Des habitants acteurs du renouvellement de leur ville – et participant à la lutte contre l’étalement urbain ? Un retour sur le colloque BIMBY (2/2)
Comme nous l’évoquions dans la première partie de cette réflexion sur la démarche Bimby, son potentiel pour lutter contre l’étalement urbain (motivation par les intérêts personnels, immédiateté, etc) ne semble pas aller dans le même sens que les fondements des projets d’éco-quartiers. Pourtant, le projet de recherche a dévoilé des résultats qui interrogent pertinemment l’avenir de l’aménagement et qui nécessitent d’être relevés.
Ainsi, la somme des projets architecturaux qu’envisagent sérieusement une partie des propriétaires fonciers d’une commune, pour répondre à des besoins matériels personnels, donne des résultats significatifs en termes de densité et de besoins de logements pour la commune, sans modifier le paysage de cette dernière puisque les nouveaux logements ne sont projetés que sur des zones déjà bâties. Avant de se demander comment on peut faire (outils règlementaires, marge de manœuvre des habitants, contraintes, ) pour fabriquer un véritable projet de ville à partir de ces envies personnelles, il me semble important de relever des forces de la démarche même.
La démarche des chercheurs d’aller à la rencontre des habitants d’une commune pour comprendre leur existence sur le territoire mais aussi leurs souhaits d’évolution, me paraît être en adéquation avec la façon dont on peut et doit faire évoluer les villes. C’est en effet en partant de l’existant qu’on pourra envisager des optimisations de l’espace fondées sur du vécu mais également du sensible et de l’humain. C’est également en s’appropriant le fonctionnement des territoires et en recueillant une connaissance fine des usages de l’espace public (détenue principalement par les riverains) que les projets d’aménagement à l’échelle d’une ville seront cohérents en termes d’image que les habitants ont et donnent de leur lieu de vie. Cette démarche participe donc à alimenter l’intelligence collective des territoires, notamment lorsqu’elle fait l’objet d’un travail de terrain pour relever les typologies des constructions selon les différentes zones d’habitation, les surfaces de parcelle moyennes acceptables, l’utilisation plus ou moins opportune de l’espace foncier disponible, etc.
Ainsi, l’intérêt de connaitre et de comprendre de façon approfondie les enjeux des différentes zones est mis en avant par la méthodologie de ce projet de recherche. La démarche Bimby, basée sur la filière de la maison individuelle pour densifier les zones pavillonnaires, est par ses fondements une démarche qui réduit la planification et la maîtrise de la forme urbaine (on ne sait pas à l’avance si c’est cette parcelle ou telle autre qui se verra divisée puis construite). Pourtant, étant donné son potentiel, des groupes de travail ont tenté de trouver des solutions pour la planifier. Ainsi, à l’échelle d’une agglomération, des chercheurs ont relevé les surfaces foncières disponibles qu’ils ont croisées avec un certain nombre de critères : présence de services, présence d’infrastructures, prospections en termes de mobilité, etc, afin d’évaluer les gisements territoriaux potentiels pour la démarche Bimby. Et pour pouvoir définir selon les quartiers/périmètres des zones pour lesquelles inciter à développer la démarche Bimby ne serait pas pertinent, afin de ne pas perdre le bénéfice de la présence d’infrastructures et de réseaux exploitables pour une plus grande densité de logements.
A travers ces approfondissements du travail de recherche, apparait la problématique fondamentale de la démarche : comment maîtriser et coordonner des projets d’aménagement individuels, afin d’optimiser encore plus les évolutions potentielles des zones pavillonnaires, tout en conservant le rôle fondamental des propriétaires particuliers ? Les résultats du projet de recherche apportent également de nouvelles données à la fois dans le débat de la démocratie locale et dans celui de qui détient le pouvoir concernant l’urbanisme. L’architecte, qui dans la démarche est le médiateur qui donne aux propriétaires fonciers les informations et les arguments les convaincants de penser un projet de construction sur leur parcelle, voit son rôle valorisé ; contrairement à l’urbaniste qui se voit privé de sa marge de manœuvre puisque la planification disparait. Enfin, pour pouvoir faire de cette démarche un point de départ pour un réaménagement cohérent et construit par tous, il faut que le médiateur donne véritablement la compréhension globale aux propriétaires de l’intérêt collectif, et non pas uniquement les avantages personnalisés à projeter de densifier chaque parcelle.
