Eco-quartiers.fr - Etudes de cas - Südstadt

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Tübingen (Allemagne) : Südstadt

Projet en cours de réalisation
1990 : l’armée française libère les casernes 1993 : concours d’urbanisme pour réhabiliter le quartier. En 2006 : 1 000 unités résidentielles construites pour 3,600 habitants – projet en voie d’être terminé, objectifs fixés jusqu'en 2012

Südstadt
Site : Sud de la ville de Tübingen: quartier français et Loretto. Anciennes casernes militaires
Superficie : Südstadt (65ha). Quartier Français (9,8ha) et Loretto (6,3ha)
Programme : Dans les deux quartiers : création de 2000 emplois et des logements pour 6500 personnes en 2012, 24 bâtiments neufs construits.
Procédure : Concours d’urbanisme, urbanisme règlementaire (utilisation d’un droit de préemption spécifique, le « Städtebauliche Entwicklungsmassnahme », gestion par une autorité de planification locale, etc.).Construction en autopromotion sur la majorité du site
Calendrier : 1990 : l’armée française libère les casernes 1993 : concours d’urbanisme pour réhabiliter le quartier. En 2006 : 1 000 unités résidentielles construites pour 3,600 habitants – projet en voie d’être terminé, objectifs fixés jusqu'en 2012
Südstadt
Maîtrise d'ouvrage : Autopromotion. Les futurs habitants se constituent en « Baugruppen », groupes de construction assistés par la ville
AMO DD/HQE : non définie
Equipe de maître d'oeuvre : un grand nombre d’architectes par îlots
Promoteur / Constructeur : exclusion d’une grande partie des « intermédiaires » via le mécanisme de l’autopromotion

Les enjeux

Des friches militaires au quartier durable, un projet social pour dynamiser un nouveau « morceau de ville »
Les enjeux pour la commune sont multiples, mais peuvent être appréhendés de manière transversale à travers un projet social ambitieux : celui de créer un nouveau morceau de ville appropriable par ses futurs habitants à travers la démarche de l’autopromotion. Des coopératives (« Baugruppen ») sont alors créées afin d’impliquer les habitants directement dans la construction du quartier.

La commune et ses services techniques examinent les candidatures des Baugruppen pour acquérir un îlot selon leur solidité, mais également selon des critères développement durable, tels que l’engagement à réduire la consommation énergétique de plus de 30% par rapport à la législation en vigueur, et le degré de mixité des usages, favorisant les circuits courts (le rez-de-chaussée des bâtiments étant réservé à d’autres activités que celle d’habitat).

Il est à noter qu’aucun logement social n’est planifié par avance. Au contraire, l’autopromotion permet à un groupement d’habitants aux moyens modestes d’acquérir un petit îlot et d’y appliquer une forte densité, pour réduire les coûts de construction. De plus, le fait d’écarter les promoteurs retire de facto de la facture finale les marges de ces entreprises. Ici, c’est donc la flexibilité des documents d’urbanisme qui stimule la mixité sociale. Cependant, cette absence de programmation a donné des résultats contrastés quand on a étudié la composition sociale du quartier (présence forte des classes moyennes), et cette flexibilité aurait donc gagnée à être complétée par un accompagnement plus concret dans la planification.

De manière plus globale, la forte demande en termes de logements a également favorisé une approche en termes de compacité, et de forte densité. Le projet LEHEN Drei a ainsi préconisé l’application d’une hauteur minimum pour les bâtiments, comprise entre R+2 et R+5. 

Enfin, afin d’animer le quartier, le lien entre espaces publics et espaces privés a fait l’objet de réflexions particulières, permettant des usages variés de l’espace et la création de nouveaux lieux de vie dynamiques.
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Le projet

Réussir une ville animée
Le projet de quartier durable sur le site de Loretto et du Quartier Français se met en place au début des années 90, dans le contexte historique de la réunification allemande. A cette occasion, une garnison française, jusqu’alors implantée dans les casernes situées au Sud de Tübingen, quitte définitivement les lieux, libérant un espace de plus de 65 hectares.

Situées en marge de la ville, ces friches militaires sont l’occasion pour les élus de réfléchir à de nouveaux projets urbains, à une époque où les besoins en logements se font ressentir très fortement.

En 1991, la ville rachète donc les terrains, utilise un outil urbanistique particulier, le « Städtebauliche Entwicklungsmassnahme » lui permettant de contrôler globalement le foncier. Parallèlement, un concours sur le thème « la ville des courts chemins » est lancé, visant à intégrer Südstadt à la trame urbaine, et est remporté par l’agence LEHEN Drei. Son programme vise à « réussir une ville animée », notamment en conservant l’existant, en suscitant l’engagement citoyen et en mettant en place une mixité fonctionnelle efficiente.
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En savoir plus

Internet

Autre site :

Livres
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Offrir une qualité de vie renouvelée

La démarche en autopromotion a permis une grande liberté dans la conception des bâtiments. Les habitants, formés en coopératives, ont pu imaginer leurs propres logements, en fonction de leurs usages, et de leurs goûts en matière esthétique : en effet, les choix architecturaux étaient libres. Ils ont ainsi pu engager l’architecte de leur choix pour concevoir leur immeuble. Certains ont même fait appel à des paysagistes afin de concevoir les jardins partagés et les cœurs d’îlots. Le fait d’avoir un architecte différent à chaque nouvelle construction, diversifie le bâti. Les craintes de la ville étaient que chaque architecte veuille laisser son emprunte en créant des bâtiments à l’architecture trop atypique, mais cette crainte a vite disparue, les architectes ayant été dans l’ensemble « raisonnable » dans leur projet. Par ailleurs, l’habitat passif est devenu un standard dans le quartier.

