Tout le monde il était durable, tout le monde il est smart…
Après la mode de la ville durable, un nouveau paradigme est sur toutes les lèvres : la smart city. La ville de demain sera assurément plus intelligente. Le concept est bien sûr inspiré des smart grids, les réseaux électriques intelligents, venu tout droit des Etats-Unis. La ville deviendra plus intelligente à condition que le citoyen le soit aussi, donc pas de smart city sans smart people ni smart élu d’ailleurs.
Les smart grids sont la nouvelle panacée pour répondre au défi de la transition énergétique. Ces réseaux intelligents vont permettre d’optimiser la production et la distribution en fonction de la consommation d’énergie grâce aux retours d’information en temps réel permis par l’informatisation généralisée du réseau. L’électricité étant difficilement stockable, la bonne gestion de sa distribution deviendra essentielle avec l’augmentation de la production d’énergie renouvelable notamment et la présence d’ici à dix ans de 2 millions de véhicule électrique. Jeremy Rifkin, prospectiviste, conseiller de plusieurs personnalités politiques, maître de conférence à l’Université de Pennsylvanie, président de la Fondation sur les tendances économiques à Washington DC, intègre d’ailleurs les smart grids comme l’un des 5 piliers indispensables pour préparer la 3e révolution industrielle. D’après Rifkin, l’humanité cherche un plan stratégique capable de la conduire vers un avenir économique durable, et seule la fusion de la technologie internet et des énergies renouvelables pourra créer une puissante dynamique pour donner naissance à ce nouveau monde. Des millions d’individus vont pouvoir produire leur propre énergie verte à domicile, au bureau et la partageront sur un « internet de l’énergie » comme nous partageons sur le web aujourd’hui l’information. Les 5 piliers proposés par Rifkin vont impulser « une réorganisation fondamentale de nos économies et des relations humaines, nous passerons d’un pouvoir hiérarchique à un pouvoir latéral qui va changer notre façon de commercer, de gouverner, d’éduquer »… Francis Pisani, journaliste, écrivain, bloggeur, spécialiste du numérique et des innovations, cite dans ses conférences une des lois de Carlson, qui fait écho aux réflexions de Rifkin : « ce qui monte est chaotique et intelligent, ce qui descend est bête et ordonné ». Cet aphorisme rend hommage à l’intelligence du citoyen. Partant du postulat que le citoyen est smart par nature, la ville devrait donc l’être elle aussi par conséquence.
Gérer la complexité simplement
Toutefois si la ville ne l’était pas par nature, qu’est-ce qui pourrait la rendre intelligente et si le citoyen ne l’était pas non plus, qu’est-ce qui pourrait le rendre plus intelligent ? Force est de constater que les enjeux sont entremêlés et crées une complexité qui va au-delà de la poule et de l’œuf. Emmanuel Delannoy, directeur de l’Institut Inspire, spécialiste de la biodiversité et de l’économie circulaire, répète à qui veut l’entendre, que le monde est complexe et que l’individu devrait être formé à décoder la complexité. Vouloir tout rendre simple n’aurait pas de sens. La gouvernance future de la ville de demain et de ses quartiers tous plus durables les uns que les autres repose certainement sur cet enjeu, d’une nouvelle gestion de la complexité tant technologique et digitale que dans l’usage qui sera fait des technologies mises à disposition.
Les smarts initiatives fleurissent
D’ors et déjà, les initiatives et innovations émergent qui feront du citoyen un smart citoyen. C’est le changement de comportement qui est en jeu : réduire ses consommations énergétiques, privilégier des modes de déplacement plus écologiques… Avec Bee-citiz, une application développée sur mobile pour la ville de Mérignac en Gironde permet d’impliquer le citoyen dans la gestion de sa cité. A partir d’un smartphone, les habitants peuvent soumettre des requêtes à leur mairie pour signaler des dysfonctionnements à partir d’une carte participative. La requête est adressée au service concerné, le suivi de la demande jusqu’à la résolution du problème est assuré. La ville de Dublin a mis en place un nouveau dispositif pour tester directement des idées dans la rue et solliciter l’avis des habitants des quartiers dans lesquels se déroule l’expérimentation. Dans l’expérimentation de La Citilab Cornellà, des espaces publics de co-création des services d’intérêt public ont été ouverts.
