Eco-quartiers.fr - Le blog - Juillet 2015 - A Pontevedra, on marche et c’est bon pour tout le monde !

La ville de Pontevedra en Espagne est un exemple pour sa politique de mobilité. Permettre au citoyen de reprendre possession de l’espace urbain. C’est le pari qu’a fait Miguel Anxo Fernandez Lores, maire de cette ville de 83 000 habitants en Galice, à quelques kilomètres de la frontière...

A Pontevedra, on marche et c’est bon pour tout le monde !

La ville de Pontevedra en Espagne est un exemple pour sa politique de mobilité. Permettre au citoyen de reprendre possession de l’espace urbain. C’est le pari qu’a fait Miguel Anxo Fernandez Lores, maire de cette ville de 83 000 habitants en Galice, à quelques kilomètres de la frontière du Portugal.



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Membre du parti social démocrate et élu en 1999, ce maire et médecin a préféré développer une ville piétonne plutôt que de continuer à laisser place aux grands axes routiers dont elle disposait.


Située entre Vigo et Saint Jacques de Compostelle, Pontevedra voyait plus de 27 000 voitures transiter chaque jour par la place centrale de la ville.
Ainsi trafic, bruit, accidents et pollution rythmaient le quotidien de cette ville qui n’avait ni vélos, ni d’accès aux personnes handicapées et où les trottoirs étaient devenus des places de stationnement.

Maintenant il n’y a plus de feux, plus de grosses voies de circulation et plus de stationnement  dans la ville intramuros : le seul stationnement  se situe en périphérie, au maximum à une dizaine de minutes à pied de l’hypercentre et reste gratuit.

Le piéton a pris l’espace de la voiture, autorisée toutefois à circuler dans l’hypercentre dans un espace très restreint et réglementé avec une limitation de vitesse fixée à 20 et 30 km/h, et ce dans un espace limité.


Un modèle urbain et social

"L’espace public doit être une continuation de notre propre maison, disait l’architecte catalan Ildefons Cerdà", rappelle Miguel Anxo. 

Miguel Anxo voulait donc réintroduire de l’harmonie dans sa ville et offrir un espace urbain de qualité afin de la rendre accessible à tous, notamment aux plus fragiles comme les enfants, les retraités et les handicapés, un endroit où toutes les personnes peuvent se croiser sans se gêner puisque les piétons occupent tout l’espace.




l’espace public appartient à tout le monde. Quand on marche, nous sommes tous égaux




Des bancs ont été installés, l'éclairage a été amélioré, des espaces végétalisés et des aires de jeux ont vu le jour.
En plus d’être une très bonne pratique pour garder son corps et son esprit en bonne santé, la marche à pied permet d’entretenir le lien social et davantage de démocratie puisque “l’espace public appartient à tout le monde. Quand on marche, nous sommes tous égaux”, insiste le maire.





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A l’instar d’un plan de métro, il a mis en place le Metrominuto, consultable également en application Smartphone, qui détaille les distances et les temps de trajets dans la ville à pied.
Miguel Anxo a aussi mis en place Pasominuto, un plan de déplacement de vingt itinéraires, cette carte précise le nombre de pas et de calories dépensées selon les distances parcourues pour inciter toujours plus ses habitants à se déplacer à pied.



Pari réussi

Aujourd’hui, le trafic routier a diminué de 90% dans l’hyper centre et de 69% dans la partie centrale de la ville. 70% des déplacements sont effectués à pied ou à vélo et la pollution a baissé de 61%. Quant aux accidents, la ville observe une baisse drastique, le nombre étant passé de 1203 en 2000 à 484 en 2014.
Pontevedra est la première ville de plus de 80 000 habitants à avoir adopté cette méthode de mobilité douce.




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Elle a d’ailleurs été récompensée en 2013 pour cette initiative par le réseau Intermodes, qui organise chaque année à Bruxelles le Congrès européen dédié à l’intermodalité du transport de voyageurs.

La ville répond également aux engagements internationaux de l’Union européenne dans  sa lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, et aussi aux critères d’une directive européenne qui fixe au 1er Janvier 2015, l’égalité des droits et des chances de chacun, en particulier à travers l’accessibilité des transports, de la voirie et des bâtiments.



Un test pour l’Europe

Cohésion sociale et dynamique économique sont les maitres mots d’une telle démarche. Les citoyens sortent de chez eux et interagissent les uns avec les autres pour pousser au maximum la mixité, la diversité et l’activité économique.

En effet, les villes piétonnes redynamisent l’économie locale avec notamment les commerces de proximité, ceux-ci profitent du fait que les habitants se déplaçant à pied, profitent d’une meilleure qualité de vue.

Un habitant au chômage de Pontevedra a su le remarqué et a fondé sa petite entreprise de livraison à vélo, avec un tel succès qu’il a du embaucher plusieurs employés.




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Ces exemples de « slow cities » (les villes lentes démarrées en Italie, qui militent pour la lenteur, le retour du commerce de proximité et du kilomètre zéro), ont la possibilité d’inspirer d’autres villes européennes comme Bastia par exemple, qui présente exactement le même profil que Pontevedra dans les années 90, c'est-à-dire une ville de passage et transition.

Bastia a d’ailleurs commencé ses travaux et a inauguré en décembre 2013 sa zone piétonne dans son centre ville.



Paris sans voiture

Dans le cadre de la Semaine européenne de la mobilité qui se tient chaque année du 16 au 22 septembre, la ville de Paris organisera une journée sans voiture le 27 septembre. A titre d’information, certaines villes comme Bruxelles ou d’autres villes aux Pays-Bas et en Suisse procèdent déjà ainsi et définissent un dimanche par an où la voiture ne circule pas.




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La maire de Paris multiplie les opérations pour lutter contre la pollution dans la capitale et s’était déjà exprimée sur son souhait d’une journée sans voiture, c’est maintenant chose faite.
Cependant rien n’a encore été expliqué quant aux nombreuses  mesures que cela va engendrer, pour les taxis et les bus par exemple.

Est ce que toute la ville sera concernée ? Ou seulement les grands axes ?

Le collectif Paris sans voiture a indiqué le 31 mars qu’une rue entière pourrait être consacrée aux enfants, tandis que des défilés, des courses cyclistes, des concerts, ou même des brocantes pourraient être organisés.
Nous espérons en savoir plus très prochainement.
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