Eco-quartiers.fr - Le blog - Août 2014 - Les quartiers sans voiture, un rêve ?

A l’approche de la semaine de la mobilité – débutant le 16 septembre prochain – revenons sur les éco-quartiers sans voiture.

Les quartiers sans voiture, un rêve ?

Les projets gouvernementaux : "pastille verte", "journée sans voiture", "journée paire / impaire" posent la question centrale de la place de la voiture dans nos ville. La fin du règne automobile est-elle arrivée ? Les éco-quartiers ont pour mission de participer à la réduction des émissions de Co2 en ville. Quels sont les moyens pour limiter la voiture ?

Si les efforts fournis restent insuffisants, rappelons que la mobilité répond à de nombreux enjeux territoriaux et environnementaux.

La fin de la voiture en ville, une idée admise en Europe
Depuis les années 90, les concepts de villes durables sans voiture émergent en Europe. Parmi les plus connus, citons Vauban à Fribourg-en-Brisgau (Allemagne), Vienne-Floridsdorf (Autriche) GWL-Terrein à Amsterdam (Pays-Bas) ou plus récemment Burgunder à Berne-Bümpliz (Suisse). Tous ont tenté de limiter la dépendance des usagers à la voiture.
Nous voulons créer un projet d’habitations sans voiture et écologique
Le plus connu est celui situé en Hollande. GWL-Terrein a un programme contenant 600 logements réalisés en 1998. La particularité de ce quartier sans voiture réside dans le fait que c’est une volonté des habitants eux-même. En effet, en 1990 un groupe d’habitants d’Amsterdam publie dans un journal local: « Nous voulons créer un projet d’habitations sans voiture et écologique. Seriez-vous intéressés à y participer ? ». 6.000 personnes ont répondu à l’appel.
Aujourd’hui le quartier existe.

Les solutions qui existent pour limiter la voiture
La réduction de l’usage du véhicule personnel est une solution communément admise, mais encore faut-il trouver les mesures incitatives adéquates. Pour cela plusieurs tentatives ont été lancées dans certains eco-quartiers.
  • Dans certains éco-quartiers comme Bonnes à Grenoble ou les Berges de Lac à Bordeaux, le stationnement a été mutualisé à l’îlot en ne construisant qu’un seul parc avec une entrée et une sortie, limitant ainsi le nombre de passages de véhicules
  • Le stationnement est limité dans les éco-quartiers, la norme étant souvent d’une place par logement. Certains vont plus loin. L’éco-quartier du Danube à Strasbourg propose ainsi une offre moindre avec 1 pour 2 ménages, 0,25 à 1 place de stationnement pour 100m2 de SHON bureaux et commerce. 
  • L’éco-partage peut prendre différentes formes selon les territoires. Les stations de voitures électriques sont les plus connues. L’éco-quartier de Villeneuve à Cognin a mis à la disposition des véhicules en libre-service réservables en ligne pour une durée allant de 1 heure à un weekend.  
  • Les nouveaux schémas de circulation sont au cœur des réflexions. Comment faire vivre ensemble vélos et piétons ? L’intégration des éco-quartiers dans le maillage des transports permet de répondre aux problématiques liées au véhicule. Ainsi le réseau ferré de Munich dessert la ville avec un rayonnement de 45 km. 
  • La continuité et la proximité des quartiers sont souvent des alternatives apportées pour la réussite des éco-quartiers et la limitation des véhicules. Récemment l’apparition de navettes à la demande desservant la commune montre que les moyens sont nombreux et restent à inventer.
Enfin, la solution la plus commune s’oriente vers le développement des éco-mobilités.

La voiture au cœur des enjeux territoriaux
De plus en plus près, de plus en plus nombreuses les services d’écomobilité se développent au cœur des centres villes. Ainsi, chacun des usagers, où qu’il soit est à moins de 600 mètres de la station la plus proche dans un écoquartier.
  • Des inégalités croissante si un manque d’éco-mobilités
    L’étalement urbain a des impacts à l’échelle collective ET individuelle. Le coût croissant de la mobilité dans le budget des ménages, est un problème que peuvent résoudre le développement des éco-mobilités dans les quartiers. Ce premier constat enrichit d’autres inégalités puisqu’il peut générer des difficultés d’accès à l’emploi, aux services, aux équipements.
  • L’aménagement urbain plus facile sans voiture
    La voiture demande des aménagements spécifiques aptes à la recevoir. Il faut prévoir un équipement - un parc de stationnement par exemple – qui puisse accueillir des entités pesant entre 1 à 2 tonnes, avec une largeur entre 1 et 2 mètres, une hauteur entre 1,70 et 2 mètres, une longueur de plus de 4 mètres en moyenne. En comparaison, un vélo pèse minimum 7kg, soit environ 140fois moins qu’une voiture.
Les éco-mobilités comme aides à la mixité sociale
La maîtrise du temps et de l’espace favorise l’utilisation de véhicules motorisés. Mais il coupe les liens sociaux que peuvent entretenir les individus. La distance physique entre usagers est faible pour l’usage des éco-mobilités et s’il n’existe pas encore d’études montrant les liens entre distance psychologique et usagers, la première affirmation tend à penser que les éco-mobilités pourraient être un outil d’aide à la mixité sociale.
 
Utopie d’un monde sans voiture, rêve des éco-quartiers ou fantasme d’éco-individualité, qu’elle qu’en soit l’objet, les manifestations contre l’usage des véhicules participent à l’élaboration de nos futures eco-villes. Rendez-vous donc la semaine du 16 septembre, pour en savoir un peu plus.
 
 
 
 
0 commentaire

Ajouter un commentaire

Le code html sera affiché comme du texte

Derniers tweets

Archives