L'Atelier d'Architecture Itinérant, Les totems de la place de Commenailles (article 2)
Nous vous avions parlé de l'Atelier d'Architecture itinérant qui, de Toulouse à Berlin va à la rencontre du territoire et de ses habitants pour les impliquer dans l'aménagement de leurs espaces publics. L'Atelier était cette fois-ci dans une petite commune du Jura en Franche-Comté à Commenailles.
Pour cette étape, l'Atelier d'Architecture Itinérant a été sollicité par la mairie de Commenailles qui dans le cadre du projet de réaménagement de la place du village, a montré le besoin d'un nouveau regard sur leur espace. L'atelier a cherché à amener une autre vision que celle de l'agence d'architecture qui avait déjà proposé un projet.
L'objectif de l'atelier a été d'impliquer les habitants dans ce réaménagement tout en montrant qu'avec des interventions précises et peu de moyens, il était possible de transformer un espace. Et cela, en seulement 5 jours.
La venue de l'atelier à Commenailles a été annoncée en amont par le biais d'affiches chez les commerçants et de flyers distribués par la mairie dans les boîtes aux lettres. Comme à Naucelles, l'atelier s'est présenté aux « Commenailloux » (selon le patois local) autour d'un apéritif à base de produits locaux, préparé en collaboration avec la mairie. Les habitants ainsi que le maire, les élus et la directrice du CAUE 39 sont venus nombreux pour faire connaissance avec l'atelier. L'atelier a également eu le plaisir de rencontrer Fabienne Trotte, artiste céramiste originaire de la région, chargée de développement au Relais Culture Europe. En relation avec l'atelier depuis le départ, elle a intégré l'équipe pendant ces 5 jours.
Un premier temps a été consacré à la récolte de témoignages et à la recherche de matériaux. Un tour du village avec Arnaud, élu au conseil municipal, a permis à l'atelier de se rendre compte des potentialités du site et des ressources disponibles. La spécificité du village est due à son étalement sur le territoire, il est composé d'un centre bourg, de plusieurs hameaux, de nombreux lacs et forêts. De plus, la commune est caractérisée par une typologie architecturale, la maison bressane dont les matériaux sont fortement liés au territoire. Elle se compose en effet d'une structure en pans de bois avec un remplissage en torchis ou en briques.
L'atelier a pu identifier grâce à l'aide des habitants, la présence de carrières ainsi que d'anciennes briqueteries et tuileries sur le site. La tuilerie Jacob appartenant aujourd'hui au groupe Imerys est un élément structurant de la commune. Presque toutes les tuiles plates des toitures du village proviennent de cette tuilerie. Très vite l'atelier s'est rendu compte des potentialités du village et des nombreux matériaux disponibles sur place.
En parlant avec les habitants, élus, commerçants et en observant le lieu, l'atelier a pu identifier des problématiques relatives à la place principale du village.
Selon plusieurs habitants, quand il n'y a pas de grande manifestation, les habitants restent peu sur la place et ne font que passer pour se rendre chez le coiffeur, la boulangerie, à l'église ou encore à l'école... « Vous savez ici les gens habitent dans les hameaux à deux kilomètres du bourg donc on vient quand il y a des manifestations autrement nous ne venons pas » affirme Jean-Pierre un ancien facteur du village.
Durant son séjour, l'atelier a d'ailleurs pu vivre quelques uns de ces événements notamment la commémoration du 8 mai, le marché aux fleurs organisé par les parents d'élèves, les vas et viens dus au camion pizza du vendredi soir.
L'enjeu est donc de conserver l'espace vide pour ces manifestations tout en satisfaisant l'envie des habitants de rester sur la place. La place étant grande et les bâtiments dispersés, l'enjeu était aussi de travailler sur des points d'intérêt précis pour unifier l'espace et lui donner une identité.
Les temps de pause / Pour répondre au désir de pouvoir rester sur la place, l'un des objectifs de l'atelier a été de recréer du mobilier. Il n'avait d'ailleurs identifié qu'un seul et unique banc sur la place.
Deux chantiers ont été lancés.
D'abord, un banc près de l'église à l'ombre de la végétation a été créé. L'atelier l'a réalisé grâce au réemploi d'anciens volets récupérés chez un voisin. Le corps du banc a lui été conçu avec une structure bois recouverte par un gabion de tuiles cassées provenant de la tuilerie Jacob qu’un transporteur local a généreusement donné.
