« Vivre à la campagne », un idéal de vie à revisiter
24/01/2012 - Laëtitia COUDRIEAU
L’urbanisme durable à la campagne est un sujet délicat puisqu’il touche directement à la question des modes de vie. Alors que pendant longtemps « vivre à la campagne » sous-entendait des comportements vertueux et respectueux de leur environnement, on se rend compte aujourd’hui que l’empreinte écologique des « ruraux ou des périurbains » est souvent plus importante que celle des « citadins ». Disposer d’une grande maison et parcourir de nombreux kilomètres en voiture pour aller travailler n’est-il pas moins durable que de vivre en appartement et utiliser le vélo ou les transports collectifs dans ses déplacements quotidiens? Bien entendu, il ne s’agit pas de rentrer dans des caricatures stigmatisant la petite ville et la grande ville. La première a ses qualités et ses contraintes que la seconde n’a pas et inversement. Aujourd’hui l’opportunité pour les territoires « non urbains » d’influer des modes de vie plus durables est largement envisageable.
Une alternative à la maison individuelle
Pour répondre aux enjeux de densification urbaine et de réduction de l’étalement urbain, l’idéal que représente la maison individuelle est à faire évoluer. C’est une nécessité absolue même si elle est difficile à entendre pour tous les aspirants. En effet, d’après un sondage publié par le Moniteur en 2010 : "86% des répondants souhaitent être propriétaires dans 10 ans, idéalement d’une maison neuve loin des grandes villes".
La réduction de la taille des parcelles et la mitoyenneté des constructions sont déjà une première étape dans ce processus de densification urbaine. Dans un second temps, il s’agit de proposer d’autres formes d’habitat que celle de la maison individuelle (logement intermédiaire et semi-collectif). Le logement collectif est souvent décrié en milieu rural car il invoque pour beaucoup une architecture massive de barres et de tours. Aujourd’hui, les architectures innovent et se diversifient. Il est tout à fait possible d’offrir des logements collectifs avec les qualités d’usage d’une maison individuelle. Ces derniers peuvent tout à fait adopter des principes constructifs permettant une certaine adaptabilité et modularité en lien avec l’évolution des ménages. Notons qu’en France, environ 57% des logements sont aujourd’hui des maisons individuelles. Dans d’autres pays comme l’Espagne et l’Italie, ce taux est bien inférieur (entre 30 et 35%).
Réinterroger la place de la voiture
Alors que la part modale des déplacements automobiles sur ces territoires doit dépasser facilement les 95%, l’essor des télécommunications (haut débit) est une belle opportunité rendant possible le télétravail, le e-learning, le e-commerce…. C’est une révolution dans les nombreuses pratiques quotidiennes actuelles même si aujourd’hui il est difficile d’en mesurer les effets… Pour les écoquartiers en milieu rural et périurbain, un des grands champs de réflexion concerne aussi la place de la voiture dans le tracé et le traitement des voiries mais aussi dans la gestion du stationnement. L’on voit déjà des projets intéressants sur ce sujet : circulation apaisée (zone 20), revêtement non enrobée, profil de voirie très réduit, accès limité, mutualisation des places de stationnement, localisation en entrée de quartier...
Un écoquartier en milieu rural et périurbain, c’est aussi l’occasion de renouer avec des usages partagés aujourd’hui largement confrontés à un individualisme flagrant dans nos modes de vie. L’on voit dans certaines opérations des initiatives d’habitat coopératif. Sans aller jusque là, c’est la possibilité de disposer en plus de son logement privatif des espaces et des locaux partagés : jardins collectifs, salle de réception commune, salle de jeux, chambre d’amis, atelier /outillothèque, laverie... L’écoquartier doit être en mesure de proposer de nouvelles qualités d’usage avec un retour à des pratiques collectives, d'entraides, de solidarités, de partages entre futurs habitants...
Bien entendu, il ne faut pas appréhender l’écoquartier comme une somme de restrictions, de concessions pour les futurs habitants. Malheureusement, c’est souvent ainsi que tels projets sont perçus en milieu rural et c’est bien dommage ! … C’est là que tout le travail de pédagogie et d’accompagnement auprès des élus et de la population se justifie (cf article 5).
Une alternative à la maison individuelle
Pour répondre aux enjeux de densification urbaine et de réduction de l’étalement urbain, l’idéal que représente la maison individuelle est à faire évoluer. C’est une nécessité absolue même si elle est difficile à entendre pour tous les aspirants. En effet, d’après un sondage publié par le Moniteur en 2010 : "86% des répondants souhaitent être propriétaires dans 10 ans, idéalement d’une maison neuve loin des grandes villes".
La réduction de la taille des parcelles et la mitoyenneté des constructions sont déjà une première étape dans ce processus de densification urbaine. Dans un second temps, il s’agit de proposer d’autres formes d’habitat que celle de la maison individuelle (logement intermédiaire et semi-collectif). Le logement collectif est souvent décrié en milieu rural car il invoque pour beaucoup une architecture massive de barres et de tours. Aujourd’hui, les architectures innovent et se diversifient. Il est tout à fait possible d’offrir des logements collectifs avec les qualités d’usage d’une maison individuelle. Ces derniers peuvent tout à fait adopter des principes constructifs permettant une certaine adaptabilité et modularité en lien avec l’évolution des ménages. Notons qu’en France, environ 57% des logements sont aujourd’hui des maisons individuelles. Dans d’autres pays comme l’Espagne et l’Italie, ce taux est bien inférieur (entre 30 et 35%).
Réinterroger la place de la voiture
Alors que la part modale des déplacements automobiles sur ces territoires doit dépasser facilement les 95%, l’essor des télécommunications (haut débit) est une belle opportunité rendant possible le télétravail, le e-learning, le e-commerce…. C’est une révolution dans les nombreuses pratiques quotidiennes actuelles même si aujourd’hui il est difficile d’en mesurer les effets… Pour les écoquartiers en milieu rural et périurbain, un des grands champs de réflexion concerne aussi la place de la voiture dans le tracé et le traitement des voiries mais aussi dans la gestion du stationnement. L’on voit déjà des projets intéressants sur ce sujet : circulation apaisée (zone 20), revêtement non enrobée, profil de voirie très réduit, accès limité, mutualisation des places de stationnement, localisation en entrée de quartier...
Un écoquartier en milieu rural et périurbain, c’est aussi l’occasion de renouer avec des usages partagés aujourd’hui largement confrontés à un individualisme flagrant dans nos modes de vie. L’on voit dans certaines opérations des initiatives d’habitat coopératif. Sans aller jusque là, c’est la possibilité de disposer en plus de son logement privatif des espaces et des locaux partagés : jardins collectifs, salle de réception commune, salle de jeux, chambre d’amis, atelier /outillothèque, laverie... L’écoquartier doit être en mesure de proposer de nouvelles qualités d’usage avec un retour à des pratiques collectives, d'entraides, de solidarités, de partages entre futurs habitants...
Bien entendu, il ne faut pas appréhender l’écoquartier comme une somme de restrictions, de concessions pour les futurs habitants. Malheureusement, c’est souvent ainsi que tels projets sont perçus en milieu rural et c’est bien dommage ! … C’est là que tout le travail de pédagogie et d’accompagnement auprès des élus et de la population se justifie (cf article 5).
Commentaires
1 02 février 2012 à 11h36 par Architecte de Pau
C'est vrai que quand on y pense ça parait être une bonne idée.