La mixité des usages a été au cœur du projet : si le patrimoine bâti a été conservé (ancienne halle des chars, entrepôts, casernes, etc.), sa fonction a été largement repensée. Ainsi, la halle accueille désormais les manifestations culturelles et le marché, tandis que des artisans se sont installés dans les entrepôts.  On a donc clairement une volonté de renouveler les usages. En outre, au sein même d’un immeuble, il n’est pas rare de trouver différentes activités habituellement cloisonnées. Ainsi, « la Tour » accueille non seulement un café et un théâtre, mais aussi deux logements. Le rez-de-chaussée des immeubles d’habitations accueille une activité commerciale, et certains bâtiments favorisent le lien entre bureaux et logements. La mixité se retrouve donc à l’échelle du bâtiment et du quartier, dans une dimension à la fois horizontale et verticale.

De quoi offrir aux habitants un cadre de vie à la fois fonctionnel et esthétique, durable et désirable car conçu en partie par leur soin.
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Recréer du lien et du sens

La mixité sociale a été pensée en amont du projet, dès les candidatures des « Baugruppen » pour obtenir un îlot. Ainsi, pour être acceptées, les coopératives d’habitants devaient avoir un projet, qu’il soit écologique (règlementation thermique stricte) ou social (mixité, lien intergénérationel, etc.).

L’autopromotion permet par ailleurs à des ménages aux revenus modérés d’intégrer une coopérative d’habitants. Cependant, l’absence de planification de logements sociaux peut être considérée comme un frein à la diversité dans la composition sociale du quartier.



L’enchevêtrement entre le domaine public et le domaine privé permet l’émergence d’espaces partagés
, comme les cœurs d’îlots ou les jardins, dont le modèle individuel est prohibé. Ces espaces mi-publics, mi-privés ne sont symboliquement pas clôturés et participent ainsi au décloisonnement des lieux de vie, ce qui supposerait, pour que ce modèle soit applicable en France, des aménagements du droit de l’urbanisme pour tendre vers une approche plus effective des usages.



La participation des habitants est largement plébiscitée, puisqu’au sein même d’un îlot, l’espace central est partagé. Certains habitants ont donc conçu des jardins partagés avec l’aide d’un paysagiste, permettant une meilleure appropriation collective de leur espace de vie. Enfin, le fait que les coopératives d’habitants aient le statut de « maîtres d’ouvrage » assistés par la ville leur confère une co-responsabilité forte dans la mise en place du projet urbain.



Les services de proximité (école, restauration, commerces…) ont été intégrés dans le projet afin de limiter les déplacements
: de larges avenues piétonnes structurent le quartier, le trafic automobile est très règlementé. Le stationnement résidentiel est notamment réduit sur un temps très court, sauf pour le covoiturage et les personnes à mobilité réduite.



Décloisonner les espaces, voilà l’objectif conféré à ces éco-quartiers pour favoriser les échanges, les liens et le sens.


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Imaginer un nouveau rapport avec la nature

En ce qui concerne les enjeux environnementaux, d’anciens ruisseaux ont été revitalisés, et en matière de conception urbaine, la stratégie NégaWatt a été adoptée (la méthodologie NégaWatt consiste à étudier l’énergie économisée suite au choix d’une technologie performante et durable par rapport aux moyens traditionnels). Les déchets sont gérés de la même manière qu’en France. Chaque bâtiment dispose de huit bacs de tris. Pour les ordures plus spécifiques tel que le verre, des bacs sont enterrés dans les espaces publics

Esapces publics et nature en ville : 

En Allemagne, les espaces publics sont dits des « espaces ouverts » ce qui traduit mieux la place donnée à cet espace par les aménageurs. Au-delà des 5 mètres de terrasses privatives, commence cet espace ouvert où piétons, cycles et parfois transports en commun y circulent librement. Ces espaces ouverts peuvent appartenir en totalité ou en partie aux groupements d’habitants. Les groupements s’occupent de leur entretien : une personne du groupement en a la responsabilité à tour de rôle. Pour cela, elle est rémunérée environ 100€ par mois. Cet entretien revient pour chaque foyer entre 3 et 4€ par mois. La qualité architecturale et paysagère apportée à ces espaces est primordiale. A l’intérieur de chaque îlot, des espaces paysagers appartenant à tous sont créés.

Enfin, par une règlementation spécifique, les modes doux sont largement privilégiés dans les déplacements.
  
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