Ensuite, un second banc autour du tilleul. En effet, dès son arrivée, l'atelier a remarqué que cet arbre, poussant dans un espace indéfini entre parkings et circulations piétonnes, était un endroit à préserver. Contrairement à la mairie qui envisageait peut-être de l'abattre, il était important pour l'atelier de le garder car il générait un des seuls points d'ombre de la place. En utilisant la symbolique que peut créer l’assise sous un vieil arbre, l'atelier a décidé de redonner au tilleul menacé sa place dans ce village. En faisant appel aux agents communaux pour élaguer et redonner une visibilité au vieil arbre, il a fallu un simple geste pour transformer le regard des gens. Lorsqu’un jour un habitant a amené trois grandes planches de chêne, l'idée de créer un banc autour de cet arbre est apparue comme une évidence. Les pieds des bancs ont été créés à partir de pavés autobloquants provenant de la démolition d'une cour d'une école de la région, ou de briques creuses laissées sur la place par un habitant mystère durant une nuit. Pour les décorer, un atelier mosaïque s'est improvisé avec Fabienne et les enfants du village.
Les petits jardins / D'autre part un atelier jardinage a été lancé. L'atelier avait identifié de nombreuses jardinières inutilisées sur la place. Avec la création de logements pour personnes âgées près de la place et du fait de la proximité des écoles, l'idée était de rassembler les générations autour de petits espaces collectifs et partagés sur la place. L'équipe a pris contact avec des bénévoles, celles qui organisaient déjà le marché aux fleurs de Commenailles et qui fleurissent le village. Très vite elles ont pris le projet en main, sont allées chercher des plantes aromatiques et arbres fruitiers dans leur jardin. L'achat de quelques plantes supplémentaires a permis de compléter l'ensemble. Cette volonté de rassembler enfants et anciens autour de la transmission d’un savoir-faire est un écho à la dynamique de la commune qui a déjà initié ce type de projet.
Le jeu / Un petit garçon qui feuilletait un livre de la bibliothèque de la caravane a dit que ce qui manquait sur la place, c’était un espace de jeu de société. Et en voyant les carreaux de grès noir et blanc donnés par Dominique, un voisin curieux et investi, il a lancé l'idée de créer un échiquier. La table a été conçue à partir de tasseaux en bois et d'un panneau de contreplaqué marine donné par Daniel, un habitant très investi durant ces 5 jours. L'artiste céramiste Fabienne Trotte a ensuite mené un atelier pour concevoir les pièces de l'échiquier. Toutes les pièces, uniques, ont été fabriquées par les habitants. Les pièces blanches sont réalisées en porcelaine tandis que les noires sont grès.
La signalétique / Parallèlement au lancement des différents chantiers, un travail s'est porté sur la signalétique pour clarifier, unifier l'espace et faciliter la lecture du site. Suite à l'analyse de la place et d'après les différents témoignages, l'atelier a nommé des lieux précis d'intérêt. Ces lieux appelés « totem » représentaient le plus souvent une problématique identifiée sur la place. Nommer ces lieux a déjà été un moyen de leur donner de l'intérêt. Ces totems ont été traités de la même façon, ils sont des points visuels permettant d'unifier la place. Les noms ont été choisis avec les anciens du village qui parlent encore le patois de Commenailles. Dans les différents villages traversés, l'atelier a remarqué que les langues locales tendaient à disparaître, c'est donc un moyen de mettre ces identités rurales au premier plan.
Il existe un totem principal, le plus facilement identifiable puisqu'il est disposé près des grands axes routiers. Il a été réalisé en gabion de tuiles cassées et renvoie aux autres totems :
- Totem « Etang Curtil » (l'étang jardin) / L'étang est à deux pas de la place, il ne se remarque pas si l'on empreinte la voie principale. Ce nom est le nom donné par les pêcheurs, il permet d’attirer l’attention sur cette caractéristique de la commune d’avoir beaucoup de zones d’eau.
- Totem « Vieux Abre » (vieil arbre) / D'après les anciens, cet arbre a toujours été là sur la place. L’atelier appuie cette symbolique pour qu’il y reste et y vieillisse.