Le citoyen au cœur de la ville
Ces expérimentations ont pour vocation de mettre la participation et le citoyen au cœur de la ville. Il reste juste à imaginer l’organisation et la créativité qui va avec pour favoriser le dialogue. La question centrale est et restera encore comment mettre la créativité citoyenne en action. Et plus encore comment mettre en syntonie la volonté d’en haut et les idées d’en bas. Les recettes selon Francis Pisani, qui a fait le tour du monde pour repérer les initiatives les plus originales qui marchent, sont simples, mais difficile à mettre en œuvre quand même : la transparence, l’open data, l’ouverture d’espaces virtuels et physiques, la diversité et l’économie circulaire.
L’économie circulaire doit mieux circuler
L’économie circulaire émerge déjà de cette possible troisième révolution industrielle, avec comme corolaire : l’économie de la fonctionnalité, l’éco-socio-conception, le biomimétisme, écologie industrielle. Ces nouveaux concepts invitent à repenser notre modèle de production et de consommation. Le gouvernement est en passe de créer une loi cadre pour promouvoir l’économie circulaire. Celle-ci devrait être à l’ordre du jour de la prochaine Conférence environnementale des 20 et 21 septembre prochain, rendez-vous instauré par François Hollande. Cette Conférence sera consacrée à «l’emploi» et à une «nouvelle politique industrielle» basée sur l’économie des matières premières, a annoncé mercredi 5 juin 2013 à l’AFP la ministre de l’Ecologie Delphine Batho. Elle «portera sur une priorité majeure : celle de l’économie circulaire et des emplois de la transition écologique», a déclaré Mme Batho. En d’autres mots, il s’agit de « toute la question de la nouvelle politique industrielle, faisant de l’économie de matières premières un levier de compétitivité et de création d’emplois», a expliqué la ministre. « L’économie circulaire se veut un système alternatif à l’actuel «extraire-fabriquer-consommer-jeter» qui ne prend pas en compte la finitude des ressources. Elle propose un autre paradigme, inspiré des écosystèmes naturels, où les déchets des uns sont les ressources des autres ».
La confiance avant tout
C’est ensemble, qu’entreprises, élus, associations et citoyens, une fois les enjeux bien compris et partagés, que la ville et les services de demain pourront se construire. Les citoyens sont déjà associés dans certaines agglomérations ou métropoles à la conception des services, aux décisions d’arbitrage et bien sûr à leur mise en œuvre. Devenir smart citoyen nécessite une grande maturité pour intégrer au-delà de ses propres intérêts l’intérêt collectif. La pédagogie, la transparence et la confiance réciproque seront nécessaires pour créer les conditions d’une nouvelle gouvernance à l’échelle d‘un quartier ou d’une ville pour faire d’une ville une smart city.
Les smart grids sont la nouvelle panacée pour répondre au défi de la transition énergétique. Ces réseaux intelligents vont permettre d’optimiser la production et la distribution en fonction de la consommation d’énergie grâce aux retours d’information en temps réel permis par l’informatisation généralisée du réseau. L’électricité étant difficilement stockable, la bonne gestion de sa distribution deviendra essentielle avec l’augmentation de la production d’énergie renouvelable notamment et la présence d’ici à dix ans de 2 millions de véhicule électrique. Jeremy Rifkin, prospectiviste, conseiller de plusieurs personnalités politiques, maître de conférence à l’Université de Pennsylvanie, président de la Fondation sur les tendances économiques à Washington DC, intègre d’ailleurs les smart grids comme l’un des 5 piliers indispensables pour préparer la 3e révolution industrielle. D’après Rifkin, l’humanité cherche un plan stratégique capable de la conduire vers un avenir économique durable, et seule la fusion de la technologie internet et des énergies renouvelables pourra créer une puissante dynamique pour donner naissance à ce nouveau monde. Des millions d’individus vont pouvoir produire leur propre énergie verte à domicile, au bureau et la partageront sur un « internet de l’énergie » comme nous partageons sur le web aujourd’hui l’information. Les 5 piliers proposés par Rifkin vont impulser « une réorganisation fondamentale de nos économies et des relations humaines, nous passerons d’un pouvoir hiérarchique à un pouvoir latéral qui va changer notre façon de commercer, de gouverner, d’éduquer »… Francis Pisani, journaliste, écrivain, bloggeur, spécialiste du numérique et des innovations, cite dans ses conférences une des lois de Carlson, qui fait écho aux réflexions de Rifkin : « ce qui monte est chaotique et intelligent, ce qui descend est bête et ordonné ». Cet aphorisme rend hommage à l’intelligence du citoyen. Partant du postulat que le citoyen est smart par nature, la ville devrait donc l’être elle aussi par conséquence.
