Comment adapter l’aménagement des infrastructures aux évolutions de la mobilité ?
La mobilité ne cesse d’évoluer et il est nécessaire lors d’un projet d’aménagement urbain de prendre en compte les mobilités d’aujourd’hui et de demain en anticipant les évolutions des comportements. S’ajoute à cela, la technologie qui a aussi une influence sur la mobilité grâce à une meilleure information en temps réel et qui devient un véritable outil. Enfin la réglementation définit les notions de mobilité et de déplacement dans les projets ainsi que des objectifs. Les acteurs des projets urbains doivent composer avec ces contraintes, ce qui les pousse à développer imagination et innovation.
La place de la voiture
L’évolution majeure dans la mobilité, apportée par les écoquartiers, est la place de la voiture et son utilisation.
De la mutualisation du stationnement…
Tout d’abord ces écoquartiers mettent en place un concept nouveau de mutualisation de parking qui permet d’économiser jusqu’à 30% de stationnement. Par exemple sur l’ensemble de la ZAC des Docks, le stationnement mutualisé représente 4500 places. Sans ce système, 1500 places de plus auraient été planifiées.
De plus ces parkings accueilleront à terme de nombreux services inspirés des conciergeries d’autrefois. Certains en lien direct avec la voiture, comme de l’entretien et du lavage, mais également des dépôts de colis et autres services annexes.
Ces parkings sont souvent intégrés à des bâtiments regroupant à la fois des bureaux, des logements et des commerces afin de maximiser la mutualisation. Ils peuvent être situés également en entrée de quartiers afin d’interdire la circulation automobile dans les rues afin de redonner l’espace aux modes doux et aux espaces verts.
Bien qu’ayant de nombreux avantages, cette mutualisation nécessite néanmoins d’accepter d’abandonner son droit de propriété au profit d’un droit d’usage ce qui peut déplaire à certains usagers. Cela pose des questions aussi sur l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, sur les visiteurs des personnes habitants le quartier etc. Le principe de se garer en bas de l’immeuble ne sera plus possible. Il est nécessaire d’accompagner les populations vers ces nouveaux usages.
… à la mutualisation de la voiture
Ce système tend à se généraliser également au niveau de la voiture elle-même comme on peut le voir à Paris avec les autolib’. L’autopartage sera également présent de façon permanente dans ces parkings mutualisés.
Commercialisation des logements et gestion des parkings mutualisés
Ce changement des comportements oblige les promoteurs, les élus et les exploitants à adapter leur façon de travailler.
Tout d’abord il leur a fallu supprimer dans le PLU l’obligation faite aux constructeurs de réaliser des places de stationnement puis calibrer l’offre sur les besoins des visiteurs et des stationnements spécifiques (personne à mobilité réduite, livraisons, vélo...) et de la réglementation (mise en place du stationnement payant en surface).
Cette politique de stationnement doit être partie intégrante de la politique de stationnement globale de la ville pour éviter les incohérences et le phénomène de « réserve d’indiens ».
Une initiative intéressante et innovante dans le quartier gare Saint Jean Belcier de Bordeaux permet de rendre attractifs ces parkings. Ils ont été implantés à une distance bien précise des offres de transports en commun afin de garantir à l’utilisateur un temps de parcours défini : 3,6 km ; ce qui représente 40 min pour un piéton, 15 à 20 min pour un vélo. Cela crée un effet dissuasif à l’utilisation de la voiture. C’est un engagement relatif mais tout est mis en œuvre pour assurer ce temps de parcours.
Enfin la réduction des coûts engendrée par le choix de la mutualisation des parkings va permettre, dans la ZAC des Docks notamment, de rendre accessible des logements à des foyers en difficultés.
Evolutivité des aménagements
La mutualisation de la voiture amène à penser que l’utilisation de la voiture pourrait diminuer et par conséquent pose la question du futur de ces parkings. Reichen & Robert travaille sur ce sujet et vient de livrer un nouveau type de parking.
Euralille bâtiment « LE PERSPECTIVE » accueille un parking mutualisé inter-entreprises situé dans les étages du bâtiment (palissades) et non enterré comme d’habitude. Ce bâtiment a été construit en prenant en compte la possibilité d’une reconversion de l’espace de parking. En effet, à ce niveau, le bâtiment est constitué de planchers démontables ce qui permettra de gagner en hauteur sous plafond lors d’une éventuelle requalification de l’espace.
Il existe à ce jour peu de retour d’expériences et principalement des projets. On ne peut donc pas avoir de recul concernant le travail effectué mais toutes ces idées montrent la réelle prise en compte des problématiques de développement durable et des évolutions de la mobilité par l’ensemble des acteurs.
Cet article est inspiré des échanges de l’atelier Transports et Déplacements du 4ème Forum des Quartiers Durables (17 et 18 octobre 2012 à Saint-Ouen).