- Totem « Banc du Roupilli » (banc du repos) / Ce banc, placé devant l'église, renvoie au fait que le cimetière se trouvait à cet endroit avant d'être déplacé. Il évoque donc à la fois le repos que procure un temps de pause et le repos éternel, en souvenir au cimetière d’antan.
- Totem « Médiathèque caichie » (médiathèque cachée) / Ce totem est un totem signalétique relais entre le totem principal et la médiathèque. Il paraissait essentiel puisque l'accès à la médiathèque est difficilement identifiable et que beaucoup n’en trouvent pas l’entrée.
- Enfin un dernier totem était prévu, il s’agissait du « Comptoir du Charti » (comptoir de la vieille halle) mais par manque de temps il n'a pas pu être conçu. L'identification du « Charti » a néanmoins était conservée sur un des panneaux du totem principal.
La typologie d’écriture peinte au pochoir sur les panneaux de signalétique est celle imprimée sur les tuiles Jacob, elle a été réutilisée pour mettre l'accent sur le patrimoine du village.
A Commenailles, l’Atelier d’Architecture Itinérant a permis plusieurs déclics : d’abord pour la municipalité, de voir autrement le réaménagement en essayant de l’articuler autour des usages possibles et de la vie de la place. Ensuite pour les habitants, de s’approprier l’espace et de sentir que l’architecture n’est pas l’apanage des architectes.
Ce projet a utilisé les ressources disponibles sur place : matérielles et humaines. La leçon de ce chantier a été de montrer qu’avec des éléments considérés comme des rebuts, on peut construire des micro-architectures de la vie quotidienne à faible coût. Ce projet a rendu intéressant le caractère éphémère d’une installation. En effet, l’éphémère permet d’abandonner certaines contraintes réglementaires et mentales et libère à ce titre la créativité.
L'atelier a attisé la curiosité des habitants qui tous les jours sont venus à sa rencontre. De leur propre initiative, ils se sont impliqués en donnant des matériaux, des conseils et du temps. La fabrication d’une place comme lieu de vie a été rendu possible grâce à la participation active des habitants, sans qui le projet n'aurait pu exister. L’initiation de nouveaux usages de la place provient des futurs usagers. Aussi la transformation de l'espace et la justesse des propositions émanent de l'appropriation des projets par les habitants .
Vous pouvez retrouver ici le premier article où l'atelier avait fait escale à Naucelles dans le Cantal.
Commenailles, un village en pleine réflexion sur sa place principale
Pour cette étape, l'Atelier d'Architecture Itinérant a été sollicité par la mairie de Commenailles qui dans le cadre du projet de réaménagement de la place du village, a montré le besoin d'un nouveau regard sur leur espace. L'atelier a cherché à amener une autre vision que celle de l'agence d'architecture qui avait déjà proposé un projet.
L'objectif de l'atelier a été d'impliquer les habitants dans ce réaménagement tout en montrant qu'avec des interventions précises et peu de moyens, il était possible de transformer un espace. Et cela, en seulement 5 jours.
La venue de l'atelier à Commenailles a été annoncée en amont par le biais d'affiches chez les commerçants et de flyers distribués par la mairie dans les boîtes aux lettres. Comme à Naucelles, l'atelier s'est présenté aux « Commenailloux » (selon le patois local) autour d'un apéritif à base de produits locaux, préparé en collaboration avec la mairie. Les habitants ainsi que le maire, les élus et la directrice du CAUE 39 sont venus nombreux pour faire connaissance avec l'atelier. L'atelier a également eu le plaisir de rencontrer Fabienne Trotte, artiste céramiste originaire de la région, chargée de développement au Relais Culture Europe. En relation avec l'atelier depuis le départ, elle a intégré l'équipe pendant ces 5 jours.
Découverte de Commenailles, un village fortement lié à son territoire
Un premier temps a été consacré à la récolte de témoignages et à la recherche de matériaux. Un tour du village avec Arnaud, élu au conseil municipal, a permis à l'atelier de se rendre compte des potentialités du site et des ressources disponibles. La spécificité du village est due à son étalement sur le territoire, il est composé d'un centre bourg, de plusieurs hameaux, de nombreux lacs et forêts. De plus, la commune est caractérisée par une typologie architecturale, la maison bressane dont les matériaux sont fortement liés au territoire. Elle se compose en effet d'une structure en pans de bois avec un remplissage en torchis ou en briques.
