Eco-quartiers.fr - Le blog - Décembre 2013 - Conte de fin d'année: Un Noël partagé (1/3)

Pour les fêtes, la rédaction d'éco-quartiers vous propose un petit conte de Noël, version durable bien sûr ! Alors : "Il était une fois......

Conte de fin d'année: Un Noël partagé (1/3)

Pour les fêtes, la rédaction d'éco-quartiers vous propose un petit conte de Noël, version durable bien sûr ! Alors :

"Il était une fois...

                                                        Un Noël partagé

Enfin les vacances, enfin le repos. Avachi dans votre fauteuil chiné récemment, vous sirotez paisiblement votre thé labellisé bio et commerce équitable. Dehors, il pleut, une de ces pluies grises qui ne semble devoir jamais s'arrêter.
Vous vous en fichez, derrière votre fenêtre triple vitrage, on n'entend même plus les gouttes frapper au carreau. Vous vous réchauffez paisiblement les pieds au coin du feu : votre poële à bois tourne à plein régime, le feu qui ronfle a un effet incroyablement relaxant, et tant pis pour la pollution aux particules, c'est votre seule source de chauffage, et il est labellisé flamme verte. Emmitouflé dans votre plaid tricoté dans une coopérative d'insertion locale, vous êtes bien. La laine gratte un petit peu, c'est vrai, mais si peu. Ce calme...

Vous contemplez vos murs enduits à base de chaux naturelle: votre nouvel appartement est par-fait. C'est du moins ce qu'a dit votre mère, si soucieuse du confort de fiston: "Mon chéri, ton appartement est par-fait.". Bien sûr, elle a posé des questions: pourquoi le poêle à bois, pourquoi un "habitat partagé". "Qu'est ce que ça veut dire ça ? Une maison en habitat partagé ?". Paisiblement, vous avez expliqué à votre mère que l'habitat partagé, ça ne veut pas dire forcément "communauté de hippies qui vivent dans des huttes, dorment en tas dans des dortoirs, et partagent parfois plus que leur habitat..." Non, habitat partagé, cela veut dire que vous partagez avec vos voisins certains espaces, mais pas tous, et que grâce à cela, elle n'aura pas à dormir sur votre futon inconfortable, relique de vos années étudiantes, mais dans une chambre d'amis commune, que vos voisins, après négociation, vous ont laissé pour la nuit du réveillon de Noël.

D'ailleurs, il n'y a pas que la chambre que vous partagez. Lors de la dernière réunion, certaines familles ont abordé le sujet d'un Noël de la copropriété, puisque après tout c'en est une, d'un genre un peu particulier.
Certains voulaient acheter un sapin, d'autres ne trouvaient pas ça écologique, et puis où allait on le mettre ? Bref, après quelques palabres, on a abouti à un accord: le sapin serait planté dehors. D'ailleurs, en regardant par la fenêtre, on entrevoit ses guirlandes qui battent au vent. Heureusement, personne n'a eu l'idée saugrenue de mettre ses chaussons au pied de l'arbre. Comme de toutes façons, rien n'interdisait d'en mettre aussi un chez soi, vous en avez pris un tout petit pour chez vous, mais attention, vous avez vérifié au préalable sa provenance, et vous en avez acheté un qui a poussé en France, en Bretagne. Lancé dans votre accès de conscience écologique, vous avez failli acheter un genévrier commun, arbuste épineux local. Mais tout de même, ça n'a pas tout à fait le même charme qu'un sapin.

On sonne. C'est votre voisine, Irène. Elle vous a vu vous débattre avec vos courses l'autre jour (le dernier samedi avant Noël, quelle idée ! ), et elle a eu pitié de votre visage froissé par le stress: vous ne savez pas cuisiner, et en plus de votre mère adorée, beau papa et belle maman débarquent pour le déjeuner de Noël, et vous ne voulez surtout pas décevoir votre amoureuse.
Vous étiez là, sur le palier, votre cabas en rotin sur le point de craquer dégringolant de votre épaule, vos sacs en papier fragilisés par la pluie à la main, et impossible de trouver les clefs. Alors pour le réveillon, elle a proposé: c'est elle qui cuisine. Vous avez protesté, bien sûr, mais au fond, vous êtiez tellement soulagé, lâchement, vous avez cédé.

Vous ouvrez la porte, et quinze minutes plus tard, c'est une farandole de plats qui s'élaborent dans votre cuisine: dinde du producteur local, légumes de saison de l'AMAP du coin, pain à base de farine bio, quelques huitres tout de même... En mettant la main à la pâte, vous discutez avec Irène, et vous réalisez qu'elle est veuve et sans enfants, et qu'elle passera Noël toute seule. Ni une ni deux, vous l'invitez: après tout, elle vient de sauver deux repas d'un coup, et pour mettre fin à ses protestations, vous soulignez qu'on ne sait jamais, il peut toujours y avoir une urgence culinaire de dernière minute...

On sonne à nouveau: ce doit être votre mamounette. Votre amoureuse ne vous rejoindra que demain, ce soir, c'est un Noël très chrétien qu'elle s'apprête à passer dans sa grande famille, et malgré ses nombreuses allusions, vous n'avez pas cédé: en bon fils que vous êtes, fils unique faut-il le préciser, vous ne pouvez pas lâchement abandonner votre mère ce soir.

(histoire à suivre...)
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