Les territoires au secours du climat !
La conférence de Doha, la 18ème conférence des Nations Unies sur le changement climatique, s’est conclue sur un accord à minima, engageant un faible nombre d’Etats sur des objectifs quantifiés de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Ceux-ci totalisent aujourd’hui moins de 15 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales en l’absence des grands émetteurs : Etat Unis, Chine, Russie, Japon...
Ce manque d’engagement quantifié et contraignant pour les Etats ne va certes pas simplifier la lutte contre le changement climatique. Cependant, à observer les dynamiques engagées sur les territoires par les collectivités et les acteurs locaux, on s’aperçoit que les choses bougent, concourant à limiter les rejets de gaz à effet de serre, mais que le moteur de cette dynamique n’est pas forcement la pression des objectifs fixés au niveau international et relayés par l’Europe ou les Etats.
Des territoires se sont en effet engagés dans la mise en œuvre de plan d’actions opérationnel pour maitriser leurs consommations énergétiques et rejets de gaz à effet de serre responsables du changement climatique. Les premiers retours d’expériences montrent la difficulté de l’atteinte des objectifs fixés par l’Union Européenne et la France, respectivement des « 3 x 20 » à échéance 2020 (réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20 % par rapport à 1990, augmentation de l’utilisation des énergies renouvelables à concurrence de 20 % de la production totale d’énergie, réduction de la consommation d’énergie de 20 %) et du facteur 4 à horizon 2050 (division par quatre - le facteur 4 - des émissions de gaz à effet).
Compte tenu de l’ampleur de la tache, qui impose d’agir de front dans la rénovation thermique du bâti, l’efficacité des process des entreprises, le déploiement de modes de déplacement alternatifs à la voiture, le développement des énergies renouvelables… et appel à une rupture avec les tendances passées d’aménagement, d‘organisation et de fonctionnement des territoires, il n’est pas certains que les dispositifs contraignants issus des négociations internationales suffisent à motiver les élus des collectivités à se mobiliser rapidement sur la question, ni à l’atteinte des objectifs. D’autant plus que, comme l’ont démontré Dominique Bourg et Kerry Whiteside, le décalage entre nos institutions démocratiques court-termistes et les enjeux écologiques de long terme n’incitent pas à une mobilisation forte des élus sur c et enjeux, hormis les plus motivés par les questions écologiques.
Cependant, d’autres facteurs pourraient inciter à une mobilisation plus forte et rapide. Le premier d’entre eux est le poids croissant des charges énergétiques dans le budget des ménages (pour le chauffage et les déplacements). En France, près de 15 % de nos concitoyens sont ainsi en situation de précarité énergétique (source : INSEE), c'est-à-dire consacrent plus de 10 % de leur budget à leurs dépenses d’énergie. Avec l’augmentation annoncée du prix des énergies, le nombre de foyers en situation de précarité énergétique devrait encore augmenter dans les années à venir. L’enjeu n’est donc plus seulement climatique, il devient aussi social. Il n’est plus de long terme, mais bien actuel.
Le second facteurs est le potentiel d’activités et d’emplois en lien avec la maîtrise énergétique et le développement des énergies renouvelables. Tout comme le poids de l’énergie grève de 69 Mds € la balance commerciale nationale en 2012 (en augmentation de 7 Mds € par rapport à 2011), il impacte fortement la balance commerciale des territoires. Certains élus ont ainsi bien compris l’intérêt qu’ils avaient à se mobiliser fortement pour capter ces euros qui quittent leur territoire annuellement pour les réinjecter localement. Les innovations fusent sur le sujet, allant des opérations de réhabilitation thermique au développement des énergies renouvelables, en passant par de l’appel à l’épargne locale et aux montages financiers complexes...
