Et si l'économie circulaire était une façon de concevoir la ville ?
17/02/2016 - Paul-Antoine LECUYER
Depuis la révolution industrielle, notre système économique est basé sur un schéma linéaire d’extraction et de transformation de matières premières, de consommation de biens et de création de déchets. L’aménagement du territoire n’échappe pas à la règle avec une « production de la ville » qui prend très peu en compte l’impact global de l’urbanisation sur les ressources. Pourtant, depuis quelques années, le concept d’économie circulaire se diffuse rapidement dans les ambitions affichées de nombreuses politiques publiques. Il a même fait une entrée fracassante dans le premier article du Code de l’Environnement en 2015 (loi de transition énergétique) ; le deuxième article du même code propose une définition de l’économie circulaire qui mérite d’être soulignée tant elle est complète et ambitieuse pour les territoires.
Parmi les politiques publiques concernées, la fabrique de la ville est au cœur des enjeux d’économie circulaire. Les grandes orientations d’aménagement du territoire et les principes d’urbanisation influencent très fortement la consommation de ressources d’un territoire pour de nombreuses années. Or si l’éco-conception à l’échelle de la ville est très compliquée à modéliser puisqu’elle implique de nombreux flux de matières entrants et sortants, il est malgré tout possible d’approcher de façon assez simple les principaux enjeux d’un projet d’aménagement et d’évaluer le potentiel local d’optimisation circulaire.
Si l’on résonne uniquement sur la phase de construction d’un projet urbain : les infrastructures, les espaces publics et les bâtiments représentent à eux seuls des quantités extraordinaires de matières premières et d’énergie. L’utilisation de matériaux issus de ressources naturelles, la durée de vie et l’entretien, le recyclage etc. sont encore peu pris en compte dans les arbitrages. Même si des réflexions en termes d’énergie grise existent aujourd’hui pour évaluer l’impact des matériaux à l’échelle d’un bâtiment, mais on est encore loin d’une approche systémique de type économie circulaire. Il faudrait pour cela prendre en compte de façon globale sur un projet d’aménagement, les terrassements, la gestion des sols pollués, les potentiels issus des démolitions, la réhabilitation des logements, l’aménagement des voieries, la construction des réseaux, le mobilier urbain, etc. Sur le modèle des bilans d’aménagement utilisés dans les projets, il est pourtant assez simple d’évaluer les externalités environnementales et le coût global des choix de conception urbaine. Il « suffit » d’esquisser un bilan consolidé à long terme qui prend en compte l’entretien, le réemploi, le recyclage de tous les aménagements prévus. L’intérêt général n’est plus seulement la nature des investissements au moment des phases de construction mais l’optimisation à long terme de tous ces flux de matières sur le territoire.
Le deuxième levier formidable des projets urbains est la façon dont ils impactent nos modes de vie. Il existe un énorme potentiel de développement d’une économie circulaire sur le fonctionnement même d’un futur quartier. La programmation urbaine est un outil qui doit être utilisé pour faire évoluer les pratiques liées nos déplacements, à nos consommations quotidiennes de biens et de services, à la gestion de nos déchets, etc.
D’autres champs de l’aménagement s’ouvriront demain à l’économie circulaire. La consommation de foncier par exemple ne fait pas l’objet aujourd’hui d’une réflexion sur la création de valeur positive sur le plan social, économique et environnemental. Les problématiques de santé ou de risques peuvent également s’inspirer des schémas de pensée de l’économie circulaire pour créer des villes où la prévention et la solidarité prévalent par rapport à des solutions techniques de réparation ou de compensation. L’avènement récent des « Smart Cities » dans le langage de la construction de la ville est une opportunité pour intégrer économie circulaire, de sorte l’utilisation des technologies numériques de gestion des flux de matières et d’énergie se fasse au profit d’une économie locale et respectueuse de l’environnement (voir par exemple le très beau site internet « Métabolisme Urbain de Paris »).
