A quand l’éco-quartier, véritable acteur de santé publique ?
Les éco-quartiers se font l’écho d’une démarche de développement durable où la qualité de vie des individus se limite au bénéfice lié à la qualité des constructions et des déplacements doux. Malgré l’énergie et la dynamique extraordinaire développées par de nombreuses associations, et entreprises, qui agissent en faveur d’une transition écologique efficace, l’aménagement des bâtiments au niveau des éco-quartiers prend encore le monopole des investissements.
Même s’il reste encore trop anecdotique, le travail de chercheurs en santé publique permet de mettre en avant l’urgence de pratiques écologiques et citoyennes. Notons que cela vient d’être intégré dans les lettres de cadrage pour la transition écologique envoyées aux ministres par le chef du gouvernement Jean-Marc Ayrault, et datant du 23 janvier 2013. Il paraît en effet difficile de dissocier ces deux notions (écologie et citoyen), d’autant plus dans un espace urbain où la proximité est grande et où les espaces publiques et verts sont restreints. Une organisation collective s’impose pour mettre en place des pratiques individuelles optimales.
La santé publique sera peut être le levier qui introduira de façon effective ces nouvelles pratiques. L’Allemagne et bien d’autres pays ont intégré depuis des décennies un usage restreint des produits néfastes pour la santé dans leur domicile. Ils ont également choisi une alimentation évitant autant que possible les pesticides. Les français quant à eux, percutent difficilement sur l’urgence de modifier leurs comportements. L’information, les démarches associatives, etc. n’enclenchent que faiblement un changement, une évolution des comportements.
Un vecteur déclencheur serait donc l’irruption de maladies chroniques et plus particulièrement le cancer, dans la vie de personnes.
Nombre de travaux sont en train de se pencher sur la question de l’impact des pesticides, des ondes électromagnétiques... d’autres travaux en cours de finalisation ont permis de constater que des femmes ayant eu un cancer du sein modifient leur comportement alimentaire, corporel et ménager, suite aux traitements médicaux suivis. Les produits utilisés sont alors labellisés écologiques, sans paraben, etc. Certains oncologues commencent à prendre la parole sur les médias comme le Dr Nadine Houédé, oncologue à l’institut Bergonié dans le journal Sud-Ouest du 07 avril 2012. Elle y signale l’ampleur des cancers de vessie liés à l’utilisation de pesticides dans les vignes.
Malgré cela, la prise de conscience sur l’urgence de prévenir, mais aussi guérir notre état de santé se fait prioritairement chez les personnes confrontées à des maladies lourdes.
Pourtant la santé définie par l’Organisation Mondiale de la Santé la considère bien comme un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.
Les écoquartiers devraient donc participer à ce rôle de démarche innovante dans le comportement au quotidien, entre autre par quatre portes d’entrées majeures : les pratiques alimentaires, les pratiques physiques et de mieux-être (dont les déplacements doux), l’utilisation de produits corporels, l’utilisation de produits ménagers.
De nombreuses pratiques encore « inhabituelles pour un grand nombre » peuvent devenir des actions de prévention au quotidien contre un grand nombre de maladies graves qui affectent de façon croissante nos populations (diabètes, hypertension, cancers associés aux perturbations endoctriniennens...).
L’exposition est constante dans notre environnement, les quarantenaires ont été particulièrement exposés dès la grossesse avec l’arrivée des produits tel le bisphénol A, les utilisations des pesticides, les antennes émettrices, qui agissent constamment dans notre quotidien. Le CIRC (Centre Internationals de Recherche contre le Cancer) a précisé que nous ne pouvons plus les considérer comme des non facteur de risque et d’exposition aux cancers... Nous avons grandi dans un environnement à risque. Les recherches de santé publique nous en informent. Les comportements doivent changer vers une prévention face aux maladies.
Pour faciliter l’adoption de nouvelles pratiques, le groupe social est un support efficace. L’anthropologie de la santé, de l’alimentation ont démontré l’impact bénéfique de démarches associatives, de sensibilisations collectives (qui intègrent l’information individuelle), et combien les pratiques alimentaires avaient des conséquences sur l’état de santé. C’est aussi une démarche qui à terme a un impact sociétal bien plus large.
