérimental” dans la banlieue de Hambourg (Allemagne).
A cette époque en Allemagne, on parlait déjà beaucoup des enjeux de maitrise de l’énergie, de gestion durable de l’eau et de respect de l’environnement. Aussi, l’idée a-t-elle été de construire 40 habitations (chacune d’environ 125m²) avec un impact aussi minime que possible sur la planète.
Les matériaux utilisés dans le cadre de la construction sont des matériaux “propres” et non polluants. Un soin particulier a également été apporté à l’isolation des maisons. Pour ce qui est de l’énergie, toutes les maisons ont été équipées de panneaux solaires et cellules photovoltaïques. Un système de récupération des eaux de pluie a été mis en place et dans un grand nombre d’habitation, des toilettes sèches ont été installées. Dans d’autres habitations, les toilettes bénéficient de l’eau de pluie. L’ensemble du quartier est piéton et l’objectif entre habitants est de partager l’automobile (bref, du Vélib adapté à la voiture bien avant l’heure).
A l’époque la construction des maisons a coûté environ 15% de plus que le prix d’alors, mais les économies enregistrées tous les ans sur la partie consommation d’eau et d’électricité font que l’investissement a été rentabilisé en 5 ans (soit 15 ans pour rentabiliser l’opération). L’impact calculé sur les réductions de CO2 est également très important : les habitants vivant dans ces maisons dégagent l’équivalent de 0,31 Tonne de CO2 par an/personne à comparer aux 2,05 tonnes de CO2 émises en moyenne par habitant en Allemagne.
Alors, convaincus ?
Viikii
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Viikii est aussi un projet trop méconnu. Au départ, le souhait de la municipalité d’Helsinki était d’agrandir l’université (spécialisée dans les bio technologies et bio sciences), de construire des habitations permettant de loger 15.000 habitants, et d’accueillir jusqu’à 8.000 salariés et 6.000 étudiants. L’idée est née en 1989 et les premières constructions datent de la fin des années 90. A ce jour, le projet en est à la moitié de ses objectifs en terme de “volume”. Cependant, au niveau des objectifs environnementaux, les résultats sont probants.
En se lançant dans cette extension, les architectes et urbanistes ont intégré les objectifs suivants :
- Réduction de la consommation des ressources naturelles aussi bien dans la construction des habitations que dans leur maintenance.
- Réduction des consommations d’électricité, de chauffage et d’eau, au regard des standrads finlandais
- Remplacer autant que possible le recours aux énergies fossiles par des énergies renouvelables
- Faire de cet éco-quartier un quartier abordable à tous les budgets
- Et enfin, préserver et même encourager la biodiversité.
Après construction, la consommation est en moyenne de 120 Kwh/m2. Pour certaines habitations, cela descend à 45 Kwh/m². La consommation moyenne d’eau est 22% sous la moyenne finlandaise, les déchets produits par habitants (160kg/an) sont à 20% sous la moyenne nationale et les émissions de CO2 dégagées par les différentes habitations sont également à 20% en deçà de la moyenne finlandaise.
L’approche sociale de ce quartier a également bien été prise en compte avec des logements sociaux dédiés et des jardins réservés à certaines familles, leur permettant de cultiver fruits et légumes.
Toutes les solutions possibles ont été testées dont l’énergie avec par exemple une maison qui a intégré de nombreuses cellules photovoltaïques, lesquelles arrivent à produire 15 à 20% de l’énergie de la dite maison.
BedZED
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Pour finir, parlons de ce quartier situé au sud de Londres, inauguré en 2002. L’idée de départ est de vivre de manière soutenable sans sacrifier notre mode de vie moderne et urbain en construisant des bâtiments au bilan carbone neutre et en réduisant notre dépendance aux énergies fossiles et nos émissions de CO2. Pour la construction, priorité a été donnée aux matériaux locaux, ou issus du recyclage. La vigilance a été de mise pour éviter les ponts thermiques et un soin tout particulier a été apporté pour l’isolation thermique importante du sol, des murs et toits et l’isolation phonique entre les logements…
A BedZED, on trouve une centaine de logements et des bureaux pour une surface habitable de 2500 m². L’espace a été densifié: il y a moins de place de parking par logement, les véhicules sont stationnés un peu à l’écart des bâtiments (il y a des bornes électriques pour recharger sa voiture) et l’espace “intérieur” du quartier est réservé aux piétons, vélos, pour une plus grande sécurité, moins de bruit.