Animé par Guillemette PINAROLI responsable du département transport et déplacement de l’agence Inddigo de Paris, la table ronde a accueilli quatre acteurs de projet urbain :
La place de la voiture
L’évolution majeure dans la mobilité, apportée par les écoquartiers, est la place de la voiture et son utilisation.
De la mutualisation du stationnement…
Tout d’abord ces écoquartiers mettent en place un concept nouveau de mutualisation de parking qui permet d’économiser jusqu’à 30% de stationnement. Par exemple sur l’ensemble de la ZAC des Docks, le stationnement mutualisé représente 4500 places. Sans ce système, 1500 places de plus auraient été planifiées.
De plus ces parkings accueilleront à terme de nombreux services inspirés des conciergeries d’autrefois. Certains en lien direct avec la voiture, comme de l’entretien et du lavage, mais également des dépôts de colis et autres services annexes.
Ces parkings sont souvent intégrés à des bâtiments regroupant à la fois des bureaux, des logements et des commerces afin de maximiser la mutualisation. Ils peuvent être situés également en entrée de quartiers afin d’interdire la circulation automobile dans les rues afin de redonner l’espace aux modes doux et aux espaces verts.
Bien qu’ayant de nombreux avantages, cette mutualisation nécessite néanmoins d’accepter d’abandonner son droit de propriété au profit d’un droit d’usage ce qui peut déplaire à certains usagers. Cela pose des questions aussi sur l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, sur les visiteurs des personnes habitants le quartier etc. Le principe de se garer en bas de l’immeuble ne sera plus possible. Il est nécessaire d’accompagner les populations vers ces nouveaux usages.
… à la mutualisation de la voiture
Ce système tend à se généraliser également au niveau de la voiture elle-même comme on peut le voir à Paris avec les autolib’. L’autopartage sera également présent de façon permanente dans ces parkings mutualisés.
Commercialisation des logements et gestion des parkings mutualisés
Ce changement des comportements oblige les promoteurs, les élus et les exploitants à adapter leur façon de travailler.
Tout d’abord il leur a fallu supprimer dans le PLU l’obligation faite aux constructeurs de réaliser des places de stationnement puis calibrer l’offre sur les besoins des visiteurs et des stationnements spécifiques (personne à mobilité réduite, livraisons, vélo...) et de la réglementation (mise en place du stationnement payant en surface).
Cette politique de stationnement doit être partie intégrante de la politique de stationnement globale de la ville pour éviter les incohérences et le phénomène de « réserve d’indiens ».
Une initiative intéressante et innovante dans le quartier gare Saint Jean Belcier de Bordeaux permet de rendre attractifs ces parkings. Ils ont été implantés à une distance bien précise des offres de transports en commun afin de garantir à l’utilisateur un temps de parcours défini : 3,6 km ; ce qui représente 40 min pour un piéton, 15 à 20 min pour un vélo. Cela crée un effet dissuasif à l’utilisation de la voiture. C’est un engagement relatif mais tout est mis en œuvre pour assurer ce temps de parcours.
Enfin la réduction des coûts engendrée par le choix de la mutualisation des parkings va permettre, dans la ZAC des Docks notamment, de rendre accessible des logements à des foyers en difficultés.
Evolutivité des aménagements
La mutualisation de la voiture amène à penser que l’utilisation de la voiture pourrait diminuer et par conséquent pose la question du futur de ces parkings. Reichen & Robert travaille sur ce sujet et vient de livrer un nouveau type de parking.
Euralille bâtiment « LE PERSPECTIVE » accueille un parking mutualisé inter-entreprises situé dans les étages du bâtiment (palissades) et non enterré comme d’habitude. Ce bâtiment a été construit en prenant en compte la possibilité d’une reconversion de l’espace de parking. En effet, à ce niveau, le bâtiment est constitué de planchers démontables ce qui permettra de gagner en hauteur sous plafond lors d’une éventuelle requalification de l’espace.
Il existe à ce jour peu de retour d’expériences et principalement des projets. On ne peut donc pas avoir de recul concernant le travail effectué mais toutes ces idées montrent la réelle prise en compte des problématiques de développement durable et des évolutions de la mobilité par l’ensemble des acteurs.
Cet article est inspiré des échanges de l’atelier Transports et Déplacements du 4ème Forum des Quartiers Durables (17 et 18 octobre 2012 à Saint-Ouen).
Animé par Guillemette PINAROLI responsable du département transport et déplacement de l’agence Inddigo de Paris, la table ronde a accueilli quatre acteurs de projet urbain :
- un aménageur : Monsieur Ari MSIKA Directeur de Projets SEQUANO AMENAGEMENT,
- un architecte : Monsieur Frédéric CAUDOUX Architecte-Directeur de projet REICHEN ET ROBERT & ASSOCIÉS ARCHITECTES – URBANISTES
- un promoteur : Monsieur Fréderic BRUNEL Directeur des Nouveaux Quartiers COGEDIM
- un exploitant de parc de stationnement : Monsieur Philippe BOYER Directeur du développement et de la communication URBISPARK
- Schéma mutualisation stationnement – ©Sareco