La précarité énergétique des zones périurbaines, le nouveau défi.
Jusqu’à récemment, le développement de la périurbanisation n’avait jamais vraiment posé de souci dans la problématique des coûts liés à l’énergie. Pourtant, de nombreuses études montrent une précarisation croissante d’une population vivant dans un tissu urbain diffus. Quelle est la résilience de ces territoires face à l’inévitable augmentation du prix des énergies fossiles ?
Les dépenses énergétiques n’étaient jusqu’alors pas prises en compte dans la volonté et la décision de déménager loin de la ville car l’exode vers le périurbain était possible pour presque tout le monde. En effet même si l’investissement de départ est lourd pour l’acquisition d’une parcelle et d’un pavillon, cela reste relatif quant au fait de devenir propriétaire en agglomération et du coût de la vie quotidienne.
Pourtant à partir des années 2000, les fluctuations dans le domaine énergétique nous invitent à reconsidérer le phénomène de périurbanisation et à s’interroger sur la qualité de vie de ses habitants en termes de logement mais aussi de mobilité.
D’après les critères du Grenelle de l’environnement concernant les matériaux des bâtiments, les 3/4 des maisons individuelles d’Ile de France nécessitent une rénovation. En moyenne, les franciliens dépensent 1300 Euros par an pour l’énergie dans le logement mais 1800 Euros quand ils sont en maison individuelle et 2500 Euros lorsque ces maisons sont chauffées au fuel, souvent le cas dans le périurbain lointain.
En Ile de France, un peu plus de 3% du revenu des habitants est consacré à la consommation énergétique dans le logement mais cela reste une moyenne car près de 400 000 ménages ont un taux d’effort supérieur à 10%, c’est lorsque l’on franchit ce seuil que nous pouvons parler de situation de précarité énergétique, et plus d’un ménage sur dix en maison individuelle est concernée.
Il ressort deux profils types dans cette situation, il s’agit de propriétaires âgés habitant de vielles maisons et de jeunes actifs percevant un faible revenu, n’ayant donc par conséquent peu de moyens financiers pour prendre les dispositifs nécessaires afin d’obtenir une meilleure qualité d’énergie. D’ailleurs, la dernière enquête nationale du logement a révélé que 150 000 ménages franciliens ont eu froid pendant les périodes froides en voulant limiter leurs consommations de chauffage, les chambres des enfants étant favorisées, se mettant donc dans une situation de privation. L’énergie devient alors un phénomène discriminant, chose qui n’était pas le cas avant.
De la même manière que nous calculons le taux d’effort pour le logement, nous pouvons calculer le taux d’effort lié aux véhicules et à la mobilité. A l’année, l’entretien, les réparations, les assurances, l’essence et les forfaits d’emplacement de parking représentent 6% du revenu net d’un ménage en Ile de France. Cela reste une moyenne car 380 000 ménages ont un taux d’effort supérieur à 15% de leur revenu net.
Sur Paris même, il n’est que de 3.5% alors que dans le périurbain cela représente plus de 10% et dépasse même 20% pour un foyer sur dix.
Dans les zones périurbaines, une forme de proximité se met en place avec une vie locale de plus en plus riche par le biais d’investissements dans l’associatif, de nouvelles pratiques de consommation comme les ressources locales par exemple.
La solidarité y est d’ailleurs plus importante que dans les grandes agglomérations, on s’organise et on optimise ses déplacements.
Les ménages se complaisent dans leurs pavillons et le font savoir.
D’ailleurs, le programme « Habiter mieux » lancé par l’Etat en 2011 vient les aider et permet de lutter contre la précarité énergétique. L’Anah finance des travaux d’isolation s’ils permettent de réduire la consommation d’énergie d’au moins 25%.
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- IAU Ile-de-France
- City Lab
La volonté de quitter la ville
Les motivations à quitter l’agglomération et à venir s’installer dans la périphérie de la ville sont nombreuses et toutes justifiables. Parmi celles-ci nous y trouvons l’attache familiale et la proximité avec les êtres bien aimés, et également une recherche constante d’une qualité de l’éducation nationale et de son système qui leurs paraîtraient meilleurs selon eux afin d’assurer l’avenir de ses enfants, mais aussi une relation proche avec la nature pour favoriser la qualité de vie au quotidien et le dépaysement nécessaire lorsque le besoin s’en fait sentir.Les dépenses énergétiques n’étaient jusqu’alors pas prises en compte dans la volonté et la décision de déménager loin de la ville car l’exode vers le périurbain était possible pour presque tout le monde. En effet même si l’investissement de départ est lourd pour l’acquisition d’une parcelle et d’un pavillon, cela reste relatif quant au fait de devenir propriétaire en agglomération et du coût de la vie quotidienne.