Le quartier a été pensé pour faciliter les relations entre voisins. Cela fait partie des points les plus appréciés par les habitants. La luminosité grâce à l’exposition, la conception et la serre leur procurent une impression d’espace. En moyenne un habitant de ce quartier consomme 25 % de moins d’électricité qu’un habitant de cette région.
Avec ce petit panorama de quelques éco-quartiers situés dans les pays du Nord, avouez quand même que cela donne envie, non ?
A l’heure où la France voit naître ses premiers éco-quartiers, partons à la découverte de ceux qui existent depuis plusieurs années déjà à l’étranger. Sur Ecolo-Info, Grégoire est devenu expert du sujet et a eu l’occasion de nous présenter plusieurs exemples en la matière.
Augustenborg
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La ville de Malmö (à prononcer Mâlmeuh), troisième ville de Suède, compte environ 250.000 habitants.
A la fin des années 90, la municipalité souhaitait réhabiliter un quartier “difficile” d’Augustenborg, connaissant un environnement dégradé, une forte concentration d’étrangers, une population particulièrement touchée par le chômage (65% des habitants) et des familles dépendantes des aides sociales.
Le principe de la démarche entreprise était d’impliquer au maximum les habitants déjà présents. Il fallait qu’ils adhérent aux objectifs du quartier et deviennent les véritables acteurs et promoteurs des changements.
Parmi les nombreux changements entrepris : la gestion, valorisation et auto-épuration des eaux de pluie (un des problèmes de ce quartier était en effet qu’il était régulièrement inondé). Pour cela, il a fallu créer des systèmes de drainage, de canaux, d’étangs et de zones temporairement inondables permettant de protéger les caves, garages, habitations et rues. Notons aussi la mise en place de toitures végétalisées principalement sur les locaux industriels… ce qui a eu pour effet d’augmenter la biodiversité, l’amélioration de l’isolation des batiments et l’esthétique globale du quartier.
Au niveau des déchets, la municipalité a mis en place un système de collecte, de gestion et de tri “fin” avec des “recycling houses” (dont les toits sont végétalisés) composées d’environ 10 containers et d’une cuve à compost.
Coté réduction des consommations énergétiques, un ambitieux programme de réhabilitation des immeubles ainsi que la pose de panneaux solaires et de pompes à chaleur ont permis de baisser de 20% en 8 ans la consommation énergétique globale du quartier.
Enfin, pour ce qui est de la circulation, un véritable effort a été entrepris pour améliorer la circulation et réduire la présence automobile.
Eva Lanxmeer
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Voilà un autre projet né dans les années 1990. Avec ses petits jardins qui aboutissement dans les jardins communaux, ses maisons en verres, un jardin sauvage, de l’eau, un étang, des ponts... ce cadre idyllique ne se situe qu’à 5 minutes à pied de la gare de Culemborg, aux Pays Bas.
L’éco quartier du nom d’Eva Lanxmeer est né de la volonté d’une femme, Marleen Kaptein. Convaincue qu’il fallait que nous changions nos modes de vie « ensemble » et que pour cela, les changements devaient venir de la base, Marleen Kaptein s’est battue depuis le début des années 90 pour imposer son idée d’éco quartier.
A force de rencontres, réunions et débats, cette femme a réussi à convaincre une commune (Culemborg) de lui céder un emplacement... très particulier puisque l’éco quartier est construit au dessus de la nappe phréatique alimentant tous les habitants en eau potable ! Habituellement zones non constructibles, les champs captants au dessus des nappes approvisionnant les villes sont des zones très sensibles en matière d’urbanisme. Cependant, les autorités locales ont malgré tout adhéré au projet dans la mesure où elles étaient également associées aux décisions et démarches et que l’objectif de cet éco-quartier était d’avoir une empreinte écologique minimale.
Au-delà des matériaux utilisés (non polluants, recyclables et de proximité), l’objet de Culemborg est aussi de mixer aussi bien des logements en location qu’à la vente, des jeunes et des moins jeunes, et également, entre les habitations, d’y construire des bureaux.
Compte tenu de son emplacement, un soin tout particulier a été porté à la gestion de l’eau. D’un coté, les eaux de pluie sont canalisées pour être acheminées dans des petites tranchées, permettant ainsi l’infiltration de l’eau dans la nappe et donc, à terme, de recharger la nappe phréatique.
