Non, un écoquartier ça n'est pas tout carré !
Suite à l'enquête du CREDOC qui vient de sortir, on découvre que les français seraient un sur trois à hypothétiquement privilégier un écoquartier dans la recherche de nouveau logement s'ils devaient déménager.
La réaction générale a été la suivante : "seulement" un sur trois ?!
Ce n'est effectivement qu'un tiers de la population, mais on atteint les 38% de convaincus chez les personnes logeant dans de l'habitat collectif.
Ceci dit, si on logeait un tiers de la population dans des écoquartiers, soyons honnête, ce serait déjà pas mal.
Pourtant, ce n'est pas tant le résultat de l'enquête qui est frappant, que les commentaires qui viennent fleurir sur les pages qui la rapportent, et l'étrange écho que trouvent ces propos jusque dans les courriers reçus par éco-quartiers.fr. Il est donc temps de faire tomber quelques tabous.
"Il y a des ruisseaux partout"
" Les ruisseaux, c'est dangereux pour les enfants, les moustiques y prolifèrent, c'est sale, ça sent mauvais..." Et j'en passe. Alors, oui, de plus en plus de villes (et pas seulement dans les écoquartiers), privilégient une gestion alternative des eaux pluviales pour évacuer les eaux de ruissellement. C'est à dire que plutôt que faire des égouts et des canalisations partout, pour renvoyer plus loin ces eaux, on choisit de traiter les eaux sur place.
Ces caniveaux à ciel ouvert permettent de stocker, évacuer et même traiter les eaux polluées par les hydrocarbures et autres polluants récoltés sur les voies. Ces eaux sont traitées dans des bassins, des canaux, des noues, via les végétaux et s'y évaporent, ou s'infiltrent dans la nappe phréatique après avoir passé quelques filtres naturels permettant d'en éviter la pollution. C'est autant d'eau de moins à traiter en station d'épuration, d'eau qui ne rejoindra pas les rivières et qui ne viendra pas gonfler leur niveau. Donc de l'eau qui ne viendra pas inonder nos caves et maisons...
Et puis, visiblement, le commentaire concerne le quartier de Ginko, à Bordeaux, qui est à la base construit sur un terrain marécageux. Tous les écoquartiers, encore une fois, ne sont pas dans cette situation.
"Le croassement des grenouilles"
Dans cette veine, "le croassement des grenouilles" empêcherait de dormir. Bon, peut être, si vous dormez la fenêtre ouverte, puisque les bâtiments sont dotés de fenêtres à double vitrage (au moins)... Ceci dit, et je fais sans doutes partie des affreux "bobos" que le même commentaire épingle, je préfère le chant des grenouilles à celui des klaxons. D'ailleurs, on parle bien de "chant des grenouilles", mais pas de "symphonie des klaxons". Hasard ? Je ne crois pas. Mais ce n'est que mon avis.
Et encore une fois, pour les grenouilles comme pour les moustiques, un écoquartier propose un cadre de vie où la nature ne se limite pas à un bout de gazon stérile. Si les moustiques prolifèrent, ils sont le signe d'une biodiversité qui s'épanouit, et ils y sont d'ailleurs nécessaires: les grenouilles en font leur plat favoris, elles même servant de repas aux volatiles... C'est la grande histoire de la chaîne alimentaire, mais on ne vous apprend rien. Simplement, vivre dans un écoquartier implique d'assumer qu'on n'y est pas la seule espèce vivante.
"Les bâtiments sont tous carrés"
Alors, oui,certains bâtiments sont carrés. Beaucoup même. A tel point qu'on nous a posé la question: est ce que cela fait partie des réglementations ? Des ingénieurs en travaux nous ont dit sensiblement dit la même chose: "un écoquartier, c'est tout carré non ?"
Alors, non. ça n'est pas propre aux écoquartiers, regardez autours de vous: les nouveaux immeubles pas forcément BBC, pas forcément écoquartiers sont carrés aussi. Ce doit être un effet de mode. Mais passons.
On se retrouve forcé d'insister: si certains écoquartiers ont des bâtiments "carrés", ils ne le sont pas tous. En fait, certains écoquartiers reprennent même des formes d'habitat traditionnel (si si ! ). Par exemple à Forcalquier: où l'écoquartier, c'est en fait le centre ville. (cf l'étude de cas: ici) ou à Paris, dans le 15e, où l'écoquartier de Boucicaut est implanté sur l'ancien site d'un hôpital, et en conserve certains bâtiments (voir ici). Dans une prochaine étude de cas, on vous montrera même un écoquartier où le toit des maisons est en chaume (Le Clos des Fées).
"Les gens dans les écoquartiers, ils sont pas tous très écolos"
Pas tous, c'est vrai. Ou pas forcément tout le temps. Et il ne faut pas tomber dans la caricature, ce ne sont pas soit des bobos, soit des horribles fauteurs de troubles. Il existe un juste milieu. Car n'oublions pas l'essentiel: un écoquartier, c'est un outil, un cadre. D'ailleurs, beaucoup de personnes choisissent l'écoquartier pour le cadre de vie proposé plutôt que par conviction écologique.
Par exemple, on vous donne la possibilité de connaître votre consommation d'eau exacte, mais on n'est pas derrière vous pour couper l'eau pendant que vous vous brossez les dents.C'est à chacun d'adopter un comportement écologique, et à cet égard, un écoquartier en facilite la pratique.
Mais il est de la responsabilité de chacun d'être civil avec son voisin, d'acheter ou pas des produits bios, de prendre ou pas les transports en commun, de surveiller ou pas sa consommation d'énergie. Il est de la responsabilité de chacun d'utiliser ou pas les possibilités que lui offre un écoquartier. Un écoquartier, finalement, c'est une proposition. Personne ne peut être écologique à votre place.