Gérer la complexité simplement
Toutefois si la ville ne l’était pas par nature, qu’est-ce qui pourrait la rendre intelligente et si le citoyen ne l’était pas non plus, qu’est-ce qui pourrait le rendre plus intelligent ? Force est de constater que les enjeux sont entremêlés et crées une complexité qui va au-delà de la poule et de l’œuf. Emmanuel Delannoy, directeur de l’Institut Inspire, spécialiste de la biodiversité et de l’économie circulaire, répète à qui veut l’entendre, que le monde est complexe et que l’individu devrait être formé à décoder la complexité. Vouloir tout rendre simple n’aurait pas de sens. La gouvernance future de la ville de demain et de ses quartiers tous plus durables les uns que les autres repose certainement sur cet enjeu, d’une nouvelle gestion de la complexité tant technologique et digitale que dans l’usage qui sera fait des technologies mises à disposition.
Les smarts initiatives fleurissent
D’ors et déjà, les initiatives et innovations émergent qui feront du citoyen un smart citoyen. C’est le changement de comportement qui est en jeu : réduire ses consommations énergétiques, privilégier des modes de déplacement plus écologiques… Avec Bee-citiz, une application développée sur mobile pour la ville de Mérignac en Gironde permet d’impliquer le citoyen dans la gestion de sa cité. A partir d’un smartphone, les habitants peuvent soumettre des requêtes à leur mairie pour signaler des dysfonctionnements à partir d’une carte participative. La requête est adressée au service concerné, le suivi de la demande jusqu’à la résolution du problème est assuré. La ville de Dublin a mis en place un nouveau dispositif pour tester directement des idées dans la rue et solliciter l’avis des habitants des quartiers dans lesquels se déroule l’expérimentation. Dans l’expérimentation de La Citilab Cornellà, des espaces publics de co-création des services d’intérêt public ont été ouverts.
Le citoyen au cœur de la ville
Ces expérimentations ont pour vocation de mettre la participation et le citoyen au cœur de la ville. Il reste juste à imaginer l’organisation et la créativité qui va avec pour favoriser le dialogue. La question centrale est et restera encore comment mettre la créativité citoyenne en action. Et plus encore comment mettre en syntonie la volonté d’en haut et les idées d’en bas. Les recettes selon Francis Pisani, qui a fait le tour du monde pour repérer les initiatives les plus originales qui marchent, sont simples, mais difficile à mettre en œuvre quand même : la transparence, l’open data, l’ouverture d’espaces virtuels et physiques, la diversité et l’économie circulaire.
L’économie circulaire doit mieux circuler
L’économie circulaire émerge déjà de cette possible troisième révolution industrielle, avec comme corolaire : l’économie de la fonctionnalité, l’éco-socio-conception, le biomimétisme, écologie industrielle. Ces nouveaux concepts invitent à repenser notre modèle de production et de consommation. Le gouvernement est en passe de créer une loi cadre pour promouvoir l’économie circulaire. Celle-ci devrait être à l’ordre du jour de la prochaine Conférence environnementale des 20 et 21 septembre prochain, rendez-vous instauré par François Hollande. Cette Conférence sera consacrée à «l’emploi» et à une «nouvelle politique industrielle» basée sur l’économie des matières premières, a annoncé mercredi 5 juin 2013 à l’AFP la ministre de l’Ecologie Delphine Batho. Elle «portera sur une priorité majeure : celle de l’économie circulaire et des emplois de la transition écologique», a déclaré Mme Batho. En d’autres mots, il s’agit de « toute la question de la nouvelle politique industrielle, faisant de l’économie de matières premières un levier de compétitivité et de création d’emplois», a expliqué la ministre. « L’économie circulaire se veut un système alternatif à l’actuel «extraire-fabriquer-consommer-jeter» qui ne prend pas en compte la finitude des ressources. Elle propose un autre paradigme, inspiré des écosystèmes naturels, où les déchets des uns sont les ressources des autres ».
La confiance avant tout
C’est ensemble, qu’entreprises, élus, associations et citoyens, une fois les enjeux bien compris et partagés, que la ville et les services de demain pourront se construire. Les citoyens sont déjà associés dans certaines agglomérations ou métropoles à la conception des services, aux décisions d’arbitrage et bien sûr à leur mise en œuvre. Devenir smart citoyen nécessite une grande maturité pour intégrer au-delà de ses propres intérêts l’intérêt collectif. La pédagogie, la transparence et la confiance réciproque seront nécessaires pour créer les conditions d’une nouvelle gouvernance à l’échelle d‘un quartier ou d’une ville pour faire d’une ville une smart city.
Commentaires
1 24 juin 2013 à 21h34 par jean.haentjens
J'ai bien aimé votre article sur le smart. Vous posez bien le problème. JH