Des habitants acteurs du renouvellement de leur ville – et participant à la lutte contre l’étalement urbain ? Un retour sur le colloque BIMBY (1/2)
Le colloque BIMBY des 17 et 18 septembre derniers était le rendez-vous tant attendu pour en savoir plus sur cette nouvelle filière de production de logements par la maison individuelle, qui avait déjà séduit ou interrogé les quelques 600 inscrits à ces journées.
Des arguments convaincants, des chiffres qui parlent d’eux-mêmes et une manière pédagogique de procéder, le tout pour tenter d’apporter des solutions aux problèmes complexes et urgents du logement dans un contexte de lutte contre l’étalement urbain et de pression foncière : il y a donc de quoi intéresser. En effet, un des résultats de ce projet de recherche qui a débouché sur la démarche BIMBY, est qu’en allant observer les tissus pavillonnaires, en invitant les habitants propriétaires à venir discuter pour recueillir leur connaissance fine des usages à l’échelle de leur quartier, et transformer leurs idées pour satisfaire leurs besoins matériels en projets architecturaux, on aboutissait à des perspectives d’évolution intéressantes permettant de renforcer la densité de zones construites peu denses, sans réellement modifier le paysage de la ville. Les expérimentations de ce premier travail de terrain réalisées sur des communes de la région Île-de-France ont permis de montrer qu’un pourcentage non négligeable des propriétaires de maisons individuelles était prêt à envisager la division de son terrain pour y faire ou laisser construire une habitation.
Les principales motivations amenant les habitants propriétaires d’une parcelle de foncier autour de chez eux à exprimer le souhait d’un projet de construction ou de vente de la parcelle en trop, se révèlent être les suivantes (dans l’ordre) : intérêt financier à se séparer d’un bout de terrain, volonté de créer un logement sur mesure, et réponse au besoin d’un membre de la famille. Il s’agit donc en somme de besoins particuliers, de sur-mesure, d’immédiateté, de maison individuelle et de filière courte moins chère que celle de l’individuel groupé. Autant dire qu’on est un peu éloigné des projets d’éco-quartiers, faisant l’objet de procédures complexes, permettant d’élaborer un projet de territoire cohérent, destinés à créer une qualité de vie partagée entre les nombreux habitants, avec si possible de la mixité sociale et fonctionnelle, des activités et des modes de vie innovants, et le tout avec des objectifs environnementaux ambitieux.
Pourtant, l’adhésion à cette démarche est grande, les attentes sont nombreuses quant aux suites à donner pour en faire une véritable filière de production de logements, et le travail mené par les équipes de recherche possède un potentiel intéressant pour envisager la construction de logement et le renouvellement des villes de demain. Evidemment, les résultats présentés suscitent également des doutes quant à une utilisation peu mesurée de la démarche, et me conduisent à émettre quelques précautions.
Intelligence territoriale, optimisation des zones pavillonnaires peu denses mais déjà dotées d’infrastructures et de réseaux, les dangers de ce nouveau levier d’action, compatibilité avec les documents d’urbanisme règlementaire, pouvoir de décision des habitants… Ce sont autant de pistes à approfondir qui seront développées dans la deuxième partie de ce billet.
A suivre donc !
Des arguments convaincants, des chiffres qui parlent d’eux-mêmes et une manière pédagogique de procéder, le tout pour tenter d’apporter des solutions aux problèmes complexes et urgents du logement dans un contexte de lutte contre l’étalement urbain et de pression foncière : il y a donc de quoi intéresser. En effet, un des résultats de ce projet de recherche qui a débouché sur la démarche BIMBY, est qu’en allant observer les tissus pavillonnaires, en invitant les habitants propriétaires à venir discuter pour recueillir leur connaissance fine des usages à l’échelle de leur quartier, et transformer leurs idées pour satisfaire leurs besoins matériels en projets architecturaux, on aboutissait à des perspectives d’évolution intéressantes permettant de renforcer la densité de zones construites peu denses, sans réellement modifier le paysage de la ville. Les expérimentations de ce premier travail de terrain réalisées sur des communes de la région Île-de-France ont permis de montrer qu’un pourcentage non négligeable des propriétaires de maisons individuelles était prêt à envisager la division de son terrain pour y faire ou laisser construire une habitation.
Les principales motivations amenant les habitants propriétaires d’une parcelle de foncier autour de chez eux à exprimer le souhait d’un projet de construction ou de vente de la parcelle en trop, se révèlent être les suivantes (dans l’ordre) : intérêt financier à se séparer d’un bout de terrain, volonté de créer un logement sur mesure, et réponse au besoin d’un membre de la famille. Il s’agit donc en somme de besoins particuliers, de sur-mesure, d’immédiateté, de maison individuelle et de filière courte moins chère que celle de l’individuel groupé. Autant dire qu’on est un peu éloigné des projets d’éco-quartiers, faisant l’objet de procédures complexes, permettant d’élaborer un projet de territoire cohérent, destinés à créer une qualité de vie partagée entre les nombreux habitants, avec si possible de la mixité sociale et fonctionnelle, des activités et des modes de vie innovants, et le tout avec des objectifs environnementaux ambitieux.
Pourtant, l’adhésion à cette démarche est grande, les attentes sont nombreuses quant aux suites à donner pour en faire une véritable filière de production de logements, et le travail mené par les équipes de recherche possède un potentiel intéressant pour envisager la construction de logement et le renouvellement des villes de demain. Evidemment, les résultats présentés suscitent également des doutes quant à une utilisation peu mesurée de la démarche, et me conduisent à émettre quelques précautions.
Intelligence territoriale, optimisation des zones pavillonnaires peu denses mais déjà dotées d’infrastructures et de réseaux, les dangers de ce nouveau levier d’action, compatibilité avec les documents d’urbanisme règlementaire, pouvoir de décision des habitants… Ce sont autant de pistes à approfondir qui seront développées dans la deuxième partie de ce billet.
A suivre donc !