Il faut cultiver notre jardin urbain (2/6) : argument écologique et nature en ville
Comme nous avons pu le voir dans l’épisode précédent, les enjeux de l’agriculture urbaine sont nombreux, et diffèrent d’un pays à l’autre. Ses défenseurs dans les pays du Nord mettent en avant les bénéfices écologiques générés par la production alimentaire en ville dans un souci de développement durable. En effet, l’agriculture urbaine joue un rôle considérable dans la protection de l’environnement, tant par les déchets qu’elle transforme, que par les économies que sa production permet de faire à l’échelle d’une commune.
Les jardins partagés, potagers sur les toits ou toutes les autres formes que peuvent prendre l’agriculture urbaine introduisent non seulement des espèces qui n’ont pas, ou plus, coutume d’être en milieu urbain, mais également des espèces rares de légumes ou de fruits que l’on ne cultive quasiment pas ailleurs. A titre d’exemple, Nicolas Bel, dont l’action sera présentée ultérieurement, cultive sur les toits d’Agro Paris Tech une variété de tomates extrêmement molle, et absolument intransportables, donc non commercialisable. Elle peut être cultivée en ville du fait de son hyper proximité avec le consommateur. D’autre part, il y a dans la préservation de ce type de plantes un intérêt patrimonial fort. Enfin, la structure des potagers urbains et la diversité biologique qu’ils accueillent est une véritable richesse qui peut être intégrée dans le tracé d’une trame verte au cœur de la ville.
Certains ne verront dans cet exemple qu’une anecdote amusante et une façon « ludique » d’entretenir un jardin public en introduisant un mouton, ce qui fera, un temps, le bonheur des enfants. Mais les bénéfices de l’agriculture urbaine se mesurent bien au-delà de cela. En leur temps, les agriculteurs de la ceinture maraichère périurbaine avaient une fonction régulatrice, en étant directement connectés avec la ville. Ils récupéraient les déchets urbains et les eaux usées pour l’épandage. Aujourd’hui, les déchets verts de la ville sont excessivement nombreux et, la plupart du temps, non réemployés, alors qu’ils sont la base du compost naturel. Il y a actuellement une dissociation entre lieu de production du compost et lieu de consommation que l’agriculture urbaine pourrait rééquilibrer. L’agriculture en ville, mais plus largement la nature en ville sous la forme de toitures ou de murs végétalisés, peut avoir également un intérêt environnemental fort au niveau des bâtiments. En effet, une toiture « jardin », bien conçue et bien entretenue a un effet isolant non seulement thermique (elle permet de garder la chaleur l’hiver et baisse la température en été de 1 à 3 °C) mais également phonique, avec un volume sonore diminué de 2 à 5 décibels selon une étude de Raphaël Lamé. Le coût en énergies ainsi économisé est loin d’être insignifiant(2).
(1) Voir la vidéo de Nicolas Soulier dans notre vidéographie
(2) Sur l’intérêt écologique de les toitures végétalisées voir l’article de Vincent Renault : Quelle durabilité des bâtiments écologiques à l’usage ?
- La panacée du locavore
- Vers plus d’espaces de nature (comestible) en ville
- Une biodiversité repensée
Les jardins partagés, potagers sur les toits ou toutes les autres formes que peuvent prendre l’agriculture urbaine introduisent non seulement des espèces qui n’ont pas, ou plus, coutume d’être en milieu urbain, mais également des espèces rares de légumes ou de fruits que l’on ne cultive quasiment pas ailleurs. A titre d’exemple, Nicolas Bel, dont l’action sera présentée ultérieurement, cultive sur les toits d’Agro Paris Tech une variété de tomates extrêmement molle, et absolument intransportables, donc non commercialisable. Elle peut être cultivée en ville du fait de son hyper proximité avec le consommateur. D’autre part, il y a dans la préservation de ce type de plantes un intérêt patrimonial fort. Enfin, la structure des potagers urbains et la diversité biologique qu’ils accueillent est une véritable richesse qui peut être intégrée dans le tracé d’une trame verte au cœur de la ville.
- Revenons à nos moutons : les bénéfices de l’agriculture en ville
Certains ne verront dans cet exemple qu’une anecdote amusante et une façon « ludique » d’entretenir un jardin public en introduisant un mouton, ce qui fera, un temps, le bonheur des enfants. Mais les bénéfices de l’agriculture urbaine se mesurent bien au-delà de cela. En leur temps, les agriculteurs de la ceinture maraichère périurbaine avaient une fonction régulatrice, en étant directement connectés avec la ville. Ils récupéraient les déchets urbains et les eaux usées pour l’épandage. Aujourd’hui, les déchets verts de la ville sont excessivement nombreux et, la plupart du temps, non réemployés, alors qu’ils sont la base du compost naturel. Il y a actuellement une dissociation entre lieu de production du compost et lieu de consommation que l’agriculture urbaine pourrait rééquilibrer. L’agriculture en ville, mais plus largement la nature en ville sous la forme de toitures ou de murs végétalisés, peut avoir également un intérêt environnemental fort au niveau des bâtiments. En effet, une toiture « jardin », bien conçue et bien entretenue a un effet isolant non seulement thermique (elle permet de garder la chaleur l’hiver et baisse la température en été de 1 à 3 °C) mais également phonique, avec un volume sonore diminué de 2 à 5 décibels selon une étude de Raphaël Lamé. Le coût en énergies ainsi économisé est loin d’être insignifiant(2).
(1) Voir la vidéo de Nicolas Soulier dans notre vidéographie
(2) Sur l’intérêt écologique de les toitures végétalisées voir l’article de Vincent Renault : Quelle durabilité des bâtiments écologiques à l’usage ?
- Toitures végétalisées
- Ville semée Crédit: Louise Barraud