Eco-quartiers.fr - Le blog - Juillet 2011 - La ferme réinventée

La population urbaine a dépassé en France celle des campagnes en 1930. Depuis, les zones rurales n’ont cessé de voir le nombre de leurs habitants se réduire comme peau de chagrin. Alors que la " ville fertile " s’expose à Paris, la campagne souffre : paysannerie exsangue, fermeture des...

La ferme réinventée

ecologik n°21
La population urbaine a dépassé en France celle des campagnes en 1930. Depuis, les zones rurales n’ont cessé de voir le nombre de leurs habitants se réduire comme peau de chagrin. Alors que la " ville fertile " s’expose à Paris, la campagne souffre : paysannerie exsangue, fermeture des paysages, artificialisation des sols agricoles au profit d’un pavillonnaire diffus énergivore et d’une fatale médiocrité architecturale...

Pendant que certains citadins retrouvent leurs racines paysannes, les professionnels de la culture et de l’élevage (re)découvrent l’écologie. Pour répondre à des normes sanitaires et environnementales de plus en plus rigoureuses, certains choisissent la mécanisation, d’autres des modes de production alternatifs. La conception des bâtiments agricoles a évolué avec ces mutations. Quand l’architecture se mêle au terroir, la productivité et l’efficacité de ces lieux de travail s’accompagnent à la fois de la recherche d’espaces agréables à vivre et d’une gestion maitrisée de l’hygrométrie, la ventilation et la lumière naturelle. La notion du bien-être des animaux, la technicité indispensable à certaines cultures et l’apparition de panneaux solaires sur les toits balayent le cliché de la vieille grange poussiéreuse. Les exemples de notre dossier le montrent : du Chili à l’Aubrac, la construction de chais, étables, ateliers forestiers ou pôles de manifestations agricoles peut se fonder sur une approche environnementale valorisant les ressources locales.

Au niveau de l’aménagement " durable " du territoire, les exemples alpins sont édifiants, mais la " France profonde " n’est pas chiche en initiatives innovantes. En mai 2010, la communauté de communes du Mené, au centre de la Bretagne, a ainsi fait le pari de l’autonomie énergétique : constructions basse consommation, réseau de chaleur, parc éolien... Quant à la coopérative quercynoise Sicaseli, elle a mis en place pour ses adhérents une kyrielle de mesures sociales et écologiques, et certains agriculteurs ont doublé leur revenu en couvrant leurs hangars de modules photovoltaïques.

Espace géographique que se sont appropriés des humains liés par une identité culturelle, sociale et économique, le territoire ne renvoie pas seulement à la ruralité ! Penser aussi les quartiers urbains en terme de territoires introduirait dans la ville constituée une échelle adaptée à sa transformation en cité éco-responsable. À l’heure des circuits courts, produire fruits et légumes en zone urbaine ou périurbaine redevient d’actualité : AMAP et jardins familiaux ou partagés suscitent un tel engouement que les listes d’attente s’allongent dans de nombreuses villes. Le mouvement répond à la recherche de nouveaux liens sociaux, cristallisés autour du partage de produits naturels et authentiques.

Dominique Gauzin-Müller
Rédactrice en chef

Retrouvez le dossier complet dans le numéro 21 d'EcologiK de juin-juillet.
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