Eco-quartiers.fr - Le blog - Juin 2011 - Ville durable à l’horizon (4/4)

De l’écoquartier à la ville durable Comme évoqué précédemment (épisodes 1, 2 et 3) , si l’aménagement d’un écoquartier ne suffit pas à faire de la ville une ville durable, il en est néanmoins l’un des contributeurs. Lorsque l’on sait que 1/3 des logements de 2050 ne sont pas...

Ville durable à l’horizon (4/4)

De l’écoquartier à la ville durable

Comme évoqué précédemment (épisodes 1, 2 et 3) , si l’aménagement d’un écoquartier ne suffit pas à faire de la ville une ville durable, il en est néanmoins l’un des contributeurs. Lorsque l’on sait que 1/3 des logements de 2050 ne sont pas encore construits on est en capacité d’imaginer de nouveaux modèles pour construire la ville.

Un investissement massif pour l’aménagement d’un écoquartier "labellisé" est-il plus pertinent que la recherche d’une réduction des disparités écologiques et sociales entre les quartiers existants ? 
Il est important de soulever le fait que l’urbanisme durable a aussi ses propres contradictions ; et c’est notamment le cas quand les projets portés par les acteurs publics accordent davantage d’importance à l'innovation environnementale que sociale. L’échelle du quartier interroge fortement la question d’un cadre de vie adapté aux enjeux du 21ème siècle, qui n’est pas toujours la préoccupation des projets d’aménagements identifiés écoquartiers, qui font l’objet d’un marketing territorial centré sur la qualité environnementale. 
Une forme de compétition ouverte dans la recherche de la performance environnementale aboutit aussi à une contradiction et accentue les inégalités et les contrastes entre les cadres de vie.
Le concept d’"écoquartier" renvoie à des projets d’aménagement très hétérogènes qui s’inscrivent souvent dans l’innovation en matière de qualité environnementale. Le terme fait référence à des projets-phares exemplaires, qui font même l’objet d’une forme de tourisme en accueillant les pèlerins en recherche de modèle pour une ville durable.
Pour que le préfixe "éco" ne soit pas un artifice et que le choix du terme de "quartier" est un sens pour ses usagers, cela implique un lien très fort entre les orientations d’aménagement d’un projet et les enjeux à l’échelle de la ville. Autrement dit, un écoquartier doit répondre aux attentes des habitants, s’inscrire dans le tissu urbain constitué d’un territoire, et proposer des aménagements et pratiques exemplaires reproduits et diffusés à une échelle plus large.
Pour cela, il est essentiel de partir des usages, du cadre de vie, de la place des habitants. Et dans un premier temps ne pas oublier de définir ce qu’est un quartier avant de prétendre lui donner un caractère "éco".
Les écueils sociaux, économiques et environnementaux d’une approche exclusivement fonctionnelle et quantitative ne sont plus à démontrer. La réponse aux besoins ne s’évalue pas en surface de m2 de panneaux solaires mais en termes d’appropriation et de satisfaction de nos attentes liées à toutes les dimensions de notre existence. Evidemment, la difficulté est qu’il n’y a fort heureusement pas de système de valeur unique et que la notion de qualité urbaine d’un aménagement est parfois subjective, toujours relative. "La question de la qualité urbaine est donc une question politique au sens premier du terme, puisqu’elle interroge sur la place et les relations entre tous les citoyens, permanents ou de passage, et sur la fonction même de la ville".
Il faut également partir de la sensibilité du lieu, de la nature de l’objet à évaluer (François ASCHER). Ainsi, l'urbanisme doit être capable de jouer avec les événements et avec "l'être-ensemble" pour donner du sens aux lieux. L'espace urbain n'existe pas indépendamment des pratiques sociales qui y prennent place et qui le co-construisent.
En définitive, l’écoquartier n’est pas un objet défini ou normé, c’est une échelle de réflexion et d’action qui fait le lien entre nos espaces vécus privés et partagés ; c’est un levier d’action qui permet de répondre à de nombreux enjeux d’un développement qui serait plus durable.

Conclusion

Au regard des enjeux évoqués, il est aisé de concevoir que la ville de demain ne sera pas le prolongement de la ville d’aujourd’hui. L’exercice n’est pas facile, car il demande de prendre en compte des enjeux de temporalités différentes, des enjeux locaux, des enjeux globaux... avec une réponse qui ne peut être que systémique. Si l’exercice doit être réactif, afin de permettre d’impulser un changement rapide, il doit aussi être prospectif, afin de s’adapter aux évolutions à venir : le changement climatique, le vieillissement des populations (les personnes âgées ne font pas de vélos, ne prennent pas facilement le métro...), la dématérialisation croissante des activités...
Si la technologie contribuera à apporter des réponses, il est illusoire de tout attendre d’elle. Tendre vers la ville durable, c’est une nouvelle manière de travailler ensemble : mobilisation des citoyens, des entreprises... Cela implique une organisation de la gouvernance, avec une vision commune, une stratégie, un plan d’actions... méthodologie que connaissent bien les villes engagées dans des agendas 21. Ainsi, la ville pourra tendre un peu plus vers cet horizon qu’est la ville durable.
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