Pourtant à partir des années 2000, les fluctuations dans le domaine énergétique nous invitent à reconsidérer le phénomène de périurbanisation et à s’interroger sur la qualité de vie de ses habitants en termes de logement mais aussi de mobilité.
D’après les critères du Grenelle de l’environnement concernant les matériaux des bâtiments, les 3/4 des maisons individuelles d’Ile de France nécessitent une rénovation. En moyenne, les franciliens dépensent 1300 Euros par an pour l’énergie dans le logement mais 1800 Euros quand ils sont en maison individuelle et 2500 Euros lorsque ces maisons sont chauffées au fuel, souvent le cas dans le périurbain lointain.
En Ile de France, un peu plus de 3% du revenu des habitants est consacré à la consommation énergétique dans le logement mais cela reste une moyenne car près de 400 000 ménages ont un taux d’effort supérieur à 10%, c’est lorsque l’on franchit ce seuil que nous pouvons parler de situation de précarité énergétique, et plus d’un ménage sur dix en maison individuelle est concernée.
150 000 ménages franciliens ont eu froid pendant les périodes froides
Il ressort deux profils types dans cette situation, il s’agit de propriétaires âgés habitant de vielles maisons et de jeunes actifs percevant un faible revenu, n’ayant donc par conséquent peu de moyens financiers pour prendre les dispositifs nécessaires afin d’obtenir une meilleure qualité d’énergie. D’ailleurs, la dernière enquête nationale du logement a révélé que 150 000 ménages franciliens ont eu froid pendant les périodes froides en voulant limiter leurs consommations de chauffage, les chambres des enfants étant favorisées, se mettant donc dans une situation de privation. L’énergie devient alors un phénomène discriminant, chose qui n’était pas le cas avant.
La mobilité comme problème
La mobilité est aussi à prendre en considération. Les villes étant moins bien desservies, les transports en commun moins développés, et les distances plus longues, un grand effort en termes de déplacement est nécessaire. Ainsi la voiture est beaucoup plus utilisée lorsque les ménages sont loin de Paris. D’ailleurs il n’y a que dans le périurbain que le nombre de voitures en circulation croît alors que cela est stable dans la zone agglomérée, la distance entre le logement et le travail étant plus longue (environ trois fois plus que dans le centre d’agglomération).De la même manière que nous calculons le taux d’effort pour le logement, nous pouvons calculer le taux d’effort lié aux véhicules et à la mobilité. A l’année, l’entretien, les réparations, les assurances, l’essence et les forfaits d’emplacement de parking représentent 6% du revenu net d’un ménage en Ile de France. Cela reste une moyenne car 380 000 ménages ont un taux d’effort supérieur à 15% de leur revenu net.
Sur Paris même, il n’est que de 3.5% alors que dans le périurbain cela représente plus de 10% et dépasse même 20% pour un foyer sur dix.
Situation identique aux États-Unis
Une étude américaine s’est penchée sur un sujet assez similaire concernant la situation outre atlantique. De plus en plus d’habitants s’exilent à l’extérieur des villes, pour les mêmes raisons que les français (meilleur système éducatif, proximité avec la nature et moins de criminalité). Mais cet étalement évolutif coûte près d’un milliard de dollars par an à l’Etat dans la mesure où il faut subvenir aux besoins des citoyens (construction de routes plus longues, assainissement des eaux usagées, apport des lignes électriques, gaz..)De toute évidence en ce qui concerne la mobilité, cela nécessite d’avoir un budget pour l’essence et l’entretien des voitures. Cela représente un coût également pour les services publics, il y a en effet plus d’accidents sur ces distances là. Dans une zone périurbaine par exemple, le taux d’accidents mortels peut s’élever à 40 par an pour 100 000 habitants alors qu’il ne sera que de 5 dans une agglomération concentrée. Cette étude montre que les autorités devraient tendre l’oreille à ce phénomène et prendre les mesures nécessaires pour améliorer ces conditions et réduire les coûts exorbitants auxquels elles font face.Quelle organisation ?
En France, les « pavillonnaires » tiennent aussi à leur situation et résistent tant bien que mal. Ajustements, entraides, organisations et renoncements, tant d’options possibles pour s’adapter.Dans les zones périurbaines, une forme de proximité se met en place avec une vie locale de plus en plus riche par le biais d’investissements dans l’associatif, de nouvelles pratiques de consommation comme les ressources locales par exemple.
La solidarité y est d’ailleurs plus importante que dans les grandes agglomérations, on s’organise et on optimise ses déplacements.
Les ménages se complaisent dans leurs pavillons et le font savoir.
D’ailleurs, le programme « Habiter mieux » lancé par l’Etat en 2011 vient les aider et permet de lutter contre la précarité énergétique. L’Anah finance des travaux d’isolation s’ils permettent de réduire la consommation d’énergie d’au moins 25%.
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