Ces 2 facteurs, tout comme celui écologique, offrent à tous les élus et décideurs, quelque soient leur sensibilité politique, les arguments pour se mobiliser sur les problématiques énergétiques et climatiques. Cela explique certainement la montée et puissance des programmes locaux et devrait permettre la poursuite des initiatives sur le sujet. Sans être encore complètement rassuré, compte tenu de l’importance des enjeux, ce constat nous permet toutefois d’être un peu moins inquiets
Ce manque d’engagement quantifié et contraignant pour les Etats ne va certes pas simplifier la lutte contre le changement climatique. Cependant, à observer les dynamiques engagées sur les territoires par les collectivités et les acteurs locaux, on s’aperçoit que les choses bougent, concourant à limiter les rejets de gaz à effet de serre, mais que le moteur de cette dynamique n’est pas forcement la pression des objectifs fixés au niveau international et relayés par l’Europe ou les Etats.
Des territoires se sont en effet engagés dans la mise en œuvre de plan d’actions opérationnel pour maitriser leurs consommations énergétiques et rejets de gaz à effet de serre responsables du changement climatique. Les premiers retours d’expériences montrent la difficulté de l’atteinte des objectifs fixés par l’Union Européenne et la France, respectivement des « 3 x 20 » à échéance 2020 (réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20 % par rapport à 1990, augmentation de l’utilisation des énergies renouvelables à concurrence de 20 % de la production totale d’énergie, réduction de la consommation d’énergie de 20 %) et du facteur 4 à horizon 2050 (division par quatre - le facteur 4 - des émissions de gaz à effet).
Compte tenu de l’ampleur de la tache, qui impose d’agir de front dans la rénovation thermique du bâti, l’efficacité des process des entreprises, le déploiement de modes de déplacement alternatifs à la voiture, le développement des énergies renouvelables… et appel à une rupture avec les tendances passées d’aménagement, d‘organisation et de fonctionnement des territoires, il n’est pas certains que les dispositifs contraignants issus des négociations internationales suffisent à motiver les élus des collectivités à se mobiliser rapidement sur la question, ni à l’atteinte des objectifs. D’autant plus que, comme l’ont démontré Dominique Bourg et Kerry Whiteside, le décalage entre nos institutions démocratiques court-termistes et les enjeux écologiques de long terme n’incitent pas à une mobilisation forte des élus sur c et enjeux, hormis les plus motivés par les questions écologiques.
Cependant, d’autres facteurs pourraient inciter à une mobilisation plus forte et rapide. Le premier d’entre eux est le poids croissant des charges énergétiques dans le budget des ménages (pour le chauffage et les déplacements). En France, près de 15 % de nos concitoyens sont ainsi en situation de précarité énergétique (source : INSEE), c'est-à-dire consacrent plus de 10 % de leur budget à leurs dépenses d’énergie. Avec l’augmentation annoncée du prix des énergies, le nombre de foyers en situation de précarité énergétique devrait encore augmenter dans les années à venir. L’enjeu n’est donc plus seulement climatique, il devient aussi social. Il n’est plus de long terme, mais bien actuel.
Le second facteurs est le potentiel d’activités et d’emplois en lien avec la maîtrise énergétique et le développement des énergies renouvelables. Tout comme le poids de l’énergie grève de 69 Mds € la balance commerciale nationale en 2012 (en augmentation de 7 Mds € par rapport à 2011), il impacte fortement la balance commerciale des territoires. Certains élus ont ainsi bien compris l’intérêt qu’ils avaient à se mobiliser fortement pour capter ces euros qui quittent leur territoire annuellement pour les réinjecter localement. Les innovations fusent sur le sujet, allant des opérations de réhabilitation thermique au développement des énergies renouvelables, en passant par de l’appel à l’épargne locale et aux montages financiers complexes...
Ces 2 facteurs, tout comme celui écologique, offrent à tous les élus et décideurs, quelque soient leur sensibilité politique, les arguments pour se mobiliser sur les problématiques énergétiques et climatiques. Cela explique certainement la montée et puissance des programmes locaux et devrait permettre la poursuite des initiatives sur le sujet. Sans être encore complètement rassuré, compte tenu de l’importance des enjeux, ce constat nous permet toutefois d’être un peu moins inquiets
- isolation et performance énergétique