Habiter un éco-quartier est un choix particulier, qui devrait être affiché comme une appartenance à un groupe social spécifique dont les objectifs de vie sont associés à une prévention de santé publique.
Pourquoi attendre une maladie grave pour « se prévenir » alors que nous pouvons anticiper ? Si nous n’arrivons pas à l’appliquer pour la planète, pratiquons le pour nous-même au moins, pour nos enfants en évitant à nos familles l’exposition massive aux maladies chroniques et graves.
Notre Etat providence est fortement fragilisé, au même titre que notre système économique. La prévention individuelle via une dynamique collective devient une urgence. Réduction des remboursements de médicaments, inquiétudes sur l’avenir du système de sécurité sociale, etc. chaque citoyen doit agir en prévenant son état de santé, en augmentant son capital bien-être.
Le caractère innovant de ces nouvelles façons d’appréhender la santé individuelle, nécessite des réflexions et actions partagées entre plusieurs citoyens et certainement avec l’accompagnement d’expertises. Certaines disciplines telles que l’anthropologie sociale et culturelle appliquée, doivent être mises en valeur et exploitées pour œuvrer avec ces nouvelles dynamiques. Observer, cartographier les acteurs présents sur les zones concernées, en amont des constructions de projet, pendant la construction du site et avec l’installation des habitants est essentiel pour analyser le contexte, mobiliser les acteurs pertinents et les acteurs locaux de façon qualitative. Ces éco-quartiers ne pourront être bénéfiques sans cette exigence qualitative à chaque niveau d’élaboration ; mais aussi avec une démarche des maîtres d’œuvre qui dépasse la construction des bâtiments et s’impose un accompagnement à la « mise en vie de qualité » du lieu.
Les écoquartiers, seront-il ces espaces nécessaires au profit d’une politique de prévention et de solidarité ? Cet avenir est incontournable pour une survie décente de nos sociétés.
Rappel des recommandations OMS :
Même s’il reste encore trop anecdotique, le travail de chercheurs en santé publique permet de mettre en avant l’urgence de pratiques écologiques et citoyennes. Notons que cela vient d’être intégré dans les lettres de cadrage pour la transition écologique envoyées aux ministres par le chef du gouvernement Jean-Marc Ayrault, et datant du 23 janvier 2013. Il paraît en effet difficile de dissocier ces deux notions (écologie et citoyen), d’autant plus dans un espace urbain où la proximité est grande et où les espaces publiques et verts sont restreints. Une organisation collective s’impose pour mettre en place des pratiques individuelles optimales.
La santé publique sera peut être le levier qui introduira de façon effective ces nouvelles pratiques. L’Allemagne et bien d’autres pays ont intégré depuis des décennies un usage restreint des produits néfastes pour la santé dans leur domicile. Ils ont également choisi une alimentation évitant autant que possible les pesticides. Les français quant à eux, percutent difficilement sur l’urgence de modifier leurs comportements. L’information, les démarches associatives, etc. n’enclenchent que faiblement un changement, une évolution des comportements.
Un vecteur déclencheur serait donc l’irruption de maladies chroniques et plus particulièrement le cancer, dans la vie de personnes.
Nombre de travaux sont en train de se pencher sur la question de l’impact des pesticides, des ondes électromagnétiques... d’autres travaux en cours de finalisation ont permis de constater que des femmes ayant eu un cancer du sein modifient leur comportement alimentaire, corporel et ménager, suite aux traitements médicaux suivis. Les produits utilisés sont alors labellisés écologiques, sans paraben, etc. Certains oncologues commencent à prendre la parole sur les médias comme le Dr Nadine Houédé, oncologue à l’institut Bergonié dans le journal Sud-Ouest du 07 avril 2012. Elle y signale l’ampleur des cancers de vessie liés à l’utilisation de pesticides dans les vignes.
Malgré cela, la prise de conscience sur l’urgence de prévenir, mais aussi guérir notre état de santé se fait prioritairement chez les personnes confrontées à des maladies lourdes.
Pourtant la santé définie par l’Organisation Mondiale de la Santé la considère bien comme un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.