L'atelier a pu identifier grâce à l'aide des habitants, la présence de carrières ainsi que d'anciennes briqueteries et tuileries sur le site. La tuilerie Jacob appartenant aujourd'hui au groupe Imerys est un élément structurant de la commune. Presque toutes les tuiles plates des toitures du village proviennent de cette tuilerie. Très vite l'atelier s'est rendu compte des potentialités du village et des nombreux matériaux disponibles sur place.
En parlant avec les habitants, élus, commerçants et en observant le lieu, l'atelier a pu identifier des problématiques relatives à la place principale du village.
Selon plusieurs habitants, quand il n'y a pas de grande manifestation, les habitants restent peu sur la place et ne font que passer pour se rendre chez le coiffeur, la boulangerie, à l'église ou encore à l'école... « Vous savez ici les gens habitent dans les hameaux à deux kilomètres du bourg donc on vient quand il y a des manifestations autrement nous ne venons pas » affirme Jean-Pierre un ancien facteur du village.
Durant son séjour, l'atelier a d'ailleurs pu vivre quelques uns de ces événements notamment la commémoration du 8 mai, le marché aux fleurs organisé par les parents d'élèves, les vas et viens dus au camion pizza du vendredi soir.
L'enjeu est donc de conserver l'espace vide pour ces manifestations tout en satisfaisant l'envie des habitants de rester sur la place. La place étant grande et les bâtiments dispersés, l'enjeu était aussi de travailler sur des points d'intérêt précis pour unifier l'espace et lui donner une identité.
Différentes interventions architecturales ponctuelles en réponse à un problème global
Les temps de pause / Pour répondre au désir de pouvoir rester sur la place, l'un des objectifs de l'atelier a été de recréer du mobilier. Il n'avait d'ailleurs identifié qu'un seul et unique banc sur la place.
Deux chantiers ont été lancés.
D'abord, un banc près de l'église à l'ombre de la végétation a été créé. L'atelier l'a réalisé grâce au réemploi d'anciens volets récupérés chez un voisin. Le corps du banc a lui été conçu avec une structure bois recouverte par un gabion de tuiles cassées provenant de la tuilerie Jacob qu’un transporteur local a généreusement donné.
Ensuite, un second banc autour du tilleul. En effet, dès son arrivée, l'atelier a remarqué que cet arbre, poussant dans un espace indéfini entre parkings et circulations piétonnes, était un endroit à préserver. Contrairement à la mairie qui envisageait peut-être de l'abattre, il était important pour l'atelier de le garder car il générait un des seuls points d'ombre de la place. En utilisant la symbolique que peut créer l’assise sous un vieil arbre, l'atelier a décidé de redonner au tilleul menacé sa place dans ce village. En faisant appel aux agents communaux pour élaguer et redonner une visibilité au vieil arbre, il a fallu un simple geste pour transformer le regard des gens. Lorsqu’un jour un habitant a amené trois grandes planches de chêne, l'idée de créer un banc autour de cet arbre est apparue comme une évidence. Les pieds des bancs ont été créés à partir de pavés autobloquants provenant de la démolition d'une cour d'une école de la région, ou de briques creuses laissées sur la place par un habitant mystère durant une nuit. Pour les décorer, un atelier mosaïque s'est improvisé avec Fabienne et les enfants du village.
Les petits jardins / D'autre part un atelier jardinage a été lancé. L'atelier avait identifié de nombreuses jardinières inutilisées sur la place. Avec la création de logements pour personnes âgées près de la place et du fait de la proximité des écoles, l'idée était de rassembler les générations autour de petits espaces collectifs et partagés sur la place. L'équipe a pris contact avec des bénévoles, celles qui organisaient déjà le marché aux fleurs de Commenailles et qui fleurissent le village. Très vite elles ont pris le projet en main, sont allées chercher des plantes aromatiques et arbres fruitiers dans leur jardin. L'achat de quelques plantes supplémentaires a permis de compléter l'ensemble. Cette volonté de rassembler enfants et anciens autour de la transmission d’un savoir-faire est un écho à la dynamique de la commune qui a déjà initié ce type de projet.