De l’autre, les eaux usées sont captées pour être dépolluées grace aux plantes (roseaux) puis, une fois cette phyto-épuration menée, cette eau est déversée dans des petits plans d’eau que l’on retrouve sur le site.
Passé de l’utopie à la réalité, ce projet est une vraie réussite... aussi bien environnementale que sociale et économique. Sa clé réside dans la participation et l’implication constante des citoyens mais aussi des intervenants (ville, architectes, paysagistes, urbanistes...). D’ailleurs, les habitants entretiennent eux-mêmes les espaces communs, ce qui les incite plus encore à "protéger" leur cadre de vie immédiat.
Hammarby Sjöstad
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Au milieu des années 90, la ville de Stockholm a souhaité que le quartier d’Hammarby soit un modèle au niveau environnemental. Par conséquent, elle a imposé des normes très strictes dans ce domaine. L’objectif global était de construire un éco-quartier dont l’impact sur l’environnement serait de 50% inférieur à celui des aires d’habitation construites au début des années 90.
Six objectifs environnementaux ont été “imposés” pour la construction (ou plus exactement réhabilitation de cette ancienne zone portuaire et industrielle) :
- Décontamination des sols et réhabilitation des terrains en secteurs résidentiels attractifs avec parcs et espaces verts
- Utilisation des sols déjà construits
- Matériaux de construction sains
- Transports en commun : un service de bus, bateau-bus et trains permettant aux habitants d’atteindre le centre de Stockholm.
- Plafonnement du bruit à 45 dB
- Optimisation des services d’energie, d’eau et des déchets
L’énergie consommée par les habitants provient essentiellement de sources renouvelables : soleil, eau et vent.
Les bâtiments ont été conçus dans un souci d’efficacité énergétique et nombreux sont ceux disposant de panneaux solaires sur le toit. Le réseau urbain de chaleur et de froid est alimenté par une centrale thermique utilisant du biofuel et l’eau purifiée issue de la station de traitement des eaux usées d’Henriksdal.
Les déchets sont triés par les habitants, lesquels les déposent dans différents conteneurs intégrés dans le paysage. Ils sont ensuite aspirés au point de dépôt par un système pneumatique d’évacuation souterraine (technologie suédoise ENVAC) et acheminés selon leur nature vers le point de traitement adapté.
Les eaux usées sont traitées dans une station de traitement située à proximité : le traitement produit du biogaz qui sert actuellement à alimenter les gazinières domestiques mais qui devrait à l’avenir uniquement servir à alimenter les bus de la ville de Stockholm. Les eaux usées font l’objet d’une séparation : en effet, les eaux des rues sont chargées en particules nocives provenant des véhicules, lesquelles anéantissent le potentiel de recyclage des boues en épandage agricole. Ce système de gestion de l’énergie, des déchets et de l’eau s’appelle le modèle Hammarby.
La ville de Stockholm cherche à impliquer au maximum les habitants de ce quartier, avec un centre d’Information sur l’Environnement, construit lui aussi sur un modèle HQE, et qui expose en plein coeur du quartier, les technologies environnementales appliquées dans le quartier ainsi que les produits à éviter ou au contraire, à privilégier, suivant leur impact sur l’environnement.
Voilà encore un exemple particulièrement positif car en incitant les architectes, urbanistes, ingénieurs, paysagistes et entreprises à travailler ensemble, la ville de Stockholm a permis également de mettre en place des synergies particulièrement intéressantes, aussi bien pour les habitants de ce quartier que pour les entreprises qui ont pu développer de nouvelles techniques, lesquelles leur permettent de gagner des parts de marché dans d’autres pays.
Braamwsich
Lire l'article sur écolo-info
Ce projet date également de la fin des années 90 : il a été initié par des citoyens, qui se sont regroupés dans une association et les collectivités locales. L’idée était de construire un nouveau quartier à vivre “expérimental” dans la banlieue de Hambourg (Allemagne).
A cette époque en Allemagne, on parlait déjà beaucoup des enjeux de maitrise de l’énergie, de gestion durable de l’eau et de respect de l’environnement. Aussi, l’idée a-t-elle été de construire 40 habitations (chacune d’environ 125m²) avec un impact aussi minime que possible sur la planète.
