Eco-quartier pour les villes, éco-coin pour les campagnes ? Dans le premier épisode, nous avions contextualité la dichotomie vécue, entre ruralité et urbanité, en ce qui concerne le développement durable appliqué au territoire. Dans cette seconde partie, nous traiterons des grands enjeux de mutation " hors des villes ".

Est-ce que le défi majeur d’aujourd’hui et de demain n’est pas dans la modification des usages hors des villes ? Les projets engagés sur les tissus urbains actuels entrainent indéniablement des avancées majeures sur les thèmes de la gestion des énergies, le vivre ensemble, et les modes constructifs. Mais la route la plus longue aujourd’hui restant à couvrir se situe au sein des secteurs ruraux où les habitudes, les usages et les modes de consommation de l’espace sont différentes : absence de densité, idéalisation de la parcelle individuelle, autoconstruction...

Les grands enjeux de mutation des comportements sont donc sur le rural. En ville les opérations BBC, THPE ou toute autre opération innovante se raccordent sur des réseaux généralement existants. Les opérations éco-quartiers dites " rurales " doivent à chaque fois réinventer des concepts innovants : noues paysagères, schéma urbain limitant l’utilisation de la voiture, mutualisation des lieux de vie, en totale contradiction avec les usages. Là où dans nos villes nous adaptons et modifions, il nous faut créer et changer les habitudes en secteur rural. Il faut inventer !

L’exemple de l’écocité du Pré Vert dans le Morbihan illustre les clés de réussite d’un projet cohérent et à l’échelle d’un territoire en mouvement.
Cette opération, portée par la Ville de Saint-Nolff et son aménageur EADM,
reflète les contraintes auxquelles doivent faire face les porteurs d’éco-quartiers :

• acceptation d’usages différents,
• utilisation de l’espace public et privé modifié,
• densité adaptée à l’environnement urbain existant,
• concertation, collaboration et cohésion de l’ensemble des acteurs publics et privés,
• accompagnement des futurs habitants à chaque étape de leurs projets par la maîtrise d’ouvrage,
• mixité sociale et urbaine en ne ghettoïsant pas les populations
  

Il est peut-être possible, et souhaitable, d’aller encore plus loin. D’inventer de nouveaux concepts, mais plus sûrement d’offrir aux populations rurales la possibilité, et les moyens, de devenir acteurs de notre avenir à tous.