Le jeu / Un petit garçon qui feuilletait un livre de la bibliothèque de la caravane a dit que ce qui manquait sur la place, c’était un espace de jeu de société. Et en voyant les carreaux de grès noir et blanc donnés par Dominique, un voisin curieux et investi, il a lancé l'idée de créer un échiquier. La table a été conçue à partir de tasseaux en bois et d'un panneau de contreplaqué marine donné par Daniel, un habitant très investi durant ces 5 jours. L'artiste céramiste Fabienne Trotte a ensuite mené un atelier pour concevoir les pièces de l'échiquier. Toutes les pièces, uniques, ont été fabriquées par les habitants. Les pièces blanches sont réalisées en porcelaine tandis que les noires sont grès.
La signalétique / Parallèlement au lancement des différents chantiers, un travail s'est porté sur la signalétique pour clarifier, unifier l'espace et faciliter la lecture du site. Suite à l'analyse de la place et d'après les différents témoignages, l'atelier a nommé des lieux précis d'intérêt. Ces lieux appelés « totem » représentaient le plus souvent une problématique identifiée sur la place. Nommer ces lieux a déjà été un moyen de leur donner de l'intérêt. Ces totems ont été traités de la même façon, ils sont des points visuels permettant d'unifier la place. Les noms ont été choisis avec les anciens du village qui parlent encore le patois de Commenailles. Dans les différents villages traversés, l'atelier a remarqué que les langues locales tendaient à disparaître, c'est donc un moyen de mettre ces identités rurales au premier plan.
Il existe un totem principal, le plus facilement identifiable puisqu'il est disposé près des grands axes routiers. Il a été réalisé en gabion de tuiles cassées et renvoie aux autres totems :
- Totem « Etang Curtil » (l'étang jardin) / L'étang est à deux pas de la place, il ne se remarque pas si l'on empreinte la voie principale. Ce nom est le nom donné par les pêcheurs, il permet d’attirer l’attention sur cette caractéristique de la commune d’avoir beaucoup de zones d’eau.
- Totem « Vieux Abre » (vieil arbre) / D'après les anciens, cet arbre a toujours été là sur la place. L’atelier appuie cette symbolique pour qu’il y reste et y vieillisse.
- Totem « Banc du Roupilli » (banc du repos) / Ce banc, placé devant l'église, renvoie au fait que le cimetière se trouvait à cet endroit avant d'être déplacé. Il évoque donc à la fois le repos que procure un temps de pause et le repos éternel, en souvenir au cimetière d’antan.
- Totem « Médiathèque caichie » (médiathèque cachée) / Ce totem est un totem signalétique relais entre le totem principal et la médiathèque. Il paraissait essentiel puisque l'accès à la médiathèque est difficilement identifiable et que beaucoup n’en trouvent pas l’entrée.
- Enfin un dernier totem était prévu, il s’agissait du « Comptoir du Charti » (comptoir de la vieille halle) mais par manque de temps il n'a pas pu être conçu. L'identification du « Charti » a néanmoins était conservée sur un des panneaux du totem principal.
La typologie d’écriture peinte au pochoir sur les panneaux de signalétique est celle imprimée sur les tuiles Jacob, elle a été réutilisée pour mettre l'accent sur le patrimoine du village.
La leçon de Commenailles
A Commenailles, l’Atelier d’Architecture Itinérant a permis plusieurs déclics : d’abord pour la municipalité, de voir autrement le réaménagement en essayant de l’articuler autour des usages possibles et de la vie de la place. Ensuite pour les habitants, de s’approprier l’espace et de sentir que l’architecture n’est pas l’apanage des architectes.
Ce projet a utilisé les ressources disponibles sur place : matérielles et humaines. La leçon de ce chantier a été de montrer qu’avec des éléments considérés comme des rebuts, on peut construire des micro-architectures de la vie quotidienne à faible coût. Ce projet a rendu intéressant le caractère éphémère d’une installation. En effet, l’éphémère permet d’abandonner certaines contraintes réglementaires et mentales et libère à ce titre la créativité.
L'atelier a attisé la curiosité des habitants qui tous les jours sont venus à sa rencontre. De leur propre initiative, ils se sont impliqués en donnant des matériaux, des conseils et du temps. La fabrication d’une place comme lieu de vie a été rendu possible grâce à la participation active des habitants, sans qui le projet n'aurait pu exister. L’initiation de nouveaux usages de la place provient des futurs usagers. Aussi la transformation de l'espace et la justesse des propositions émanent de l'appropriation des projets par les habitants .
Vous pouvez retrouver ici le premier article où l'atelier avait fait escale à Naucelles dans le Cantal.