Finalement, cette démarche possède le grand intérêt d’avoir donné de nouvelles orientations aux débats de l’aménagement et de la démocratie locale, en ce sens qu’elle a démontré de réelles possibilités d’action par la convergence d’intérêts individuels. Maintenant, à chacun de contribuer à cette connaissance et aux moyens de concrétiser les avancées que le projet de recherche a mises en avant, notamment en réfléchissant aux moyens d’apporter de l’innovation dans les modes de vie, de réduire les coûts environnementaux, et de créer du lien dans des zones qui appréhendent souvent mal le vivre-ensemble.
Ainsi, la somme des projets architecturaux qu’envisagent sérieusement une partie des propriétaires fonciers d’une commune, pour répondre à des besoins matériels personnels, donne des résultats significatifs en termes de densité et de besoins de logements pour la commune, sans modifier le paysage de cette dernière puisque les nouveaux logements ne sont projetés que sur des zones déjà bâties. Avant de se demander comment on peut faire (outils règlementaires, marge de manœuvre des habitants, contraintes, ) pour fabriquer un véritable projet de ville à partir de ces envies personnelles, il me semble important de relever des forces de la démarche même.
La démarche des chercheurs d’aller à la rencontre des habitants d’une commune pour comprendre leur existence sur le territoire mais aussi leurs souhaits d’évolution, me paraît être en adéquation avec la façon dont on peut et doit faire évoluer les villes. C’est en effet en partant de l’existant qu’on pourra envisager des optimisations de l’espace fondées sur du vécu mais également du sensible et de l’humain. C’est également en s’appropriant le fonctionnement des territoires et en recueillant une connaissance fine des usages de l’espace public (détenue principalement par les riverains) que les projets d’aménagement à l’échelle d’une ville seront cohérents en termes d’image que les habitants ont et donnent de leur lieu de vie. Cette démarche participe donc à alimenter l’intelligence collective des territoires, notamment lorsqu’elle fait l’objet d’un travail de terrain pour relever les typologies des constructions selon les différentes zones d’habitation, les surfaces de parcelle moyennes acceptables, l’utilisation plus ou moins opportune de l’espace foncier disponible, etc.
Ainsi, l’intérêt de connaitre et de comprendre de façon approfondie les enjeux des différentes zones est mis en avant par la méthodologie de ce projet de recherche. La démarche Bimby, basée sur la filière de la maison individuelle pour densifier les zones pavillonnaires, est par ses fondements une démarche qui réduit la planification et la maîtrise de la forme urbaine (on ne sait pas à l’avance si c’est cette parcelle ou telle autre qui se verra divisée puis construite). Pourtant, étant donné son potentiel, des groupes de travail ont tenté de trouver des solutions pour la planifier. Ainsi, à l’échelle d’une agglomération, des chercheurs ont relevé les surfaces foncières disponibles qu’ils ont croisées avec un certain nombre de critères : présence de services, présence d’infrastructures, prospections en termes de mobilité, etc, afin d’évaluer les gisements territoriaux potentiels pour la démarche Bimby. Et pour pouvoir définir selon les quartiers/périmètres des zones pour lesquelles inciter à développer la démarche Bimby ne serait pas pertinent, afin de ne pas perdre le bénéfice de la présence d’infrastructures et de réseaux exploitables pour une plus grande densité de logements.
A travers ces approfondissements du travail de recherche, apparait la problématique fondamentale de la démarche : comment maîtriser et coordonner des projets d’aménagement individuels, afin d’optimiser encore plus les évolutions potentielles des zones pavillonnaires, tout en conservant le rôle fondamental des propriétaires particuliers ? Les résultats du projet de recherche apportent également de nouvelles données à la fois dans le débat de la démocratie locale et dans celui de qui détient le pouvoir concernant l’urbanisme. L’architecte, qui dans la démarche est le médiateur qui donne aux propriétaires fonciers les informations et les arguments les convaincants de penser un projet de construction sur leur parcelle, voit son rôle valorisé ; contrairement à l’urbaniste qui se voit privé de sa marge de manœuvre puisque la planification disparait. Enfin, pour pouvoir faire de cette démarche un point de départ pour un réaménagement cohérent et construit par tous, il faut que le médiateur donne véritablement la compréhension globale aux propriétaires de l’intérêt collectif, et non pas uniquement les avantages personnalisés à projeter de densifier chaque parcelle.
Finalement, cette démarche possède le grand intérêt d’avoir donné de nouvelles orientations aux débats de l’aménagement et de la démocratie locale, en ce sens qu’elle a démontré de réelles possibilités d’action par la convergence d’intérêts individuels. Maintenant, à chacun de contribuer à cette connaissance et aux moyens de concrétiser les avancées que le projet de recherche a mises en avant, notamment en réfléchissant aux moyens d’apporter de l’innovation dans les modes de vie, de réduire les coûts environnementaux, et de créer du lien dans des zones qui appréhendent souvent mal le vivre-ensemble.