Réenchanter les espaces publics: l’exemple de la "ZAT"
[23.04.2014]Combien de fois sommes-nous passés par ce quartier, très vite… ses trottoirs trop étroits, les klaxons des voitures dans les oreilles, l’épicier qui va bientôt fermer, trop vite … Les espaces urbains sont souvent méconnus, parce qu’on ne prend pas le temps de les observer, qu’ils sont encombrés par les flux du quotidien, ou tout simplement à l’autre bout de la ville ou dans un quartier « qui craint ». L’art dans la ville et dans les espaces publics, qu’il soit pérenne ou éphémère, constitue de ce point de vue un puissant vecteur pour (re)découvrir les paysages des villes et leurs imaginaires.
La ZAT – Zone Artistique Temporaire – constitue une initiative pionnière en la matière, portée depuis 2010 par la Ville de Montpellier. Manifestation artistique et culturelle de grande ampleur, elle prend place dans l’espace public et permet, à chaque édition, d’explorer un nouveau quartier à travers une programmation artistique plurielle (arts visuels, arts vivants, performances, street art). Depuis son lancement, cette manifestation propose deux éditions annuelles contextualisées : Verticale et minérale dans le quartier d’Antigone, Horizontale et végétale au parc Méric, Aquatique et fantastique à Port Marianne, la dernière en date fut « Nature et Nocturne » sous la voûte étoilée du quartier Malbosc …
Le temps de la ZAT, la ville rend toute leur place aux piétons, à la déambulation et à la flânerie, elle se ferme aux circulations motorisées : changement de rythme … L’espace de la ZAT donne à lire un quartier, participe au tissage identitaire, renouvelle son image : changement de regard … C’est ainsi que le quartier de La Mosson, plus grosse ZUP de la ville, s’est transformé en véritable site d’exploration accueillant tout à la fois une vertigineuse danse verticale sur la façade d’un immeuble, un duo poétique entre un danseur et une pelleteuse, une exposition photographique réalisée avec des habitants du quartier en apesanteur…
Ces initiatives stimulent l’imaginaire urbain, invitent à voir et vivre la ville autrement. Elles réinterrogent également nos métiers et la pratique de l’aménagement urbain. A l’heure où l’art migre des théâtres et des musées vers l’espace public, la programmation culturelle s’y étoffe. Le caractère éphémère d’une ville en mouvement pose la question de la mobilité des pratiques et de l’évolutivité des dispositifs urbains qui les accueillent.
Pour faire écho à l’excellent ouvrage "Vers une marche plaisir en ville", co-rédigé par Sonia Lavadinho et Yves Winkin (Editions du Certu de l'ouvrage, 2012), il ne suffit pas d’aménager de beaux trottoirs pour redonner goût à la marche, mais il faut encore rendre l’espace public attractif, et pour reprendre leur expression, « ludifier » la ville, par l’art, l’humour, la spontanéité…
En complément des traditionnels équipements dédiés aux pratiques artistiques, nous pouvons donner un supplément d’âme aux espaces publics en les pensant comme des lieux transformables, des lieux de vie et de représentation : encore faut-il leur accorder un minimum d’espace ! et lorsque l’espace existe à peine ou est phagocyté par les circulations motorisées, pourquoi ne pas oser changer les règles le temps d’un événement ?
Photo:ZAT Malbosc, nuit du 19 au 20 avril 2014
La ZAT – Zone Artistique Temporaire – constitue une initiative pionnière en la matière, portée depuis 2010 par la Ville de Montpellier. Manifestation artistique et culturelle de grande ampleur, elle prend place dans l’espace public et permet, à chaque édition, d’explorer un nouveau quartier à travers une programmation artistique plurielle (arts visuels, arts vivants, performances, street art). Depuis son lancement, cette manifestation propose deux éditions annuelles contextualisées : Verticale et minérale dans le quartier d’Antigone, Horizontale et végétale au parc Méric, Aquatique et fantastique à Port Marianne, la dernière en date fut « Nature et Nocturne » sous la voûte étoilée du quartier Malbosc …
Le temps de la ZAT, la ville rend toute leur place aux piétons, à la déambulation et à la flânerie, elle se ferme aux circulations motorisées : changement de rythme … L’espace de la ZAT donne à lire un quartier, participe au tissage identitaire, renouvelle son image : changement de regard … C’est ainsi que le quartier de La Mosson, plus grosse ZUP de la ville, s’est transformé en véritable site d’exploration accueillant tout à la fois une vertigineuse danse verticale sur la façade d’un immeuble, un duo poétique entre un danseur et une pelleteuse, une exposition photographique réalisée avec des habitants du quartier en apesanteur…
Ces initiatives stimulent l’imaginaire urbain, invitent à voir et vivre la ville autrement. Elles réinterrogent également nos métiers et la pratique de l’aménagement urbain. A l’heure où l’art migre des théâtres et des musées vers l’espace public, la programmation culturelle s’y étoffe. Le caractère éphémère d’une ville en mouvement pose la question de la mobilité des pratiques et de l’évolutivité des dispositifs urbains qui les accueillent.
Pour faire écho à l’excellent ouvrage "Vers une marche plaisir en ville", co-rédigé par Sonia Lavadinho et Yves Winkin (Editions du Certu de l'ouvrage, 2012), il ne suffit pas d’aménager de beaux trottoirs pour redonner goût à la marche, mais il faut encore rendre l’espace public attractif, et pour reprendre leur expression, « ludifier » la ville, par l’art, l’humour, la spontanéité…
En complément des traditionnels équipements dédiés aux pratiques artistiques, nous pouvons donner un supplément d’âme aux espaces publics en les pensant comme des lieux transformables, des lieux de vie et de représentation : encore faut-il leur accorder un minimum d’espace ! et lorsque l’espace existe à peine ou est phagocyté par les circulations motorisées, pourquoi ne pas oser changer les règles le temps d’un événement ?
Photo:ZAT Malbosc, nuit du 19 au 20 avril 2014