Roubaix, Tourcoing, Wattrelos - Nord (59) : L'Union
Projet en cours de réalisation
L'installation des premières entreprises sur le site en 2007 (Plaine Images) a lancé l'aménagement du site, qui devrait durer une quinzaine d'années.
Sommaire
- L'Union
- Site : Zone de l’Union, rassemblant des secteurs des trois communes Roubaix, Tourcoing et Wattrelos. La zone est organisée en 11 secteurs différents faisant l’objet de projets propres, permettant à la fois de conserver une partie du patrimoine industriel (Tossée
- Superficie : 80 ha
- Programme : Au total, près de 500 000 m² SHON vont être construits ou réhabilités, en vue de créer un nouvel espace de vie accueillant plusieurs fonctions : logements, équipements, services, activités économiques, ainsi que des espaces verts, avec l’objectif d’accueillir 4000 habitants et 4000 emplois.
- Procédure : Zone d’Aménagement Concerté (dossier de réalisation approuvé en mars 2007)
- Calendrier : L'installation des premières entreprises sur le site en 2007 (Plaine Images) a lancé l'aménagement du site, qui devrait durer une quinzaine d'années.
- L'Union
- Maîtrise d'ouvrage : Lille Métropole Communauté Urbaine avec les communes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos
- AMO DD/HQE : Arc.ame, Airele, Aleho, TWI
- Equipe de maître d'oeuvre : Le cabinet REICHEN & ROBERT & Associés a réalisé le projet urbain, avec P. BERNARD urbaniste en chef du site Plaine Images.
- Promoteur / Constructeur :
Photos
Images précédentes
- Voir le visuel : J. MIAILLE Zone Union avant réhabilitation 2009
- Voir le visuel : J. MIAILLE Zone Union avant réhabilitation 2009
Les enjeux
Transformation d’un territoire précaire et pollué en un éco-quartier dynamique et exemplaire
Quartier d’affaires ou éco-quartier ? Suite au déclin de l’industrie textile, qui avait contribué au développement et à la densification de la zone de l’Union à l’interface des trois communes de la métropole lilloise, plusieurs décennies ont été nécessaires pour dessiner les contours du projet de l’éco-quartier. Si les premières esquisses du projet urbain actuel apparaissent en 1998, abandonnant l’idée d’un grand centre d’affaires, et alors que Lille Métropole Communauté Urbaine commence à maîtriser une partie du foncier de la zone, ce n’est qu’en 2006 qu’est lancée la démarche éco-quartier.Au cœur du projet, il y a la volonté de redonner une dynamique à cette zone vaste et stratégique du point de vue de sa situation géographique (périmètre urbain dense, riche des infrastructures existantes), sans délaisser son histoire et son identité industrielles. Il s’agit ainsi de « faire la ville à partir de l’existant : la démarche de développement durable doit s’inscrire dans une continuité de territoires, d’histoires et de pratiques, de manière à traiter l’héritage du site, à articuler le projet avec l’existant et à répondre aux attentes de développement de l’emploi pour la population locale » (Référentiel Dynamique)
Ancienne place forte du textile nordiste, toujours habitée par un grand nombre de ses salariés alors au chômage et caractérisée par une forte imbrication entre friches industrielles et habitat dégradé, la réhabilitation de la zone ne pouvait être imaginée sans ses habitants. Leurs pratiques et leurs usages sont donc une composante incontournable du projet, ce qui amènera la SEM Ville Renouvelée à envisager une démarche de concertation originale, afin d’élaborer un projet que les habitants auront en partie construit, et auquel ils auront adhéré. Les habitants et anciens salariés, constitués en associations, n’ont que peu ressenti cet effort, et c’est la raison pour laquelle ils ont constitué le Collectif de l’Union, chargé d’accompagner les associations et de créer les conditions d’un dialogue entre les différents acteurs pour élaborer les projets collectivement.
