Un équilibre entre qualité environnementale et qualité résidentielle

L'écoquartier de Tucard s'étend sur 36 hectares et regroupe 3 quartiers distincts et non contigus : « les Mûriers », à proximité du centre ville, « les Jardins de Tucard » et « l'Orée du Bois ». Ils s'implantent le long de la route de Revel, un axe structurant de l'agglomération toulousaine. Ces trois formes urbaines s'insèrent dans un projet d'ensemble cohérent. Au départ c'est 1300 logements prévus et 11 000 m² de commerces, tertiaire ou services.

Situé en plein centre de Saint-Orens, entre la rue des Sports et l’avenue Labouilhe, le quartier « des Mûriers » s'étend sur 4 hectares. Ce quartier accueille des commerces, des services et une grande diversité d’habitat. Il est composé de 225 logements dont 25 % de logements sociaux locatifs, 6% de logements séniors, 20% en accession sociale et 56% de logements privés. Sur les 4 hectares 1/3 du territoire est dédié aux espaces publics et 1/3 au foncier à bâtir. Le quartier des Mûriers est particulièrement marqué par le relief, en s'implantant dans la pente les constructions jouent de cette caractéristique pour s'ouvrir sur le grand paysage. Quatre opérations ont été sélectionnées par le jury en 2010. Toutes répondent pleinement aux prescriptions générales attendues en matière de qualité environnementale et architecturale. Chacune apporte en outre une réponse particulièrement aboutie sur un thème d’excellence environnemental : confort hygrothermique pour l’un, énergies renouvelables pour l’autre, gestion des eaux pluviales ou encore choix des matériaux.

Le quartier des « Jardins de Tucard » prévoit 313 logements. En liaison directe avec le parc, ce quartier résidentiel est organisé autour de placettes, jardins boisés et cheminements ruraux. Ce quartier regroupe aussi des commerces et notamment un restaurant associatif.

Quant au quartier de « l'Orée du Bois », il  prévoit 849 logements ainsi que des équipements publics, bureaux et commerces pour participer à l'animation du quartier. A l'origine il devait être desservi par un TCSP (tramway ou un BHNS). Aujourd'hui le transport en commun est reporté et le projet entièrement repris. Ce quartier reste dans l'attente de décisions majeures concernant un maillage plus efficient sur la commune qui permettrait entre autre de relier le quartier à Labèqe.

Un projet remarqué : La ZAC a été remarquée par l’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) et l’ARPE Midi-Pyrénées (Agence Régionale pour l’Environnement) pour sa démarche innovante et exemplaire en matière de biodiversité et de gestion des eaux pluviales. Elle devrait bientôt s’imposer comme une référence régionale en matière d’urbanisme «éco-responsable».

Une mobilité douce encouragée : Les quartiers ont été conçus pour dissuader de l’usage intensif de la voiture individuelle, pour privilégier les déplacements doux. Ils présentent un maillage dense de sentes piétonnes et de pistes cyclables. Au sein de la ZAC le stationnement est limité, il est envisagé par exemple de mutualiser le stationnement de l'école avec ceux des commerces pour le quartier de « l'Orée du bois». Enfin l'écoquartier de Tucard sera accessible par transport en site propre via une connexion au métro par la LMSE (Liaison Multimodale Sud-est).
Mixité fonctionnelle

Les différentes fonctions de la ville cohabitent sur le quartier : proximité des habitats et des bureaux, commerces et équipements pour limiter les déplacements automobiles. La ZAC intègre un programme d’équipements publics telle qu'une école, une crèche, une maison de quartier ou encore un restaurant associatif et un programme 11 300 m² de bureaux, commerces de proximité et services.

L'opération comprend environ 20 hectares d'espaces publics dont 6 hectares de parcs. Ils ont été conçus pour favoriser la rencontre, le «vivre ensemble», les loisirs, en particulier des enfants, la pratique de la promenade, du jogging et du vélo, la découverte de la nature et la pédagogie en direction des jeunes.
Le projet se traduit donc par la mise en place de nouvelles centralités pour répondre aux exigences actuelles des familles qui souhaitent trouver à proximité de leur logement les services qui facilitent leur vie quotidienne. C'est le cas de la future «place des Mûriers» marquant l'entrée de ce nouveau quartier et regroupant de nombreux commerces.

• Mixité résidentielle, sociale et intergénérationnelle

Rappelons que l'un des enjeux de la ZAC est de dynamiser sa croissance en logements sociaux. Avec plus de 25% de logements sociaux (dont plus de 5% de location-accession) répartis sur l’ensemble de la ZAC, la mixité sociale est respectée. Les principes d’aménagement et d’accession définis pour la ZAC de Tucard permettent d’accueillir tout type de familles, les jeunes ménages, les primo accédants, comme les séniors. La mixité des habitats a donc été privilégiée et propose différentes typologies de logements : logements de type « coopératifs », logements dédiés aux étudiants et aux retraités, certains logements seront notamment spécialement conçus pour répondre aux attentes de personnes à mobilité réduite. L'écoquartier accueillera aussi un foyer pour personnes handicapés de l'AGAPEI. L’habitat est majoritairement collectif avec quelques maisons individuelles. Ainsi toutes les générations et catégories sociales vont pouvoir se côtoyer et c'est l'opportunité pour la commune de Saint-Orens de connaître une nouvelle jeunesse.

