Eco-quartiers.fr - Le blog - Mars 2011 - La génèse des éco-quartiers (1/3)

La première génération d’éco-quartiers L’éco-quartier peut se définir comme un projet d’aménagement urbain qui, dans un premier temps, visait à réduire l’impact de l’urbanisation (constructions et activités) sur l’environnement. Mais il est nécessaire de revenir sur le...

La génèse des éco-quartiers (1/3)

Années 70, La Chevalière à Bissy © observatoire des CAUE
La première génération d’éco-quartiers

L’éco-quartier peut se définir comme un projet d’aménagement urbain qui, dans un premier temps, visait à réduire l’impact de l’urbanisation (constructions et activités) sur l’environnement. Mais il est nécessaire de revenir sur le processus d’élaboration de ce concept, car il a en fait beaucoup évolué dans le temps, passant ainsi d’une approche environnementale pure à une approche durable et globale.

Toutes les périodes de l’Histoire ont été traversées par des utopies urbaines. Celle qu’incarnent les éco-quartiers apparait pour certains comme l’utopie du XXIème siècle. Mais ce phénomène récent est issu de la succession de représentations et de réalisations urbanistiques, dont le but ultime était de parvenir maîtriser la ville anarchique. L’influence du courant hygiéniste du XIXème est particulièrement perceptible. En effet, si cette approche reposait alors principalement sur des enjeux de santé publique et de « paix sociale », ses résultats n’en ont pas moins été une meilleure gestion de ce qui fait matériellement la ville : les réseaux et le bâti de la ville « moderne » (eau, assainissement, habitat salubre, voies de communication, rationalisation). Il s’agissait donc une prise en compte globale des problèmes que posait la production de la ville, et cette période marque la naissance de l’urbanisme. La révolution des années 1930, avec la Charte d’Athènes a au contraire tenté de se défaire des liens avec l’environnement puisqu’elle reposait sur le mythe urbanistique d’une maîtrise totale de la nature et de la société par l’urbanisme et l’architecture, comme en témoignent les politiques de zonage fonctionnel.

C’est en réaction contre les excès de la société fordiste et consumériste qu’a émergé la notion d’écologie, puis celle de développement durable. C’est pourquoi il est possible de distinguer trois générations (1) d’éco-quartiers. Les premières expérimentations ont eu lieu à partir des années 1960, et elles se positionnaient clairement contre une ville diabolisée: ces « éco-villages », ou « proto-quartiers », étaient alors marginaux, résidentiels, éloignés des centres urbains et principalement résidentiels donc monofonctionnels. Le but initial était de réduire au maximum « l’emprunte écologique ». La production de la ville est alors perçue comme la source principale des nuisances environnementales et la solution envisagée était donc de sortir de la ville de manière radicale.  

Ce n’est qu’à partir des années 90 que la perspective va s’inverser…

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(1) Les villes européennes face au développement durable : une floraison d’initiatives sur fond de désengagement politique, Cyria EMELIANOFF
1 commentaire

Commentaires

  1. 1

    "L’influence du courant hygiéniste du XIXème est particulièrement perceptible."
    Je suis d'accord pour dire que les réseaux et les flux sont une préoccupation importante des démarches écoquartiers mais le parallèle avec la philosophie hygiéniste est peut-être un peu fort.

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