Si la volonté de faire de ce projet un éco-quartier exemplaire pour la métropole lilloise n’a pas été le moteur du projet au départ, les besoins de la zone de l’Union et ses spécificités géographiques au sein de ce secteur urbain dense ont positionné la démarche de développement durable au cœur du projet d’aménagement. En effet, les problématiques socio-économiques (besoin de logements, besoin d’emplois, besoin d’espaces publics de qualité) trouvaient naturellement des issues répondant à des logiques environnementales et écologiques. C’est par exemple le cas de la question des transports, pour laquelle l’étude à la fois des infrastructures existantes (métro, train, boulevard urbain, et canal) et des pratiques des habitants révélait des possibilités d’aménagement riches, notamment concernant un pôle d’échange, une gestion spécifique des parcs de stationnement…
Une fois la zone de l’Union pressentie par la Communauté Urbaine comme éco-quartier pilote, la procédure d’aménagement a intégré l’élaboration d’un Référentiel dynamique Développement durable. Il constitue la base des engagements de l’Union en termes de développement durable : ambitions, stratégies et moyens de mise en œuvre (le document est disponible sur le site de l’éco-quartier).
Le projet
Création d’un morceau de ville à relier au tissu urbain existant
Compte tenu du périmètre de la zone de l’Union, le projet est largement diversifié tant dans ses opérations, ses ambitions, et son étalement dans le temps. La zone est ainsi découpée en 11 secteurs afin de proposer pour chaque espace un projet de réhabilitation ou de développement spécifique, en accord avec les caractéristiques de bâti, géographiques et historiques.Les axes principaux du projet pour la zone de l’Union sont les suivants :
- La dépollution des sols, coûteuse étant donnée la situation du site, mais considérée par tous (habitants, anciens salariés, futurs habitants) comme une étape obligatoire pour assurer la qualité de vie de la zone sur le long terme.
- Le développement d’un pôle économique reposant sur deux filières d’excellence, le Centre Européen des Textiles Innovants et Plaine Images (image, culture et médias), dont les orientations sont destinées à rendre possible une implantation locale et une continuité avec le passé industriel de la zone, et à favoriser un rayonnement régional et européen.
- Imbrication entre habitat et activités : dans la tradition qui caractérisait le Peignage de la Tossée, les lieux de vie des habitants côtoyaient les activités industrielles. De nombreux secteurs de la zone de l’Union sont ainsi concernés par une mixité fonctionnelle : activités, lieux de vie et logements dans le Secteur central, activités et habitats dans le secteur de la Tossée, espace paysagé, habitat et activités sur les Rives de l’Union…
- Un dosage entre réhabilitation et constructions neuves, qui permet de conserver l’identité industrielle du site, d’éviter de démolir trop de bâtiments existants, tout en élaborant des projets innovants.
- Enfin, la reconquête du site lui-même par la création d’espaces publics : des rues identifiées comme lieux de vie, afin de relier les différents secteurs entre eux et avec les quartiers entourant la zone de l’Union ; d’un parc urbain en proximité du Canal qui avait été fermé à la circulation et abandonné pendant quelques décennies, et dont l’intérêt sera exploité pour le fonctionnement global de l’éco-quartier.
En savoir plus
- Le site officiel de l’éco-quartier de l’Union, sur lequel est détaillé le projet globalement et dans ses entrées principales : Economie, Logement et Quartier durable. Cet espace est également riche concernant l’actualité du projet, ce qui le rend plus visible et plus compréhensible pour les riverains et les usagers.
- La présentation du projet sur le site de Lille Métropole Communauté Urbaine, comme pôle d’excellence
- Une vidéo de présentation de l’éco-quartier réalisée suite au prix remporté par le projet de l’Union dans le cadre du Palmarès EcoQuartier 2011
- Le cahier n°30 de l’Université Populaire et Citoyenne de Roubaix intitulé « De l’Alma à l’Union : vers un éco-quartier exemplaire ? »
- L’article de C. Lejeune et B. Villalba « Test de charge de la durabilité urbaine : le cas de l’éco-quartier exemplaire de la zone de l’Union », paru dans la revue électronique Vertigo
Offrir une qualité de vie renouvelée
La qualité de vie de la zone de l’Union ne peut être envisagée sans une dépollution préalable du site. Coûteuse, elle est pourtant indispensable pour éliminer les traces de pollution, ce qui garantira une qualité de vie aux futurs usagers sur le long terme. Elle l’est également pour permettre aux projets de jardins partagés, d’espaces paysagers et de retour de la biodiversité de voir le jour. C’est par exemple ce qu’a exprimé le Président de l’association « La Cense de la Tossée » au Collectif de l’Union, ayant le projet de créer une petite ferme agricole dans le parc de l’Union.