La réaction générale a été la suivante : "seulement" un sur trois ?!
Ce n'est effectivement qu'un tiers de la population, mais on atteint les 38% de convaincus chez les personnes logeant dans de l'habitat collectif.
Ceci dit, si on logeait un tiers de la population dans des écoquartiers, soyons honnête, ce serait déjà pas mal.
Pourtant, ce n'est pas tant le résultat de l'enquête qui est frappant, que les commentaires qui viennent fleurir sur les pages qui la rapportent, et l'étrange écho que trouvent ces propos jusque dans les courriers reçus par éco-quartiers.fr. Il est donc temps de faire tomber quelques tabous.
"Il y a des ruisseaux partout"
" Les ruisseaux, c'est dangereux pour les enfants, les moustiques y prolifèrent, c'est sale, ça sent mauvais..." Et j'en passe. Alors, oui, de plus en plus de villes (et pas seulement dans les écoquartiers), privilégient une gestion alternative des eaux pluviales pour évacuer les eaux de ruissellement. C'est à dire que plutôt que faire des égouts et des canalisations partout, pour renvoyer plus loin ces eaux, on choisit de traiter les eaux sur place.
Ces caniveaux à ciel ouvert permettent de stocker, évacuer et même traiter les eaux polluées par les hydrocarbures et autres polluants récoltés sur les voies. Ces eaux sont traitées dans des bassins, des canaux, des noues, via les végétaux et s'y évaporent, ou s'infiltrent dans la nappe phréatique après avoir passé quelques filtres naturels permettant d'en éviter la pollution. C'est autant d'eau de moins à traiter en station d'épuration, d'eau qui ne rejoindra pas les rivières et qui ne viendra pas gonfler leur niveau. Donc de l'eau qui ne viendra pas inonder nos caves et maisons...
Et puis, visiblement, le commentaire concerne le quartier de Ginko, à Bordeaux, qui est à la base construit sur un terrain marécageux. Tous les écoquartiers, encore une fois, ne sont pas dans cette situation.
"Le croassement des grenouilles"
Dans cette veine, "le croassement des grenouilles" empêcherait de dormir. Bon, peut être, si vous dormez la fenêtre ouverte, puisque les bâtiments sont dotés de fenêtres à double vitrage (au moins)... Ceci dit, et je fais sans doutes partie des affreux "bobos" que le même commentaire épingle, je préfère le chant des grenouilles à celui des klaxons. D'ailleurs, on parle bien de "chant des grenouilles", mais pas de "symphonie des klaxons". Hasard ? Je ne crois pas. Mais ce n'est que mon avis.
Et encore une fois, pour les grenouilles comme pour les moustiques, un écoquartier propose un cadre de vie où la nature ne se limite pas à un bout de gazon stérile. Si les moustiques prolifèrent, ils sont le signe d'une biodiversité qui s'épanouit, et ils y sont d'ailleurs nécessaires: les grenouilles en font leur plat favoris, elles même servant de repas aux volatiles... C'est la grande histoire de la chaîne alimentaire, mais on ne vous apprend rien. Simplement, vivre dans un écoquartier implique d'assumer qu'on n'y est pas la seule espèce vivante.
"Les bâtiments sont tous carrés"
Alors, oui,certains bâtiments sont carrés. Beaucoup même. A tel point qu'on nous a posé la question: est ce que cela fait partie des réglementations ? Des ingénieurs en travaux nous ont dit sensiblement dit la même chose: "un écoquartier, c'est tout carré non ?"
Alors, non. ça n'est pas propre aux écoquartiers, regardez autours de vous: les nouveaux immeubles pas forcément BBC, pas forcément écoquartiers sont carrés aussi. Ce doit être un effet de mode. Mais passons.
On se retrouve forcé d'insister: si certains écoquartiers ont des bâtiments "carrés", ils ne le sont pas tous. En fait, certains écoquartiers reprennent même des formes d'habitat traditionnel (si si ! ). Par exemple à Forcalquier: où l'écoquartier, c'est en fait le centre ville. (cf l'étude de cas: ici) ou à Paris, dans le 15e, où l'écoquartier de Boucicaut est implanté sur l'ancien site d'un hôpital, et en conserve certains bâtiments (voir ici). Dans une prochaine étude de cas, on vous montrera même un écoquartier où le toit des maisons est en chaume (Le Clos des Fées).
"Les gens dans les écoquartiers, ils sont pas tous très écolos"
Pas tous, c'est vrai. Ou pas forcément tout le temps. Et il ne faut pas tomber dans la caricature, ce ne sont pas soit des bobos, soit des horribles fauteurs de troubles. Il existe un juste milieu. Car n'oublions pas l'essentiel: un écoquartier, c'est un outil, un cadre. D'ailleurs, beaucoup de personnes choisissent l'écoquartier pour le cadre de vie proposé plutôt que par conviction écologique.
Par exemple, on vous donne la possibilité de connaître votre consommation d'eau exacte, mais on n'est pas derrière vous pour couper l'eau pendant que vous vous brossez les dents.C'est à chacun d'adopter un comportement écologique, et à cet égard, un écoquartier en facilite la pratique.
Mais il est de la responsabilité de chacun d'être civil avec son voisin, d'acheter ou pas des produits bios, de prendre ou pas les transports en commun, de surveiller ou pas sa consommation d'énergie. Il est de la responsabilité de chacun d'utiliser ou pas les possibilités que lui offre un écoquartier. Un écoquartier, finalement, c'est une proposition. Personne ne peut être écologique à votre place.
- Les bâtiments de l'écoquartier de Forcalquier
- Un bâtiment du Clos des Fées