Les écoquartiers devraient donc participer à ce rôle de démarche innovante dans le comportement au quotidien, entre autre par quatre portes d’entrées majeures : les pratiques alimentaires, les pratiques physiques et de mieux-être (dont les déplacements doux), l’utilisation de produits corporels, l’utilisation de produits ménagers.
De nombreuses pratiques encore « inhabituelles pour un grand nombre » peuvent devenir des actions de prévention au quotidien contre un grand nombre de maladies graves qui affectent de façon croissante nos populations (diabètes, hypertension, cancers associés aux perturbations endoctriniennens...).
L’exposition est constante dans notre environnement, les quarantenaires ont été particulièrement exposés dès la grossesse avec l’arrivée des produits tel le bisphénol A, les utilisations des pesticides, les antennes émettrices, qui agissent constamment dans notre quotidien. Le CIRC (Centre Internationals de Recherche contre le Cancer) a précisé que nous ne pouvons plus les considérer comme des non facteur de risque et d’exposition aux cancers... Nous avons grandi dans un environnement à risque. Les recherches de santé publique nous en informent. Les comportements doivent changer vers une prévention face aux maladies.
Pour faciliter l’adoption de nouvelles pratiques, le groupe social est un support efficace. L’anthropologie de la santé, de l’alimentation ont démontré l’impact bénéfique de démarches associatives, de sensibilisations collectives (qui intègrent l’information individuelle), et combien les pratiques alimentaires avaient des conséquences sur l’état de santé. C’est aussi une démarche qui à terme a un impact sociétal bien plus large.
Habiter un éco-quartier est un choix particulier, qui devrait être affiché comme une appartenance à un groupe social spécifique dont les objectifs de vie sont associés à une prévention de santé publique.
Pourquoi attendre une maladie grave pour « se prévenir » alors que nous pouvons anticiper ? Si nous n’arrivons pas à l’appliquer pour la planète, pratiquons le pour nous-même au moins, pour nos enfants en évitant à nos familles l’exposition massive aux maladies chroniques et graves.
Notre Etat providence est fortement fragilisé, au même titre que notre système économique. La prévention individuelle via une dynamique collective devient une urgence. Réduction des remboursements de médicaments, inquiétudes sur l’avenir du système de sécurité sociale, etc. chaque citoyen doit agir en prévenant son état de santé, en augmentant son capital bien-être.
Le caractère innovant de ces nouvelles façons d’appréhender la santé individuelle, nécessite des réflexions et actions partagées entre plusieurs citoyens et certainement avec l’accompagnement d’expertises. Certaines disciplines telles que l’anthropologie sociale et culturelle appliquée, doivent être mises en valeur et exploitées pour œuvrer avec ces nouvelles dynamiques. Observer, cartographier les acteurs présents sur les zones concernées, en amont des constructions de projet, pendant la construction du site et avec l’installation des habitants est essentiel pour analyser le contexte, mobiliser les acteurs pertinents et les acteurs locaux de façon qualitative. Ces éco-quartiers ne pourront être bénéfiques sans cette exigence qualitative à chaque niveau d’élaboration ; mais aussi avec une démarche des maîtres d’œuvre qui dépasse la construction des bâtiments et s’impose un accompagnement à la « mise en vie de qualité » du lieu.
Les écoquartiers, seront-il ces espaces nécessaires au profit d’une politique de prévention et de solidarité ? Cet avenir est incontournable pour une survie décente de nos sociétés.
Rappel des recommandations OMS :
- Alimentation et exercice physique: une priorité de santé publique
- Manger sainement et pratiquer un exercice physique de manière régulière et appropriée sont des facteurs essentiels pour favoriser et conserver une bonne santé tout au long de la vie.
- Une mauvaise alimentation et la sédentarité sont deux des principaux facteurs de risque de l’hypertension, de l’élévation de la glycémie, de la concentration de lipides dans le sang, de la surcharge pondérale/l’obésité, et des principales maladies chroniques telles que les maladies cardio-vasculaires, le cancer et le diabète.
- Globalement, 2,7 millions de décès peuvent être attribués à une consommation insuffisante de fruits et légumes.
- Globalement, 1,9 million de décès peuvent être attribués au manque d’exercice physique.