Exemplaire pour la métropole, l’éco-quartier de l’Union vise à réduire l’empreinte écologique de ses habitants et usagers tout en les plaçant au cœur de la conception des bâtiments, de manière à leur procurer un confort d’usage particulier (acoustique, thermique…). Ainsi, les prescriptions en termes de choix de matériaux et d’aménagement des locaux, développées dans le Référentiel dynamique du développement durable et intégrées aux divers cahiers des charges devront permettre la création de bâtiments performants qui s’adaptent aux besoins de chacun et qui incitent les usagers à modifier leurs habitudes au quotidien.
haut de pageExemplaire pour la métropole, l’éco-quartier de l’Union vise à réduire l’empreinte écologique de ses habitants et usagers tout en les plaçant au cœur de la conception des bâtiments, de manière à leur procurer un confort d’usage particulier (acoustique, thermique…). Ainsi, les prescriptions en termes de choix de matériaux et d’aménagement des locaux, développées dans le Référentiel dynamique du développement durable et intégrées aux divers cahiers des charges devront permettre la création de bâtiments performants qui s’adaptent aux besoins de chacun et qui incitent les usagers à modifier leurs habitudes au quotidien.
Recréer du lien et du sens
Afin d’élaborer un quartier qui soit un lieu de vie et de travail approprié par ses futurs usagers, le Référentiel dynamique du développement durable a exprimé des ambitions spécifiques en matière de gouvernance du projet. L’aménageur est ainsi tenu de s’appuyer sur les instances participatives existantes dans les trois communes de la zone (conseils et comités de quartier, conseil économique et social, …) et d’enrichir ces dispositifs afin de mettre en place un pilotage participatif de la démarche d’éco-quartier. Depuis 2009, ce sont autour des Assises de l’Union que toutes les parties concernées par le projet se sont réunies, annuellement, pour échanger autour du projet. Cette année, les Assises ont eu lieu fin octobre et étaient couplées avec la Rencontre nationale du Club Eco-quartier, dont fait partie l’Union.
Les ambitions de gouvernance contiennent également un volet animation, qui vise à amorcer sur le site une implication des usagers dans la vie du quartier. Il s’agit de proposer des fonctionnements pour les espaces publics, les services, qui nécessitent une participation pour gérer et animer la démarche éco-citoyenne. Ainsi, les parkings silos prévus sur plusieurs secteurs de la zone, qui inciteront d’une part les habitants et salariés à recourir à des modes de déplacement doux ou collectifs (places de covoiturage, d’auto-partage en rez-de-chaussée, stationnements vélos…) devront également devenir des lieux où le fonctionnement sera assuré par des usagers eux-mêmes. Ces derniers pourront être organisés en une Association Syndicale, en un Comité, selon la forme de structuration la plus adaptée aux besoins du lieu.
La mixité des fonctions qui a été pensée pour les parkings silos se retrouve également dans le projet à une plus grande échelle, dans l’élaboration des projets de chaque secteur. Une des identités du projet est l’imbrication entre activités et habitat, dans une tradition propre à la zone de la Tossée notamment. Ce choix d’aménagement possède de nombreux atouts, parmi lesquels on compte des économies d’échelles importantes (des services de proximité à la fois pour les logements et les activités tertiaires, des habitations regroupées plus faciles à chauffer), une plus grande concentration des lieux de vie qui permet de réduire les déplacements, et éviter l’étalement urbain. Grâce à cette densité choisie et cette mixité des espaces et fonctions, il est possible de dégager de l’espace pour créer des lieux de vie extérieurs paysagers, essentiels pour la qualité de l’environnement et pour l’identité du quartier.