Preuve de l’intérêt croissant de cette problématique par les acteurs de l’aménagement, l’ADEME a lancé en 2015 un appel à manifestations d’intérêt « économie circulaire et urbanisme » qui devrait permettre d’accompagner les territoires engagés dans ce type d’approche pour démontrer tous les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux.
la fabrique de la ville est au cœur des enjeux d’économie circulaire
Parmi les politiques publiques concernées, la fabrique de la ville est au cœur des enjeux d’économie circulaire. Les grandes orientations d’aménagement du territoire et les principes d’urbanisation influencent très fortement la consommation de ressources d’un territoire pour de nombreuses années. Or si l’éco-conception à l’échelle de la ville est très compliquée à modéliser puisqu’elle implique de nombreux flux de matières entrants et sortants, il est malgré tout possible d’approcher de façon assez simple les principaux enjeux d’un projet d’aménagement et d’évaluer le potentiel local d’optimisation circulaire.
Si l’on résonne uniquement sur la phase de construction d’un projet urbain : les infrastructures, les espaces publics et les bâtiments représentent à eux seuls des quantités extraordinaires de matières premières et d’énergie. L’utilisation de matériaux issus de ressources naturelles, la durée de vie et l’entretien, le recyclage etc. sont encore peu pris en compte dans les arbitrages. Même si des réflexions en termes d’énergie grise existent aujourd’hui pour évaluer l’impact des matériaux à l’échelle d’un bâtiment, mais on est encore loin d’une approche systémique de type économie circulaire. Il faudrait pour cela prendre en compte de façon globale sur un projet d’aménagement, les terrassements, la gestion des sols pollués, les potentiels issus des démolitions, la réhabilitation des logements, l’aménagement des voieries, la construction des réseaux, le mobilier urbain, etc. Sur le modèle des bilans d’aménagement utilisés dans les projets, il est pourtant assez simple d’évaluer les externalités environnementales et le coût global des choix de conception urbaine. Il « suffit » d’esquisser un bilan consolidé à long terme qui prend en compte l’entretien, le réemploi, le recyclage de tous les aménagements prévus. L’intérêt général n’est plus seulement la nature des investissements au moment des phases de construction mais l’optimisation à long terme de tous ces flux de matières sur le territoire.
Le deuxième levier formidable des projets urbains est la façon dont ils impactent nos modes de vie. Il existe un énorme potentiel de développement d’une économie circulaire sur le fonctionnement même d’un futur quartier. La programmation urbaine est un outil qui doit être utilisé pour faire évoluer les pratiques liées nos déplacements, à nos consommations quotidiennes de biens et de services, à la gestion de nos déchets, etc.
Il est possible d’organiser des circuits courts, d’optimiser les flux de matières, et de créer de la valeur localement par la mise en place de services et d’équipements de quartier.
La programmation de services de traitement des déchets ou de réemploi (pavillon de compostage, ressourcerie, bricothèque, fab-lab, etc.), la mise en place de jardins partagés, d’épicerie coopérative, de projets photovoltaïques, ou encore de centrales de services à la mobilité, etc. Les initiatives locales sont nombreuses. Elles ont comme point commun de favoriser l’usage à la propriété, la mutualisation à l’individualisation, le réemploi à la consommation unique. D’autres champs de l’aménagement s’ouvriront demain à l’économie circulaire. La consommation de foncier par exemple ne fait pas l’objet aujourd’hui d’une réflexion sur la création de valeur positive sur le plan social, économique et environnemental. Les problématiques de santé ou de risques peuvent également s’inspirer des schémas de pensée de l’économie circulaire pour créer des villes où la prévention et la solidarité prévalent par rapport à des solutions techniques de réparation ou de compensation. L’avènement récent des « Smart Cities » dans le langage de la construction de la ville est une opportunité pour intégrer économie circulaire, de sorte l’utilisation des technologies numériques de gestion des flux de matières et d’énergie se fasse au profit d’une économie locale et respectueuse de l’environnement (voir par exemple le très beau site internet « Métabolisme Urbain de Paris »).
Preuve de l’intérêt croissant de cette problématique par les acteurs de l’aménagement, l’ADEME a lancé en 2015 un appel à manifestations d’intérêt « économie circulaire et urbanisme » qui devrait permettre d’accompagner les territoires engagés dans ce type d’approche pour démontrer tous les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux.
Commentaires
1 14 mars 2021 à 18h59 par Cahier
Continuez comme ça !
2 15 avril 2021 à 20h49 par Rocketbook
Merci !
3 13 mai 2021 à 22h18 par Boucles d'oreilles en argent
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4 20 mai 2021 à 23h47 par Formationfoxalphatango
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5 30 mars 2022 à 21h52 par Traxxas
Merci pour cet article ! A très vite
6 30 mars 2022 à 21h53 par Nettoyeur vapeur
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