Les matériaux utilisés dans le cadre de la construction sont des matériaux “propres” et non polluants. Un soin particulier a également été apporté à l’isolation des maisons. Pour ce qui est de l’énergie, toutes les maisons ont été équipées de panneaux solaires et cellules photovoltaïques. Un système de récupération des eaux de pluie a été mis en place et dans un grand nombre d’habitation, des toilettes sèches ont été installées. Dans d’autres habitations, les toilettes bénéficient de l’eau de pluie. L’ensemble du quartier est piéton et l’objectif entre habitants est de partager l’automobile (bref, du Vélib adapté à la voiture bien avant l’heure).
A l’époque la construction des maisons a coûté environ 15% de plus que le prix d’alors, mais les économies enregistrées tous les ans sur la partie consommation d’eau et d’électricité font que l’investissement a été rentabilisé en 5 ans (soit 15 ans pour rentabiliser l’opération). L’impact calculé sur les réductions de CO2 est également très important : les habitants vivant dans ces maisons dégagent l’équivalent de 0,31 Tonne de CO2 par an/personne à comparer aux 2,05 tonnes de CO2 émises en moyenne par habitant en Allemagne.
Alors, convaincus ?
Viikii
Lire l'article sur écolo-info
Viikii est aussi un projet trop méconnu. Au départ, le souhait de la municipalité d’Helsinki était d’agrandir l’université (spécialisée dans les bio technologies et bio sciences), de construire des habitations permettant de loger 15.000 habitants, et d’accueillir jusqu’à 8.000 salariés et 6.000 étudiants. L’idée est née en 1989 et les premières constructions datent de la fin des années 90. A ce jour, le projet en est à la moitié de ses objectifs en terme de “volume”. Cependant, au niveau des objectifs environnementaux, les résultats sont probants.
En se lançant dans cette extension, les architectes et urbanistes ont intégré les objectifs suivants :
- Réduction de la consommation des ressources naturelles aussi bien dans la construction des habitations que dans leur maintenance.
- Réduction des consommations d’électricité, de chauffage et d’eau, au regard des standrads finlandais
- Remplacer autant que possible le recours aux énergies fossiles par des énergies renouvelables
- Faire de cet éco-quartier un quartier abordable à tous les budgets
- Et enfin, préserver et même encourager la biodiversité.
Après construction, la consommation est en moyenne de 120 Kwh/m2. Pour certaines habitations, cela descend à 45 Kwh/m². La consommation moyenne d’eau est 22% sous la moyenne finlandaise, les déchets produits par habitants (160kg/an) sont à 20% sous la moyenne nationale et les émissions de CO2 dégagées par les différentes habitations sont également à 20% en deçà de la moyenne finlandaise.
L’approche sociale de ce quartier a également bien été prise en compte avec des logements sociaux dédiés et des jardins réservés à certaines familles, leur permettant de cultiver fruits et légumes.
Toutes les solutions possibles ont été testées dont l’énergie avec par exemple une maison qui a intégré de nombreuses cellules photovoltaïques, lesquelles arrivent à produire 15 à 20% de l’énergie de la dite maison.
BedZED
Lire l'article sur écolo-info
Pour finir, parlons de ce quartier situé au sud de Londres, inauguré en 2002. L’idée de départ est de vivre de manière soutenable sans sacrifier notre mode de vie moderne et urbain en construisant des bâtiments au bilan carbone neutre et en réduisant notre dépendance aux énergies fossiles et nos émissions de CO2. Pour la construction, priorité a été donnée aux matériaux locaux, ou issus du recyclage. La vigilance a été de mise pour éviter les ponts thermiques et un soin tout particulier a été apporté pour l’isolation thermique importante du sol, des murs et toits et l’isolation phonique entre les logements…
A BedZED, on trouve une centaine de logements et des bureaux pour une surface habitable de 2500 m². L’espace a été densifié: il y a moins de place de parking par logement, les véhicules sont stationnés un peu à l’écart des bâtiments (il y a des bornes électriques pour recharger sa voiture) et l’espace “intérieur” du quartier est réservé aux piétons, vélos, pour une plus grande sécurité, moins de bruit.
Le quartier a été pensé pour faciliter les relations entre voisins. Cela fait partie des points les plus appréciés par les habitants. La luminosité grâce à l’exposition, la conception et la serre leur procurent une impression d’espace. En moyenne un habitant de ce quartier consomme 25 % de moins d’électricité qu’un habitant de cette région.
Avec ce petit panorama de quelques éco-quartiers situés dans les pays du Nord, avouez quand même que cela donne envie, non ?
Commentaires
1 18 novembre 2015 à 12h57 par Julie
Merci pour cet article très intéressant !