• Un projet itératif et évolutif

Les espaces publics et privés de la ZAC ne sont pas entièrement figés. Leur réalisation est étalée sur plusieurs années et leur programme pourra évoluer en fonction des évolutions des modes de vie, des besoins de la collectivité et des habitants et entreprises concernés.
Le projet a mûri en coproduction avec les techniciens et les élus de la ville. Durant sa conception les habitants ont largement été informés notamment par le biais de la Maison de Tucard où ils ont pu découvrir leur futur quartier. Aujourd'hui la question de l'intégration au projet urbain de riverains intéressés et engagés est soulevée. Le projet de « l'Orée du bois » est entièrement repris car le quartier n'était pas opérant. Aujourd'hui les urbanistes s'associent aux compétences d'autres prestataires. Il s'agit d'un travail itératif donc évolutif, il y a des choses qui sont encore amenées à évoluer sur ce projet, il n'est pas figé.

• Le patrimoine naturel et culturel comme éléments structurants de la composition urbaine et paysagère.

 
La ZAC se situe sur un site à vocation agricole et naturelle, à proximité du coteau de Cayras, un des plus importants poumons verts de l’agglomération Toulousaine. La configuration malaisée du site avec une pente difficile à construire est finalement un atout. Le terrain n'est pas plat avec des immeubles à perte de vue mais offre de l'horizon, des arbres et de la végétation. Le projet urbain a donc été conçu en «partant du territoire» (topographie, orientations, nature des sols et sous-sol, chemins de l’eau, chemins creux, trames végétales, biodiversité).

• Enrichir les espaces verts existants

La mise en valeur des qualités paysagères du site a été un point fort du programme. Le projet s'implante sur un site avec de nombreuses sentes : des haies, des bosqués, des lieux de cheminement et de promenades qui servent à tous les St-Orennais.  L'enjeu est de préserver ces espaces de promenade et de protéger la biodiversité existante tout en construisant. Une trame dense d'espaces de nature assure les continuités écologiques au cœur des nouveaux quartiers. « Les Jardins de Tucard » seront organisés autour de placettes, jardins boisés et cheminements ruraux et « L'Orée du bois » accueillera le grand parc du Belvédère. Implanté à l'articulation des différents quartiers, il proposera un large panel de biotopes et une grande diversité paysagère. Il assure ainsi l’interface entre les territoires urbains et les territoires naturels et agricoles. La conception de ce parc voué à la biodiversité a été étudiée en partenariat avec l’association Nature-Midi-Pyrénées. La préservation et l'enrichissement des espaces naturels sont aussi un moyen de réguler les eaux pluviales, un élément fort de la ZAC.
Sur des sols entièrement imperméables et des terrains à forte pente avec des problèmes d’inondations récurrents, la gestion des eaux pluviales a fait l’objet d’une approche particulièrement pointue (ralentissement du ruissellement, récupération par des noues et stockage dans des bassins multi-usages...).
 

• Des bâtiments et équipements respectueux de l’environnement

L’organisation du plan-masse et l’épannelage des bâtiments ont été optimisés pour favoriser l’ensoleillement et offrir des vues sur le grand paysage. Sur « les Jardins de Tucard »,100% des logements sont traversants ou à double orientation. La préservation et la densification des trames végétales existantes assurent la protection contre les vents dominants, la protection climatique des espaces publics et des façades sud ainsi que la qualité de l’air. Le traitement architectural permet d'offrir de la qualité d’usage. Pour « les Jardins de Tucard » tous les logements collectifs ont un espace extérieur privé et les cœurs d'îlots proposent des traversées et des zones de repos. 70 % des projets d’habitat collectif ont des systèmes de compostages collectifs. Tous les logements ont un espace extérieur privatif (terrasse, jardin …). et des stationnements vélo en RDC près des accès. 70% des logements ont des accès individualisés que l’habitant peut s’approprier.

La charte DD et les fiches de lots fixent des ambitions fortes pour l’usage de matériaux écologiques. Elles définissent des exigences pour limiter la consommation énergétique du bâti (BBC à énergie positive) et des espaces publics. Pour économiser les ressources une attention a été portée à l'éclairage public et la plupart des îlots propose des capteurs solaires. Pour « les Jardins de Tucard » 87,5% des logements sont dans des objectifs inférieurs à 45Kwhep/m².an.

Concernant le pourcentage de terre pleine des îlots, ceux-ci présentent des résultat supérieur à l'exigence du PLU (30%). 63% des îlots proposent de l’eau chaude solaire avec une superficie de 12 à 43m² de capteurs suivant l’opération. 30% des îlots proposent du photovoltaïque. Le respect du site et de l’environnement passe aussi par un chantier « propre » où les nuisances ont été limitées et où les terres restent majoritairement sur place grâce à l’aménagement du site en terrasses.