La cohérence du projet et le lien d’usage entre les habitants sont enfin portés par une organisation des déplacements qui s’appuie sur les réseaux existants de la métropole, nombreux compte tenu de la situation géographique de la zone de l’Union. En tirant parti de cette localisation généreuse en termes de desserte en transports en communs, le projet ambitionne de limiter la place de l’automobile au sein du quartier, que ce soit de son utilisation ou de sa visibilité. En accueillant des déplacements piétons et cyclables au sein du quartier et organisés autour des lieux d’intensité urbaine, la zone de l’Union doit également devenir attrayante pour la rencontre, notamment sur les bords du canal et dans son parc.
haut de pageLes ambitions de gouvernance contiennent également un volet animation, qui vise à amorcer sur le site une implication des usagers dans la vie du quartier. Il s’agit de proposer des fonctionnements pour les espaces publics, les services, qui nécessitent une participation pour gérer et animer la démarche éco-citoyenne. Ainsi, les parkings silos prévus sur plusieurs secteurs de la zone, qui inciteront d’une part les habitants et salariés à recourir à des modes de déplacement doux ou collectifs (places de covoiturage, d’auto-partage en rez-de-chaussée, stationnements vélos…) devront également devenir des lieux où le fonctionnement sera assuré par des usagers eux-mêmes. Ces derniers pourront être organisés en une Association Syndicale, en un Comité, selon la forme de structuration la plus adaptée aux besoins du lieu.
La mixité des fonctions qui a été pensée pour les parkings silos se retrouve également dans le projet à une plus grande échelle, dans l’élaboration des projets de chaque secteur. Une des identités du projet est l’imbrication entre activités et habitat, dans une tradition propre à la zone de la Tossée notamment. Ce choix d’aménagement possède de nombreux atouts, parmi lesquels on compte des économies d’échelles importantes (des services de proximité à la fois pour les logements et les activités tertiaires, des habitations regroupées plus faciles à chauffer), une plus grande concentration des lieux de vie qui permet de réduire les déplacements, et éviter l’étalement urbain. Grâce à cette densité choisie et cette mixité des espaces et fonctions, il est possible de dégager de l’espace pour créer des lieux de vie extérieurs paysagers, essentiels pour la qualité de l’environnement et pour l’identité du quartier.
La cohérence du projet et le lien d’usage entre les habitants sont enfin portés par une organisation des déplacements qui s’appuie sur les réseaux existants de la métropole, nombreux compte tenu de la situation géographique de la zone de l’Union. En tirant parti de cette localisation généreuse en termes de desserte en transports en communs, le projet ambitionne de limiter la place de l’automobile au sein du quartier, que ce soit de son utilisation ou de sa visibilité. En accueillant des déplacements piétons et cyclables au sein du quartier et organisés autour des lieux d’intensité urbaine, la zone de l’Union doit également devenir attrayante pour la rencontre, notamment sur les bords du canal et dans son parc.
Imaginer un nouveau rapport avec la nature
L'Union est une friche dont les anciennes activités industrielles lourdes ont fortement marquée le paysage mais aussi les sols. Cette problématique est un des aspect qui impacte les ambitions en matière de gestion des sols, le développement de la biodiversité, ou encore la gestion des eaux pluviales.
Malgré ces contraintes de départ, les ambitions du projet ne sont pas pour autant faibles en matière de qualité environnementale : un quartier générateur et diffuseur de biodiversité (coefficient de surfaces végétalisées, choix des essences, gestion différenciée création d'un jardin écologique partagé), récupération et réutilisation des eaux pluviales (réseau de rétention/infiltration en surface en lien avec l'écriture paysagère du site, réutilisation des eaux des toitures non végétalisées pour les sanitaires).
Ces éléments ont pour objectif de favoriser la création d'un biotope humide qui s'inscrit dans la trame verte et bleue de l'agglomération et qui participe également à la revalorisation du canal.
En définitive, le projet de l'Union, en s'appuyant sur une dépollution exemplaire, transforme radicalement l'image du site en réinstallant, d'une certaine façon, la "nature en ville".
haut de pageMalgré ces contraintes de départ, les ambitions du projet ne sont pas pour autant faibles en matière de qualité environnementale : un quartier générateur et diffuseur de biodiversité (coefficient de surfaces végétalisées, choix des essences, gestion différenciée création d'un jardin écologique partagé), récupération et réutilisation des eaux pluviales (réseau de rétention/infiltration en surface en lien avec l'écriture paysagère du site, réutilisation des eaux des toitures non végétalisées pour les sanitaires).
Ces éléments ont pour objectif de favoriser la création d'un biotope humide qui s'inscrit dans la trame verte et bleue de l'agglomération et qui participe également à la revalorisation du canal.
En définitive, le projet de l'Union, en s'appuyant sur une dépollution exemplaire, transforme radicalement l'image du site en réinstallant, d'une certaine façon, la "nature en ville".